Twilight: Sublimation

Chapitre 10: Perdu

La journée de cours touchait à sa fin. C'est donc sous une pluie torrentielle que je rentrai chez moi.

Jacob n'était pas venu de toute la semaine, et il ne répondait plus au téléphone. J'eus tenté d'appeler Seth pour lui demander des nouvelles, mais tout ce que j'eus comme réponse fut qu'il était malade, sans plus de détail.

J'espérai donc qu'il ne s'agissait de rien de grave. La dernière discussion avec lui remontait à cette fois où, en sortant de la bibliothèque, il m'en voulu de ne plus lui parler.

Arrivant chez moi, les habits complétement trempés, je ne cessai de penser à lui. Je ne pus envisager la possibilité de l'avoir déçu, cela aurait été un crève-cœur pour moi et surtout quelque chose que je n'aurai pas voulu.

- Il va falloir trouver une solution pour ça, énonça ma mère qui me regardait du bout du couloir.

- De quoi tu parles ?

Elle ne pouvait pas parler de ma situation avec Jacob, à moins qu'elle fût télépathe.

- Tu ne peux pas rentrer trempé jusqu'à l'os comme ça, à chaque fois qu'il pleuvra dehors.

- On finit par s'y habituer, répondis-je.

- Oui, mais tu pourrais tomber malade, ta mère a raison, reprit alors mon père qui apparut alors, sortant du salon.

- Je vais aller prendre une douche et faire mes devoirs, terminai-je.

Je défis mes chaussures dans l'entrée et montai les marches grinçantes de l'escalier de bois.

Une fois sous la douche, je laissai la vapeur envahir la pièce. Qu'elle puisse envahir mon esprit remplaçant l'invasion de pensées dont il était victime m'aurait mieux sied.

Jacob. Jacob. Jacob.

Comment un simple prénom pouvait-il me procurer autant de sensations différentes et contraires. Songe, sympathie, bien-être, inquiétude... Jamais un garçon ne m'eut chamboulé à ce point.

Je me remémorai la flamme ardente qui animait ses yeux lors de notre confrontation de l'autre jour. Je ne le reconnus pas.

J'eus fait un rêve l'une des nuits suivantes où je tentai pathétiquement de le rejoindre sur une route qui se voulait être sans fin, lui en son bout.

En parlant de rêve, mes rêves étranges ont cessé, pour mon plus grand bonheur.

En sortant de la douche, je remarquai à travers les langues de vapeurs dansantes dans l'air, un rayon de soleil venant s'écraser contre le carrelage froid.

Après m'être rhabillé, je constatai que le soleil avait repris sa place. Ce fut un temps à sortir dehors.

Tentant d'entamer mon devoir de biologie, ma motivation fut happée par une idée qui soudainement émergea.

Ainsi, je descendis, mis d'autres chaussures et enfourchait mon vélo en direction de la plage de la Push.

Traversant les mêmes bois et chemins que plusieurs semaines plus tôt, j'arrivai à la réserve plus d'une heure plus tard.

J'aperçus alors la salle du conseil Quileute ainsi que l'école tribale, m'engageai dans un petit chemin de gravier qui s'immisçait entre deux bois et arrivai à une grande clairière avec non loin de là, la maison de Jacob.

Je me tins à distance, n'osant pas me lancer. J'avais fait une heure de route pour finalement, me retrouver figé une fois arrivé.

Mon cœur battait fortement dans ma poitrine, me disant d'avancer mais la raison me persuadant de partir. Je dus rester là plusieurs longues minutes puis pris une décision : ça ne sert à rien, autant rentrer.