16. Rumeur, rumeur...

79 7 5
                                    

« Comment as-tu pu ? Comment arrivais-tu encore à dormir sereinement la nuit en sachant que tu m'avais caché ça ? »

Ma voix s'élevait au-dessus de la cour de Poudlard, portant toute ma rage et ma souffrance aux oreilles de ceux qui nous observaient combattre depuis plus d'une heure maintenant. Une fine ligne de sang écarlate avait coulé de mon nez tandis que mes cheveux étaient autant en bataille que je l'étais moi-même contre celui que j'avais cru aimer un jour.

Face à moi, Darcel, la baguette à la main, prêt à riposter. Son regard était fou, sa chemise souillée par son sang mêlé à la poussière âcre du sol, et son bras tendu vers moi révélait sa marque au vil serpent noir. Il me regardait sans rien dire ce qui était pire que toute réponse possible, son torse se soulevant au rythme de sa respiration effrénée.

« Tu es un mangemort, Darcel ! Un mangemort ! » Hurlai-je dans un brisement de voix, les larmes prêtes à couler.

Je vis passer dans ses yeux glacials un éclat de cruauté et il leva sa baguette d'un geste ample avant de l'abattre sur moi. Un faisceau vert mortel en jaillit, mais je l'esquivai de justesse en m'abritant derrière la fontaine de la cour. Tous autour retinrent leur souffle dans une expression d'angoisse pour moi mais je n'en tins pas compte ; il fallait réagir.

À terre, dos contre la pierre de la construction, je me retournai d'un geste vif, passai ma tête et mon bras par au-dessus et criai mon sort en serrant ma baguette de toutes mes forces.

« Expelliarmus ! »

Il contra mon coup avec facilité alors qu'il avançait d'un pas lent et assuré vers moi. Il avait ce sourire dément figé sur le visage qui me glaçait le sang.

Il allait me tuer.

C'en était fini...

« Petrificus totalus ! » Lançai-je avec rage pour essayer de m'enfuir face à ce piège se refermant sur moi mais il contra à nouveau le sort d'un mouvement de baguette fluide.

De là où j'étais, malgré la panique m'envahissant, je pouvais entendre la foule d'élèves et de professeurs s'agiter autour de nous. Ils admiraient ce spectacle sanglant qui signait ma fin. Enfin face à moi, le mangemort leva sa main souillée par le sang de ceux qu'il avait tués avant moi et m'agrippa par la gorge sans aucune pitié, me forçant à me lever. Terrorisée par son prochain geste, je détournai les yeux en essayant de me dégager de son emprise.

« Lève les yeux. » Me somma-t-il d'une froideur qui me terrorisa. « Je veux savourer ton regard mortifié lorsque j'enlèverai la misérable vie qui coule dans tes veines de traitresse à ton sang. »

Il resserra sa poigne autour de moi et commença à couper mon souffle en m'étranglant. Je plongeai mes yeux dans les siens détraqués qui avaient continué à garder cette magnifique étincelle émeraude. Malgré la situation actuelle, ils me faisaient toujours autant chavirer.

Mais soudain c'en devint trop pour moi, mon corps ne pouvait plus supporter sa force contre ma gorge. Comme au lit, je lui fis une petite tape furtive sur sa main que personne ne vit. Il s'excusa rapidement du regard et me relâcha brutalement, me permettant de respirer à nouveau. Il m'attrapa ensuite violement les cheveux et me força à fléchir les jambes pour qu'il puisse pencher sa macabre tête au-dessus de la mienne. Ses mèches blondes souillées par la boue retombaient sur mes joues rosies par le froid.

Nos visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Sa baguette fermement appuyée contre ma gorge, il était sur le point de mettre un terme à mon existence. Pourtant, je pouvais toujours sentir nos cœurs si proches battre à l'unisson à un rythme effréné.

𝓓𝓮́𝓬𝓱𝓾「𝓞𝓬 𝔁 𝓻𝓮𝓪𝓭𝓮𝓻」(Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant