La guerre est terminée. Les neuf Royaumes Unis d'Ebôran ont été vaincus. La maison Beodan, éradiquée. L'Ordre du Dragon, anéanti.
Depuis dix-sept ans, les peuples d'Ebôran, privés de leurs Manipulateurs, sont soumis aux dures lois impériales. Depui...
Le Mal Ancestral rôde sur les terres d'Haroth. C'est pourquoi nous nous devons d'évangéliser ces sombres régions le plus vite possible.
Sermon d'un Haut-Prêtre de la Divine Mörwen.
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L'aube éclairait à peine les flancs enneigés des montagnes d'Haroth quand Aomor et son frère s'approchèrent du camp repéré plusieurs jours plus tôt. Les hommes d'Aelion rampaient dans la neige le plus silencieusement possible. Ils s'étaient déployés de sorte à encercler le campement. Ils ne voulaient laisser aucune chance à ceux qui séquestraient des enfants.
Pourquoi ? Dans quel but ?
Ces deux questions taraudaient l'esprit d'Aomor depuis qu'il avait entendu le rapport détaillé des éclaireurs. Il allait enfin obtenir des réponses. Il l'espérait.
Le camp n'était pas protégé. Il devait être temporaire. Alors pourquoi les ravisseurs ne bougeaient-ils plus depuis plusieurs jours ?
Tapis derrière un large tronc d'arbre qui jonchait le sol, Aomor, Aerion et le reste de leurs hommes observaient le camp. Tout y était étrangement silencieux et aucun garde n'était visible.
Aerion envoya son Spectre en éclaireur. Après quelques minutes, sa voix grave résonna dans les esprits des deux frères :
« Il n'y a personne, Maître. »
— Comment ça... ? chuchota Aomor, étonné.
— Allons voir, décida Aerion.
Il se releva et tira son épée, imité par Aomor puis par ses hommes. Aomor marcha lentement, comme s'il redoutait quelque fourberie de leurs mystérieux ennemis. Il ne parvenait pas à croire que le campement soit complètement désert. Quand étaient-ils partis ? Et pourquoi leurs éclaireurs ne leur avaient rien signalé ? Ils étaient postés jour et nuit à proximité du camp. Ils auraient forcément vu quelque chose.
« J'ai l'impression que... c'est un piège », dit Aomor à son Spectre.
« Détends-toi : je t'assure que tout est calme. Il n'y a personne et je ne sens aucune menace dans le Pouvoir. »
« Pas même le Melkarël que j'ai libéré ? »
« Non. Il n'est pas là. »
Pourtant, Aomor ne parvenait pas à se détendre.
Il arriva dans l'enceinte du campement. Les tentes étaient déchirées, le feu mourrait et des rafales glaciales balayaient les allées silencieuses. Aomor marchait entre deux rangées de tentes et observait tout ce qu'il se passait. Sa main était serrée autour de son pommeau tellement il se sentait tendu.
Quelque chose remua derrière lui.
Aomor sursauta, se retourna et dressa son glaive.
L'acier siffla et trancha un pan de tissu d'une tente, qui se soulevait au gré du vent.