Chapitre 52

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POV DOYUN

Et si... je vous disais que je n'ai appris le rôle normal d'un père uniquement à mes 14 ans ? Me croirez vous ?

Un père normal apprend à son fils à faire du vélo, à jouer au football ou au basketball. Un père normal aide son enfant à faire ses devoirs, il lui fait voltiger dans les airs et lui donne des leçons pour sa vie future.

Le mien, m'apprenait à torturer les gens. Où il faut trancher pour garder une personne en vie le plus longtemps possible, où transpercer sans que ça saigne, combien de temps maintenir quelqu'un sous l'eau juste avant qu'il ne perde conscience. Tout ça, et bien plus encore. Je connaissais ces méthodes sur le bout des doigts. Pour moi, ce n'était rien de plus qu'un cours sur mon emploi du temps. J'assistais à des heures régulières au supplice de pensionnaire désobéissant.

Mon père ne faisait pas réellement attention à moi. Il devait m'aimer bien sûr mais plus comme un maître et son élève. Je n'ai jamais demandé plus car je ne connaissais pas plus. Ça me suffisais les petites tapes sur l'épaule ou les faux sourires quand je répondais juste. Jamais je n'ai demander plus.

J'étais le fils parfait, exemplaire intellectuellement comme sportivement. Je n'étais pas bavard mais je restai tout de même apte à converser. 

Un jour, à mes 14 ans, je fût convoqué dans le bureau secondaire de mon père. C'était une énorme salle éclairé uniquement par des lumières artificielles. Aucune fenêtre. Il n'y avait qu'un énorme bureau en bois noir derrière lequel se trouvait un siège en cuir.

MOI : Père, vous vouliez me voir ?

PERE : En effet. Assied toi.

Il n'y avait aucune autre chaise ou bien même un tabouret où je puisse m'assoir. Il ne me demandait pas de m'assoir à proprement parlé, mais de présenter un signe de soumission. Chose très rarement proposée car elle traduit une faute grave. Par conséquent, je reculais légèrement mon pied gauche derrière le droit, joignais mes mains dans mon dos et baissais la tête face au sol. Voici une position aussi humiliante que ridicule.

PERE : Doyun, tu es un très bon fils. Je pourrais même dire que tu représentes la perfection dans tous les domaines. Tu es intelligent, sportif, stratège et aussi inutile que cela puisse paraître, très beau. Tout père serai fière de te dire leur progéniture.

MOI : Merci père.

PERE : Néanmoins, il y a ce garçon...

Ma mâchoire se contracta. Encore lui.

PERE : Il est très différent de toi et pourtant, je vous trouve des similitudes.

Quoi ? Moi et ce fou ?

PERE : Vous êtes différents dans vos caractères, ou du moins, dans ceux que vous laissez paraître. Lui, il est indomptable, il tente constamment de s'enfuir et se retrouve tous les soirs ensanglantés. Mais comment pouvons nous le blâmer ? Tel est le désir de liberté.

Je pense que ce détraqué déteint sur mon père.

PERE : Toi, tu es parfait.

Pourquoi est-ce que j'ai une impression de déception dans sa voix ? Il semblait avoir plus d'entrain à raconter les folies de ce pensionnaire.

PERE : J'ai décidé après mûre réflexion, de t'exiler.

Je relevai brusquement la tête.

MOI : Pardon !?

PERE : Assied toi.

MOI : P-pere je ne comprend pas votre décision ! Ba-battez moi s'il le faut expliquez moi mes fautes. Ou-ou laissez moi le temps de les comprendre !

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