Chapitre 54 ( final )

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POV SEOKJIN

Je m'étais réveillé durant la nuit pour une raison que j'ignore. Il doit être dans les alentours de deux heures du matin. Une grosse journée nous attend demain donc il faut que je sois en forme. Il faut que je dorme. Alors pourquoi ai-je cette étrange impression de légèreté ? Je n'arrive pas à être stressé par rapport à notre voyage imminent. En sois, ce n'est pas très grave mais ça reste bizarre. C'est comme si quelque chose en moi ne trouvait pas d'intérêt à tous ça, comme si tous ce qui se passera demain n'était pas important.

Peu importe, pour le moment quelque chose d'autre me tracasse. Namjoon m'a dit que si je n'avais eu aucun souvenir de mes parents ou juste de ma vie d'avant, c'était parce que rien de marquant c'était réellement passé. Pourtant, même en sachant qu'elle était probablement banal et inintéressante, j'ai tout de même envie de connaitre mon passé. J'aimerais tout savoir avant que je ne m'éteigne.

POV HOSEOK

Je comptais rester éveillé toute la nuit afin d'être prêt à toutes les éventualités, mais mes paupières sont lourdes. Une fatigue soudaine me prend, elle est douce et tellement agréable. Mais je ne peux pas, je ne peux pas la saisir ni même l'accueillir. Ce n'est qu'un court sommeil délicat, pourtant je lutte contre lui comme si ma vie en dépendait. Pour se maintenir éveillé, quoi de mieux que la réflexion abondante ?

J'ai eu une sœur. Pour moi, ça s'est toujours présenté comme étant une évidence. Je ne sais pas pourquoi ni comment mon cerveau en a déduit ainsi. Je suppose que mon subconscient doit se rappeler de quelque chose. Mais je me demande pourquoi toutes ces informations ne se matérialisent pas concrètement. Peut-être est-ce parce que je ne veux pas vraiment tous savoir. Après tout, pourquoi risquer de souffrir en apprenant le passé alors que la réalité est plus agréable ?

C'est le moment présent qui compte. C'est ce que l'on fait au l'instant où on le dit. Je trouve que j'ai bien vécu globalement. Toute cette vie en dehors de nôtre prison était certe mouvementée et épuisante parfois ( surtout le début) mais on est parvenu à passer au-dessus de tout ça. N'est-ce pas la preuve d'une existence complète ?

POV YOONGI

Demain sera un nouveau départ. Pour moi, pour les autres, pour nous. J'imagine un avenir paisible et radieux. Un future qui ne laissera aucune place à la souffrance, à ma souffrance.

Depuis mon voyage en bord de mer avec Namjoon ( une sorte de cure de désintoxication), j'essaie de voir le positif dans tout afin de ne pas retomber dans le néan. Mais il faut regarder la réalité en face : on ne va jamais réussir à sortir de cette maison. Et si on y parvenait, ce ne serait qu'après s'être pris plusieurs balles. Dans ce cas, que nous arrivera-t-il après ? Est-ce qu'on sera forcé à retourner dans cet endroit ? Dans ce cas, jusqu'à quand ?

J'ai 19 ans, si Doyun dit vrai, dans six ans je serai vendu à nouveau. Six ans, c'est long. Nous laisseront-ils vivre paisiblement durant tout ce temps ? Non, laisserons-t-ils des rebelles vivre aussi longtemps ? Impossible. Nôtre retour ne sera pas envisageable. Ils doivent être entrain de réfléchir à un moyen de nous tuer. Ils ne peuvent pas passer par-dessus tout ça. La bonne question à me poser n'est pas "Comment allons nous mourir ?" mais "Quand allons nous mourir ?"

Si Namjoon m'entendais, il me réprimanderait certainement. Je dois arrêter d'avoir des pensées aussi sombres.

POV JUNGKOOK

J'ai toujours eu l'impression... que ma vie était coupé en deux. La première fois que j'ai fait l'expérience de mon deuxième moi date de mes six ans. C'est tôt pour une crise de bipolarité, mais c'est tout de même arrivé. À l'époque, je ne savais pas pourquoi ni comment cela se déclenchait. Je compris seulement plus tard que mon "deuxième moi" faisait son apparition quand je me trouvais dans des situations que je n'arrivais pas à faire face. Comme quand j'atteins mes limites physiques, quand j'ai trop peur pour affronter moi-même la réalité ou encore quand je dois faire quelque chose de très déplaisant.

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