chapitre 17

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Maintenant qu'il m'était évident que je ressentais la tristesse ma vie allait sûrement changer. Peut être même qu'un jour j'aurais de vrais sentiments...

Mais quand on éprouve que de la haine et de la tristesse, la vie autour de nous devient inintéressante et pompeuse.

Depuis que j'avais arrêté de travailler je m'occupais de la cuisine et de la bonne éducation française des enfants de Schalida et Felama.

Jusqu'à aujourd'hui, plus tôt dans la journée j'avais perdu les eaux et perdait constamment mon équilibre. J'étais installée les jambes écartées dans un bassin rempli d'eau. Autour de moi Chilla, Schalida et Felama ne cessaient de me répéter: 《respire...》ou《Breath...》. Le pire c'est cette sal gosse qui voulait sortir de moi et qui s'agitait dans toute les sens. Chilla me prit la main et me souffla:
- T'as vu comment ça fait mal? Horrible, non? Eh bien moi j'ai été obligé de le faire toute seule...
Elle s'approcha de mon oreille et continua:
- Ensuite, il a tellement hurlé que je l'ai étouffé avec mon oreiller... j'ai dit à tout le monde qu'il était mort à la naissance... (elle fit mine d'être triste) mais c'était faux.
Elle se recula et continua à m'aider. Au bout d'une heure Schalida me cria qu'on voyait la tête. La douleur était affreuse comme si on arrachait mes entrailles...
En plus, j'étais à bout de souffle,《pousser 》me demandait un effort surhumain. Après un dernier effort la tête du bébé sortit et Felama m'aida à faire de  même avec le reste de son corps.
Le bébé était enfin complètement sortie.
- She is beautiful! Dit Schalida en me tendant le petit monstre que j'avais fait.
Franchement je ne voyais pas ce qu'elle avait de magnifique, elle était toute rouge et ridée, elle hurlait la mort et était toute gluante. Elle me la posa dans les bras. On aurait dit du chorizo ou un genre de boudin pas très appétissant. Je regardais ses petits yeux fermés et là une chose qui aurait pu paraître horrible à quelqu'un d'autre me traversa l'esprit:
Je la détestais.
Elle était la source de mon malheur et je lui ferais payer.
Et elle paraissait si fragile...
Comme si je pouvais éteindre sa petite vie en une seconde.
Sans plus faire attention à elle je me relevais dans la bassine.
- Je veux aller dans ma chambre.
J'avais dit ces mots d'une voix toute douce. Toute calme. La gamine dans le creux de mon bras ne cessait de gesticuler et de hurler. Ses hurlements étaient plutôt comme des couinement aiguë, très peu agréable.
Chilla et Felama m'avaient aidée à regagner ma chambre. Chilla me demanda:
- Euh tu veux peut être couper le cordon, non? Et il faut que tu l'allaites aussi.
Elle approcha un grand ciseaux du bébé. J'espérais qu'elle rate sa cible et qu'elle égorge la gamine, mais elle n'en fit rien. Elle coupa le cordon et s'en alla de suite. Me laissant seule avec l'enfant.
Pour asseyer de la calmer, je la berçais dans mes bras.
Je m'étais assise sur le lit et contemplais mon oeuvre. Elle n'avait rien de particulièrement dérangeant au niveau physique, pourtant elle était bien issue d'une conception entre frère et soeur.
Elle se calma un peu et je l'allongeai dans mon lit...

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