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Je tousse et m'apprête à détacher ma ceinture, mais une voix intérieure m'arrête net. Ma louve me retient.

— Ne la retire pas ! Il y a quelque chose planté dans ton abdomen. Si tu bouges, tu risques de l'enfoncer encore plus ou de toucher un organe vital.

   Je baisse les yeux, surprise. Je ne ressens pourtant aucune douleur...

— C'est l'adrénaline. Murmure-t-elle. Ça ne durera pas.

— Espoir...

   Je tourne légèrement la tête. À travers le chaos, j'entends quelqu'un proposer :

— Il vaut mieux sortir et s'occuper des solitaires d'abord. On reviendra pour elle après.

   Soudain, toutes les sensations que j'avais mises de côté s'abattent sur moi comme une vague de feu. Mon crâne semble sur le point d'exploser et chaque coupure, chaque éclat de verre incrusté dans ma peau me brûle. Mais la douleur dans mon abdomen est de loin la pire.

   Ma vision s'éclaircit, et je reprends lentement mes sens. Des grognements féroces se font entendre tout autour de nous. Liam et Maxwell... ils ne sont plus là. Où sont-ils passés ?

   Mon front touche presque le toit écrasé de la voiture. Elle est défoncée à l'arrière. Putain, je suis vraiment maudite... Comment est-ce possible d'être constamment dans des situations pareilles ?! La poisse me colle au cul.

   La portière droite est arrachée, attirant mon regard. La lumière pénètre violemment, m'éblouissant.

— Espoir, tu m'entends ?

— Je ne suis pas encore sourde ! Grogné-je, la gorge en feu.

   Liam lève les yeux au ciel. Derrière lui, l'alpha Parker se penche, son visage dur et préoccupé.

— Tu penses pouvoir te détacher ? Demande-t-il.

— Bien sûr que je peux. Mais si je le fais, je risque de me blesser davantage.

   Je désigne mon ventre, et ils comprennent enfin.

— Comment allons-nous faire ? Si on la tire de là, ce morceau de verre peut bouger et toucher un organe vital. Dit Maxwell.

— Il faut le retirer. Tranche Liam. On enlève le verre, on la sort de la voiture, et elle guérit.

— Je ne peux pas guérir. Dis-je entre mes dents serrées.

   Ils se figent, surpris.

— Demande à ta louve de te soigner. Insiste Liam.

— Je ne peux pas. Si Peter apprend ce qui s'est passé et que je reviens sans la moindre égratignure, il saura que j'ai encore ma louve.

— Il n'y a aucun témoin. Intervient Parker. J'ai déjà envoyé mes loups pour nettoyer tout ce bordel. Personne ne saura.

   Je fixe son regard, cherchant un signe de mensonge.

— Si tu mens, Parker, je...

— Qu'est-ce que tu feras ? Grogne-t-il. Tu es blessée, Espoir. Fais-moi confiance, personne ne saura.

— Fais-lui confiance.

   Je serre les poings. Je n'ai pas vraiment le choix.

— Très bien. Dis-je à Chikara.

   Sans perdre de temps, j'attrape le morceau de verre planté dans mon abdomen et le retire d'un coup. Une douleur fulgurante me traverse, et je réprime un cri, sentant chaque centimètre déchirer mes entrailles.

   Je me détache enfin, posant une main sur le toit pour éviter que ma tête ne frappe violemment. Quelqu'un me soutient la nuque, et je sens des bras forts m'attirer hors de l'épave.

   Je gémis de douleur à chaque mouvement, tandis que Maxwell arrache des éclats de verre de mon visage et de mes bras.

— Dis-lui de te soigner. Grogne Maxwell en m'inspectant. Tu te vides de ton sang depuis dix minutes.

— Vas-y, Chikara.

— Ça m'a tellement manqué ! Jubile-t-elle.

   Je sens immédiatement les plaies se refermer sous l'effet de son pouvoir. Chikara rayonne de bonheur, je peux le sentir jusque dans mes os. Malgré la douleur qui s'apaise, une nausée sourde me prend en voyant les corps étendus autour de nous. Des loups, tous morts, gisant au sol. Leur odeur de sang et de fourrure m'écœure.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Ces solitaires ont provoqué l'accident et tenté de nous tuer. Déclare Liam d'une voix plate. Enfin, "tenté", c'est un bien grand mot. Ils n'ont même pas eu le temps d'avoir peur avant qu'on les a éliminé.

   Je me redresse, tremblante, et les fixe. Leur nonchalance me glace. Comme si ôter une vie était aussi banal que respirer. Tuer de sang-froid, et en parler sans la moindre émotion, comme si cela n'avait aucune importance...

— Comment... comment vous faites ? Je demande, la gorge serrée.

— Comment on fait quoi ? Réplique l'Alpha, haussant un sourcil.

— Pour en parler... comme si c'était normal.

— Parce que c'est récurrent. Répond Lyam d'un ton détaché. Les solitaires nous attaquent régulièrement, ils savent déjà comment ça se termine pour eux.

   Une vague de dégoût m'envahit. Pourquoi ne pas juste les battre, leur laisser une chance, les avertir ? Peut-être qu'ils l'ont fait, et ces loups sont revenus malgré tout. Mais cette froide indifférence... c'est insupportable.

— Ne nous regarde pas comme ça. Grogne Maxwell. On les a assez épargnés, et à chaque fois, on a récolté des morts dans la meute en retour.

   Je reste silencieuse, incapable de répondre. Il n'a pas tort, mais ça n'efface pas l'horreur de la scène.

— On devrait y aller. Tu peux te transformer ? Demande soudain le Bêta.

— Non...

— Si, s'il te plaît ! Laisse-moi me dégourdir les pattes ! Ça fait un an que je ne me suis pas transformée ! Ça me manque terriblement ! S'exclame Chikara avec enthousiasme.

— Et quand ils découvriront que tu es une louve blanche, ils te regarderont différemment. Ils accepteront l'union juste pour nous garder près d'eux...

— Dans ce cas, grimpe sur mon dos. Tranche Parker avec un ton autoritaire.

   Hein ?! Je cligne des yeux, stupéfaite. Un alpha veut que quelqu'un monte sur son dos ?! C'est quoi cette histoire ?! Depuis quand un alpha accepte-t-il d'être rabaissé à ça, de risquer d'être perçu comme vulnérable ? Il pourrait être ridiculisé, décrédibilisé... Je pourrais profiter de l'occasion pour me transformer et l'attaquer, ou lui trancher la gorge si j'avais une lame sur moi.

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Et si... Nous étions âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant