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Ces gens sont simples et heureux. Un petit rien les fait rire. Un petit rien les rend heureux. Que ce soit un souvenir évoquer, que l'un d'entre eux fasse le guignol, ou je ne sais quoi ils sont heureux. J'aimerais revenir à cette époque. À l'époque où je étais convaincu que tout était beau et rose. À l'époque où j'avais ma famille, que j'avais la conviction que nous étions invincibles.

Je me sens déconnecté du monde réel. Parce que je perçois bien Max en train de me fixer avec intérêt, du coin de l'œil. Je ne m'en intéresse pas plus et fixe le feu.

J'ai toujours déclaré qu'il n'y avait rien de plus beau que des flammes qui dansent au gré du vent. Bien qu'elles soient magnifiques, elles n'en restent pas moins dangereuses. Magnifiquement dangereuses. Elles sont libres. Libres de faire ce qu'elles veulent. Qu'il vente ou qu'il se passe quoi que ce soit, les flammes se dirigent dans le sens qu'elles veulent. Elles sont comme un calmant, un calmant que nous devons nous méfier au risque de se brûler. Elles me ramènent à ce moment-là. Elles me ramènent systématiquement à ce massacre. Elles me ramènent comme chaque nuit dans cette exécution... Cette mise à mort.

•••

Je me réveille doucement, mon nez se retrousse légèrement en sentant une odeur de fumée, de brûleur.

— Espoir, réveille-toi !

Le cri de ma louve suffit à me réveiller totalement. Une vapeur, ou plutôt de la fumée passe sous ma porte, qui s'ouvre à la volée sur une silhouette.

— Espoir ! Crie maman en me prenant dans ses bras. Nous sommes attaqués ! La maison brûle, dépêche toi mon ange !

Sans pouvoir prendre le temps de comprendre quoi que ce soit, nous sortons par la fenêtre, pour atterrir dans la boue. Je regarde autour de moi. Toutes les maisons sans exceptions brûlent. Tout le monde crie, tout le monde court. Les flammes brillent dans les yeux de ma mère affolée. Ses beaux yeux bleus sont illuminés par la peur.

— Où est Arthur ?! Et papa ?!

— Ton père s'occupe de lui ! Il faut qu'on s'en aille.

Elle saisit ma main pour me tirer à sa suite, me contraignant à courir après elle.

Beaucoup de loups combattent que ce soit dans le village ou en dehors.

— Maman, je dois combattre les aider.

— Non chérie.

— Si ! Si je fais partie de la formation, c'est pour les attaques comme celle-ci man'. Je peux aider.

— Ta formation n'est pas finie. Tu ne combattras pas. Cesser de nous ralentir !

— Mais maman !

— Arrête. Crie-t-elle en s'arrêtant et en se tournant vers moi. L'ordre de Franck a été parfaitement clairement et enfant doit se rendre là où tu sais. Que je sache, tu es une femme donc tu me suis.

— Pourquoi on ne se transforme pas ? On irait plus vite.

— Nous ne pouvons pas, ce serait montré à nos ennemis qui attaquer. Certains de nos ennemis sont sous forme humaine, ils prennent le risque d'attaquer les leurs. Maintenant, on y va !

Nous nous remettons en route, mais un loup nous barre le chemin en n'hésitant pas à nous grogner dessus. Nous reculons et je passe un bras devant maman pour la protégée.

— Derrière.

Je regarde derrière nous sans quitter le loup des yeux, un autre s'y trouve. Nous sommes mal parties. Maman est une delta, elle ne sait donc pas se battre. Je suis la seule de nous deux à savoir le faire.

Et si... Nous étions âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant