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Allongée dans mon lit, le sommeil m'échappe. Demain, tout se joue. Mon petit frère sera en sécurité ici, et moi, je vengerai ma famille, ma meute.

   Finalement, Morphée m'embrasse, et je tombe dans ses bras avec un soulagement mêlé de réticence.

   De la fumée. Des flammes. Des souvenirs. Des flashs. Des morts. Des loups. Des ennemis, partout. Les blessures et les douleurs affluent.

    Je me réveille, la respiration saccadée, les yeux embués de larmes, des gouttes de sueur perlant sur mon front. Je transpire à grosses gouttes. Une présence à mes côtés me fait frémir, et je recule de la silhouette indistincte.

   Dans l'obscurité, même avec nos yeux de loup, nous ne percevons pas les mêmes couleurs que de jour. Nous voyons seulement les formes, les présences thermiques, la nature qui nous entoure.

— Espoir, c'est moi. La voix de l'autre personne se rapproche. Calme-toi.

   Je me presse contre le mur, comme si je pouvais m'y fondre. Je ferme les yeux, tentant de rassembler mes pensées. Je suis Espoir, louve blanche. Ma meute vient d'être attaquée. Je suis kidnappée par ceux qui ont commis ce massacre.

  Non... Je ne suis plus sur le territoire de Peter. Sinon, je subirais déjà des coups pour avoir réveillé l'un des leurs. L'image d'un homme émerge dans mon esprit, un prénom : Maxwell. Les souvenirs reviennent. Je n'ai pas de lentilles ! Je ne peux pas le regarder dans les yeux ! Il ne doit pas les voir !

— Espoir, c'est moi, Maxwell. Tu- Tu n'es pas en danger.

— Je- Je veux être seule...

— Mais Espoir, tu-

— S'il te plaît. Je le supplie, la voix tremblante. Je préfère me calmer seule, ce n'est pas la première fois.

— Mais je parie que c'est la première fois que quelqu'un est là.

— Pas vraiment. Mais c'est la première fois que la personne présente ne s'en prend pas à moi pour l'avoir réveillée.

   Pourquoi ai-je révélé cela ? C'est déjà assez difficile de garder les yeux fermés.

   Je sens ses mains se saisir de mes bras, me guidant doucement vers le lit. J'ouvre les yeux juste assez pour voir qu'il est devant moi, puis je les referme.

— Pourquoi fermes-tu les yeux ?

— Pourquoi es-tu encore là ?

   Il ne répond rien, mais il pousse sur mes épaules pour me faire allonger.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Tu as fait un cauchemar plutôt violent. De quoi s'agissait-il ?

   Je me mure dans le silence. Pourquoi devrais-je lui dire ? Ce jeu de questions sans réponse ne m'amuse guère. Il se tourne et se positionne à côté de moi. Je le sens sur le lit, son poids déformant le matelas, son bras contre le mien.

— Sérieusement, qu'est-ce que tu fais ?

— Je vais veiller sur toi le reste de la nuit.

— Pourquoi ferais-tu ça ? C'est stupide.

— Je compte être là lorsque ton cauchemar recommencera, pour l'arrêter rapidement.

— La seule façon de me réveiller, c'est de me balancer un seau d'eau au visage.

— Lorsque je t'ai touchée, tu t'es réveillée. Je suppose que je saurai te tirer de ton cauchemar de la même manière.

Et si... Nous étions âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant