Cela fait un peu plus de dix minutes que nous nous sommes séparés. Liam et Aimée doivent s'infiltrer par l'Est, tandis que nous passons par l'Ouest. Le but est simple : concentrer leur attention sur nous pour détourner les regards de l'autre côté.Les deux loups ralentissent avant de s'arrêter net. Marc laisse tomber son sac, et je glisse du dos de Max, qui s'est couché pour me faciliter la descente. Ils reprennent leur forme humaine et s'habillent rapidement.
— Ils vont arriver d'une minute à l'autre. On est d'accord. Dit Marc en resserrant sa ceinture. C'est moi que tu as accompagné, je t'ai porté sur mon dos, pas Max.
Je hoche la tête en silence, consciente de l'importance de ce mensonge. Avouer que j'ai voyagé sur le dos de Max signifierait qu'il ne me voit pas comme une menace, un détail que Peter pourrait exploiter pour m'ordonner de le tuer en échange de la sécurité de mon frère.
Un bruissement attire notre attention. Quelques minutes plus tard, un loup brun tacheté de jaune apparaît, accompagné d'une femelle au pelage foncé. Ils nous dévisagent, mais dès que leurs regards se posent sur moi, ils grognent.
— Je doute que Peter apprécie que vous grogniez sur sa nièce. Je les nargue, un sourire moqueur aux lèvres. Emmenez-nous plutôt à lui.
Je savoure l'effet de mes mots. Marc et Max savent tout autant que ces deux loups que je ne suis pas la nièce de Blake, mais cette ruse fonctionne à merveille. Ils hésitent, puis nous tournons le dos pour nous guider.
Je profite pleinement de la situation, c'est jouissif. Un sentiment de vengeance m'envahit. Je sais qu'ils imaginent mille stratagèmes pour me faire payer cet "affront" demain. Ils ignorent qu'ils n'auront même pas de lendemain.
Ils finissent par nous tourner le dos, résignés, et nous les suivons. Les deux hommes à mes côtés échangent des regards étonnés, incapables de dissimuler leur surprise face à mon attitude. Je ne quitte pas mon sourire en coin, qui s'est formé depuis quelques secondes. Savoir que tant qu'ils sont avec moi, je peux jouer le rôle de la nièce loyale de Peter tout en dupant ses exterminateurs, est une satisfaction perverse.
Lorsque nous émergeons de la forêt, Peter nous attend devant sa maison, accompagné de son bêta. Où est la Lune ?
— J'imagine que je t'ai terriblement manqué, mon oncle. Où est Tati ? Elle ne vient pas accueillir sa nièce ?
Son regard devient doux, mais je lis facilement la haine dissimulée dans ses yeux. Je lui adresse un grand sourire hypocrite, ce qui amuse mes compagnons.
— Évidemment. Elle est à la maison, et à préparer ton retour toute la nuit. Et j'imagine que toi et ton compagnon allez bientôt vous unir, vu l'odeur que tu portes, ma nièce adorée. Je ne pensais pas que tu étais prêt à aller aussi loin.
Il parle d'Arthur, ce bâtard... Puis ses mots sur l'odeur me déstabilisent. C'est vrai, l'odeur de Maxwell est sur moi. J'ai passé la nuit avec lui, j'ai même porté son haut ce matin et j'ai fait le trajet avec lui. Même après une douche à la javel, ça n'aurait pas suffi à effacer son odeur de moi.
— Tu n'as même pas idée. Je lui réponds avec un sourire carnassier.
— Mmm, je ne pensais pas que tu irais si loin.
— Voyons, mon oncle. Tu devrais savoir que quand on touche à ce qui m'est cher, on fini toujours par payer. Tu me connais depuis l'enfance, non ?
— C'est vrai. Dit-il entre ses dents serrées. Mais fais attention.
Sa menace est à peine voilée, et je comprends immédiatement qu'elle vise mon frère. Instinctivement, je touche la pierre de mon collier. À ce moment-là, Marc me donne un coup à l'épaule pour attirer mon attention.
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Et si... Nous étions âme-sœur
Hombres LoboEspoir, une louve blanche, a tout perdu en une nuit. Arrachée brutalement à sa famille et à sa meute, elle a été forcée d'assister à l'effroyable massacre des siens, impuissante, chaque mort gravant en elle une haine dévorante envers ceux qui ont or...