Non avec les parents c'est les câlins, les bisous sur la joue c'est plus entre copines. Il y a le bisou sur le front aussi, c'est pour dire bonne nuit.
Alain est parti, il me croit maintenant, il a vu qu'Émilie s'y connait très bien en cauchemar. On dirait que c'est souvent à cause des parents, pourtant moi je les ai encore et je fais quand-même des cauchemars.Maman dit qu'on va faire à manger rapidement mais je n'ai pas faim. C'est énorme ce qui arrive en ce moment. Moi, Vianna, Yohan, on a nos cauchemars mais les grands se sont bien occupés de nous pour qu'on ne soit pas malheureux, ils font en sorte que l'on puisse grandir a peu près normalement et c'est une petite fille qui n'a jamais eu de maison à elle, qui n'avait rien, avec personne pour lui apprendre, qui connait la solution des cauchemars ? Donc Émilie a un don, même deux avec le dessin, pourquoi elle ? C'est obligé d'être seule et triste avant d'avoir le don ? Qui choisit les personnes pour ça ? Non je ne peux pas croire que c'est un dieu, en plus il faut trouver le bon. Il y en a plusieurs qui veulent la place et ça fait deux mille ans que ça crée des guerres. Il existerait vraiment, il ferait en sorte que les gens ne souffre pas, ou alors c'est un sadique dans ce cas il n'y a aucune raison de croire en lui.
Je n'ai vraiment pas faim, je n'ai presque rien mangé. Maman dit c'est parce que je suis fatiguée. Oui, je vais au lit, si je peux dormir, de toute façon je n'ai pas envie de penser. Je suis pressée d'entendre l'histoire que va raconter Émilie, je sais déjà qu'elle va réussir à aider Yohan. Mais elle ? Qui a le don pour la rendre joyeuse ?
Quand je me réveille, il est à peine huit heures, ça fait bizarre, c'est je crois la première fois que je suis réveillée la première. C'est sûr, Marina était toujours levée avant moi. Cette nuit, j'ai encore fait le même rêve, ça ne me gène pas, j'ai l'impression que c'est toujours l'après midi, et que Mamie prépare le manger pour le soir. Mais le reste de la journée je faisais quoi ? C'est peut être inventé, et ça me suffit pour bien dormir. Pas grave et c'est mieux de ne pas tout comprendre, je n'ai pas envie que ce rêve se termine.
Je ne suis peut être pas la première, j'ai oublié Papa. Je sais, je vais voir si ses clés sont toujours là, il les pose toujours sur le meuble. Ouais, elles sont là, alors je vais préparer le petit déjeuner pour nous quatre. Je ne sais pas si je peux préparer le café, si de toute façon, ils ne vont pas tarder. Moi, j'aime bien l'odeur, mais pas le goût.- [Papa] Bonjour, ça sent bon le café.
- [Anaïs] Bonjour Papa, il manque le pain.
- [Papa] Je vais en chercher avec des croissants.
- [Anaïs] Pain au chocolat pour moi et Émilie, elle fait comme moi.
- [Papa] Et un chausson aux pommes pour Maman.Ah oui, Maman adore le feuilletage, c'est très compliqué à faire et il n'y a pas de levure.
Quand Papa est parti, ça a sonné à la porte, c'est un livreur avec un gros carton, il faut signer alors j'ai appelé Maman. Ça a même réveillé Émilie. Heureusement que le livreur est parti, on voit qu'elle a une couche ; ah mince, moi aussi !Papa est revenu, personne ne sait ce qu'il y a dans ce carton, mais c'est l'adresse de l'école qui est dessus, encore des couches ? Maman a dit qu'on regarde après, d'abord le p'tit dej.
C'est dans des moments comme ça que je me sens super bien. Juste parce qu'on commence la journée à déjeuner en famille, Émilie découvre, Maman et elle ont partagé le chausson et le pain au chocolat. Pour Papa, ça va, il s'est pris deux croissants.
- [Maman] Deux croissants, tu va me dire que c'est la récompense pour avoir été les chercher.
- [Papa] Non, ils sont petits, je dois remplir mon ventre.Maman n'est pas tout à fait d'accord, mais c'est rigolo. Du coup, ça me fait penser à Vianna, j'ai vraiment beaucoup de chance d'avoir des parents comme ça.
Même si c'est des couches, on va quand même ouvrir le carton. Ah non, c'est un appareil. J'en ai jamais vu en vrai, mais ils en ont dans les émissions de cuisine à la télévision. Le carton a déjà été ouvert mais le robot est neuf, les accessoires sont encore emballés.
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Comme elle
General FictionAnaïs est une jeune fille de quinze ans. Depuis que Marina, sa grande sœur de vingt deux ans, part habiter avec son copain, elle renoue avec ses peurs d'enfance. Elle sait se débrouiller seule, enfin c'est ce qu'elle croyait car du jour au lendemain...