Une fois sortie du bain, j'ai essayé mon nouveau peignoir, trop bien. Maman m'a expliqué qu'il sera sur le second crochet à partir de la gauche. C'était celui de Marina, c'est le même ordre que pour les serviettes mais je ne comprends pas trop, je préfèrerais garder mon crochet, cela aurait été plus facile, là je vais devoir m'habituer, il y a trop de choses qui changent.
Dans la chambre, Maman a déjà prévu la grosse couche et mon nouveau pyjama sur le lit. De toute façon, je n'ai pas le choix et je ne veux surtout pas mouiller le lit de Marina. En fait, je ne sais plus très bien. D'un côté, j'ai envie que Maman s'occupe de moi et pour cela il faut avoir une couche à changer mais de l'autre, je veux être autonome et sans couche. Ou bien la couche que pour la nuit, comme ça j'aurais les deux.- [Maman] Tu es bien silencieuse. Je te laisse mettre ton pyjama. Nous mangeons dans un quart d'heure.
- [Anaïs] Émilie a mis la table ?
- [Maman] Marina l'a fait, Émilie range ses affaires. Si elle ne te demande pas de l'aider, tu la laisse faire comme elle a envie.Ouais, mais je veux voir comment Émilie se débrouille, puis il faut tout lui apprendre. Je me regarde bien dans le miroir, c'est pas si mal. Au moins le short cache bien la couche, c'est comme si j'avais des grosses fesses.
- [Anaïs] Émilie, je peux entrer ?
- [Émilie] Oui venir aider moi.C'est le vrai bazar, Émilie a tout déballé sans rien ranger, il y en a partout. J'avais raison, il faut tout lui montrer, même les choses évidentes. En premier à mettre les emballages dans la poubelle, c'est pourtant facile de le faire directement. Plier les vêtements, c'est plus compliqué, pour moi aussi, je n'ai jamais fait et je n'aime pas le faire. Avant Maman ou Marina me donnait mes vêtements pliés, et je n'avais plus qu'à les ranger, mais Marina n'est plus là. Je fais comme j'ai vu faire pour montrer à Émilie, ce n'est pas terrible. Ouais, même Émilie fait mieux que moi, normal, ce n'est pas possible de faire pire.
Maman nous appelle pour manger, je vais en profiter pour montrer à Émilie où vider sa poubelle.
Il y a Romain et Papa qui viennent d'arriver, tant que j'y pense, je dois lui donner la boîte de l'ampoule à acheter.- [Anaïs] Tiens Papa, la lampe est tombée cette nuit.
- [Papa] Encore ! J'en ai déjà ramené une la semaine dernière il me semble.
- [Marina] Le jeudi d'avant, la lampe ne tient pas, et à chaque fois qu'elle tombe l'ampoule se casse.
- [Émilie] C'est faute à cauchemar avec Romains pour faire partir loups.Trop drôle, la tête qu'à fait Romain, à part Maman, c'est clair que personne n'a compris.
- [Maman] Pas toi Romain, mais les soldats de Jules César. Bien que la coïncidence m'a parue étrange.
- [Romain] Parce que je lui ai dit que nous allions venir nombreux ?
- [Marina] C'est bien possible, jeudi c'était Molly qui venait me rejoindre après que j'ai quitté la maison.
- [Maman] Et samedi le loup au miel.
- [Émilie] Normal, faire cauchemar avec choses que nous savoir mais pas bonne idée loup avec miel.
- [Marina] Si seulement on savait comment arrêter ses cauchemars.
- [Maman] Émilie nous a dit qu'il faut remonter à quand les cauchemars ont commencé.Encore une fois, il faut expliquer de ne pas chercher à changer le cauchemar. Je suis perdue. Il ne faut pas changer l'histoire mais tout ce que j'entends ou que je vois se retrouve dans mes prochains cauchemars. Je ne peux plus m'en débarrasser ? Impossible de me rappeler comment ça a commencé, j'étais toute petite, c'était avant qu'on me chante la chanson.
- [Anaïs] Avant la comptine, vous me l'avez chantée à cause des cauchemars.
- [Papa] C'est Mamie qui te l'a chantée la première. Tu n'avais que deux ans quand elle nous a quittés.
- [Marina] Ça me revient, c'était bien avant tes cauchemars. C'est elle qui nous gardait, je n'aimais pas quand elle m'appelait ma biche.
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Comme elle
Ficção GeralAnaïs est une jeune fille de quinze ans. Depuis que Marina, sa grande sœur de vingt deux ans, part habiter avec son copain, elle renoue avec ses peurs d'enfance. Elle sait se débrouiller seule, enfin c'est ce qu'elle croyait car du jour au lendemain...