dix-huit (partie 2)

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Isobel ne dit rien. Elle savait que sa mère avait menti, mais pourquoi ? Qu'y avait-il de mal à admettre que Draco l'avait aimé ? L'avait bien traité ? C'était presque risible, pensa-t-elle, qu'elle se sentait plus encline à croire un garçon qu'elle avait rencontré la nuit précédente dans un club, que sa propre mère. Mais sa mère était allongée là, malade parce qu'elle avait sacrifié sa vie pour celle de sa fille, et Isobel avait du mal à se mettre en colère. Elle se leva, embrassa la joue creuse de sa mère et quitta la pièce.

Dans sa chambre, elle retira son pull. Elle posa l'écharpe de Draco sur son lit, tira le morceau restant de sa lettre de sa poche et tripota distraitement son collier. Les trois possessions étaient différentes maintenant ; avait pris un nouveau sens, dans la lumière de la rencontre d'un garçon qui semblait la connaitre mieux qu'elle ne se connaissait.

Sur son mur, était accroché un petit miroir sans cadre : elle marchait avec hésitation vers lui. Elle se regarda, essayant de voir ce que Draco Malfoy avait vu. Des yeux noirs, des joues couvertes de taches de rousseur... Il avait adoré ce visage, un fois. Elle ne savait pas pourquoi c'était si difficile à comprendre.

Une partie d'elle se sentait idiote de s'être jamais demandé si oui ou non il l'aimerait encore, qu'ils s'entendrait. Elle ressentit un pincement d'embarras, se souvenant de ce qu'elle lui avait dit. Je ne doute pas de ce que nous avions, mais je ne peux rien forcer. Une chose stupide à dire, pour la première fois qu'il la vit : indécente et dure, née d'un mélange de peut et de confusion. Mais cela n'avait pas semblé le dissuadait. N'avait pas semblé ébranler l'affection ahurissante qu'il semblait avoir pour elle.

Cette nuit-là, alors qu'Isobel était allongée sur son lit et relayait leur conversation encore et encore, un craquement fort retentit dans l'allée. Elle écarta ses rideaux et vit Draco debout sur le tarmac, les mains enfoncées dans ses poches ; regardant atour de lui. Ses yeux s'illuminèrent en la voyant.

Elle ouvrit sa fenêtre, accablée par une vague de timidité, ne sachant même pas comment la saluer-

« Putain, » dit-il. Il s'était avancé vers sa fenêtre : ils se tenaient de chaque côté, se regardant. « Tu es réelle. J'ai pas rêvé. »

Elle sourit. La lumière chaude de sa chambre brillait sur son visage, ajoutant une teinte de jaune à ses cheveux blonds blancs.

« Désolé, » dit-il en secouant sa tête. « Je ne pouvais plus rester à l'écart. Les six heures les plus longues de ma vie, et puis j'ai commencé à me demander si notre rencontre avait vraiment eu lieu, et je devais te parlais à nouveau. »

« C'est bon, » déclara Isobel. Elle garda sa voix basse, consciente de sa mère, endormie dans sa propre chambre. « Comment m'as-tu trouvée ? »

« J'ai encore envoyé une lettre à la Weasley, » dit-il. « J'ai dû communiquer tellement de fois avec tes amis, tu ne le croirais pas-« Il s'interrompu. « J'espère que ça va, je suis là, » dit-il, les yeux rivés sur elle. « Je n'ai vraiment rien à te dire, je voulais juste te voir. »

Elle hocha la tête, nerveuse. « Je voulais te voir aussi. »

Elle l'entendit expirer, sa respiration tremblante.

« On peut parler dehors ? » demanda Isobel, et il hocha la tête. « Désole – c'est juste, si ma mère t'entend, elle deviendra folle - » Elle jeta ses pantoufles, les enfila à la hâte, consciente de ses yeux sur elle.

Il lui tendit silencieusement la main pour qu'elle grimpa à travers sa fenêtre. Elle la prit, essoufflée, posa un pied sur le rebord de la fenêtre et grimpa à travers, s'appuyant sur sa main, puis appuya son autre main sur son bras –

cher draco, pt 2 (dear draco, pt2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant