cher draco, pt 2 (dear draco, pt2)

quarante (isobel)

isobel

Quand elle ne trouva plus de coupures sur les bras de Draco, elle s'appuya contre le comptoir de la salle de bain. Les coupures sur ses propres paumes n'étaient pas profondes, et elles n'ont pas mis longtemps à guérir.

Lorsqu'elle tira sur l'ourlet de sa robe pour voir ses genoux ensanglantés, Draco avança avec hésitation. "Est-ce-que je peux?"

Elle se redressa, le pouls s'accélérant. "Bien sûr," dit-elle, à bout de souffle. Elle mit ses mains derrière elle, sur le comptoir de la salle de bain ; se hissa dessus et s'appuya sur ses mains. Et si Draco ressentait une certaine familiarité – s'il avait le moindre sentiment d'avoir déjà fait l'expérience de la guérison de ses blessures dans une salle de bain, il ne le mentionna pas.

Au lieu de cela, il a tenu un chiffon humide sur son genou écorché et a demandé : " Pensez-vous que le mariage est déjà terminé ? " 

"Je pense que oui," répondit-elle. "Il fait noir depuis un moment. Si ce n'est pas encore fini, je pense que ce sera bientôt le cas." 

"Alors je devrais y aller bientôt," dit-il. " Blaise et Astoria vont commencer à se demander où je suis."

Isobel s'assit en avant, et les yeux de Draco tombèrent sur ses mains sur ses genoux. Il tendit la main vers les cicatrices qui traversaient le dos de ses mains – de faibles restes des blessures par éclats sur lesquelles il avait laissé tomber Dittany. Il les reconnut aussi ; elle en était sûre. Ses doigts effleurèrent les cicatrices et son cœur battit rapidement. Elle entendit son souffle se couper, mais encore une fois, il ne dit rien.

Il plaça une main de chaque côté d'elle, sur le comptoir. Les yeux noirs d'Isobel traçaient ses yeux gris, traçaient ses cils blonds, la peau pâle de son visage, les cheveux blond-blanc auxquels elle avait pensé chaque jour pendant des mois -

Son regard s'attarda sur la cicatrice sur sa pommette. Puis il la regarda, et elle se retourna, et aucun d'eux ne se touchait physiquement mais ils étaient si atrocement proches. Avec lui ici comme ça, elle pouvait se tromper en pensant qu'il la connaissait encore. Juste pour un moment.

"Est-ce que je peux vous revoir?" Il a demandé. Son front se tordit. "Je sais - je sais que je suis fiancé, donc je ne veux pas, euh." Il détourna le regard vers la porte de la salle de bain. " Je pense juste qu'il est important que je vous revois."

"Je te contacterai," dit Isobel, sa voix douce. "Je t'enverrai une lettre."

Draco recula. Elle se leva du comptoir de la salle de bain et le conduisit à la porte d'entrée. Lorsqu'elle l'ouvrit, le bruit des vagues flotta dans le cottage depuis la plage en contrebas.

Draco passa une main dans ses cheveux, la regardant toujours. "Quel est votre nom?" Il a demandé. "Votre nom complet."

"Isobel Young," répondit-elle.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. "Je suis content de vous avoir rencontrée, Isobel Young."

Le cœur d'Isobel se serra. Elle ne voulait pas qu'il lui dise au revoir, ne voulait pas du tout qu'il parte. Elle n'était pas sûre de le revoir un jour, face à face ; juste comme ça.

Elle se força à sourire. " Je suis contente de t'avoir rencontré aussi, Draco Malfoy, " dit-elle. Du fond du cœur, elle le pensait.

-

Isobel n'a pas dormi du tout cette nuit-là. Elle était assise enveloppée dans une couverture verte, regardant par la fenêtre.

Parce que le ciel était nuageux, elle ne pouvait pas voir grand-chose. Mais à mesure que la nuit passait et que les heures s'écoulaient, les nuages ​​commencèrent à s'éclaircir et la lune devint visible. Et dans les heures qui ont précédé l'aube, plusieurs étoiles piquées sont apparues.

Si elle avait su qu'elle verrait Draco aujourd'hui, elle n'était pas sûre de ce à quoi elle aurait pu s'attendre. Elle aurait pu s'attendre à ce que la rencontre affirme qu'elle avait fait le bon choix. Elle aurait pu s'attendre à être bouleversée par l'émotion à quel point il lui manquait.

Elle ne se serait pas attendue à penser à sa mère. Mais Isobel resta assise pendant des heures, et peu à peu elle réalisa que voir Draco lui avait permis de mieux comprendre sa mère que jamais.

Après la guerre, Maggie avait pris une décision à la hauteur de son émotion. La décision avait semblé être la seule option à l'époque. Cela avait semblé rationnel, mais cela avait déterminé les trajectoires de leur vie, et ces trajectoires n'avaient pas été bonnes.

À la mort de sa mère, Isobel avait fait exactement la même chose.

Elle ne regrettait pas d'avoir dit à Draco d'y aller, il y a tous ces mois. Leur relation n'aurait pas fonctionné à l'époque. Elle avait pleuré sa mère ; son mariage avec Astoria avait été planifié ; Lucius était intervenu sans relâche. Et à l'époque, il l'avait aimée plus qu'elle ne l'aimait en retour. Il leur avait fallu du temps pour que les choses fonctionnent peut-être, peut-être.

Elle ne s'était pas attendue à voir une petite lumière scintillante au bout du tunnel. Une lumière en forme d'étoile dans l'obscurité. Isobel n'était pas sûre d'y parvenir, mais elle pensait qu'il y avait peut-être une chance.

Alors que l'aube arrivait et que le ciel s'éclaircissait, elle se rendit dans la chambre et trouva les deux fioles de souvenirs. Puis elle prit sa plume et un morceau de parchemin dans la pile qui se trouvait près de la fenêtre.

Et elle a écrit,

Cher Draco,

Voici un flacon de tes souvenirs qui ont été effacés de ta mémoire. Si tu pense que tu peux être heureux avec Astoria - si tu penses que le mariage peut vous rendre heureux, alors ignore ce flacon. Mais si tu ne penses pas que tu puisses être heureux avec Astoria... Tant que le flacon est avec toi, tu es le maitre de ton avenir.

Le petit flacon contient les souvenirs de ma mère, Maggie Young. Il y a un souvenir en particulier après la Bataille de Poudlard, que tu devrais regarder. Si tu décides de donner des évidences au Ministère pour les actions noires de ton père, cela pourrait t'aider. 

Je t'aime. Même si tu ne te souviens pas de moi, mon coeur t'appartient.

Je t'aime,

Belly.