cher draco, pt 2 (dear draco, pt2)

six

Draco avait appris à aimer l'été.

Il avait été scolarisé chez lui quand il était petit, avec un tuteur de mauvaises herbes avec des lunettes en fil de fer et avec une peur bleue des parents de Draco. Il s'asseyait avec lui six heures par jour, et cinq jours par semaine apprenant les mêmes leçons ,encore et encore, que les jeunes sorciers devaient apprendre. Malgrès son apprentissage solitaire, Draco avait la même structure académique que les autres enfants, en été c'était deux mois de vacances. Deux mois à rester tout seul, à errer dans le Manoir.

Ce qui le dérangeait n'était pas la chaleur, ou les longs jours secs. C'était cette boucle interminable de n'avoir rien à faire et personne à qui parler. Ses parents l'avaient gâté, il le savait. Mais ils l'avaient gâté avec des cadeaux, des flatteries, et un faux sens d'importance personnelle. Mais ils ne l'avaient pas gâté avec leur temps. Ou avec de la compagnie, ou encore de l'affection.

Être seul était devenu quelque chose qu'il avait appris à aimer.  Il avait appris, au fil du temps, à s'occuper pendant les journées d'été, s'il était tout seul. Il s'était habitué à passer des heures assis au dessus de la fontaine du jardin, ou près de la fenêtre de sa chambre, regardant les champs à perte de vue.

Maintenant, il n'était pas que devenu expert à rester seul, mais il aimait beaucoup ça. Il savourait être complètement submergé par ses propres pensées, être sa seule compagnie. Il était devenu bon à rester seul, parce ses parents le lui avaient appris. Voilà pourquoi il trouvait ça ironique que même s'il avait déménagé , ils trouvaient toujours le temps pour le contrôler. Qu'ils étaient bien seuls, mais seulement quand ils le voulaient.  Et qu'il le forçait quand même à aller prendre le thé avec eux, rendre visite à la famille, et maintenant, aller en rendez vous avec une fille qu'il ne connaissait même pas.

Il pensait que l'étrange relation qu'il avait avec ses parents finirait grâce à la fin de son enfance : que quand il arrêterait de vivre sous leur toit, il serait enfin libéré de leur contrôle et de leurs "valeurs".

Clairement pas.

On lui avait donné comme instruction de bien s'habiller. Il avait mis un pantalon élégant et un T-shirt gris, qu'il avait roulé jusqu'à ses avant-bras pour des raisons pratiques.  Il serrait sa tasse de camomille, ses doigts enveloppait le céramique chaude. Son coeur battait fort, il regardait le paysage. Encore.

Il lui restait cinq minutes avant que sa mère arrive, et une lettre de Ginny Weasley devait arriver.

Il y a une semaine, quand sa mère lui avait fixé une date pour rencontrer Astoria, il avait écrit une lettre à Ginny lui demandant une photo d'Isobel. Il n'avait qu'une ou deux photos qu'il avait pris, mais le reste avait disparu le jour de son procès - quand sa mère avait "ranger" sa chambre. Mais il n'était pas sûr que la Weasley en aurait une, et sinon, il demanderait aux amis Gryffondor de Belly. À cause de son ego, il n'était pas aller demander avant.

Il lui avait fallu cinq brouillons pour réduire la lettre à quelque chose de convenablement poli - d'une part, se forcer à utiliser le prénom de Ginny et de son frère plutôt que les surnoms créatifs dont il les avait ornés à l'école. Il avait espéré que cette civilité jouerait en sa faveur, mais Ginny prenait tout son temps comme pour se venger. C'était possible qu'elle soit fâchée, il pensait; qu'elle lui en voulait pour la mort de Belly. Peut être que tous ses amis le détestait aussi, maintenant plus que jamais.

Puis - avec un jappement - il jeta sa tasse dans l'évier et ouvrit violemment la fenêtre. Comme sur commande, une chouette balaya en direction de son appartement. Il attrapa une lettre depuis les pieds de l'animal - et bien, son nom était écrit dans un gribouillage en boucle qu'il ne reconnaissait pas.