Charmant désir

7 : « Ma belle »

-Je ne sais pas qui vous êtes, et je m'en contre fiche, mais arrêtez de vous foutre de ma gueule. Je peux bien me ficher de vos histoires de Mafia, de Cartel ou je ne sais quelle autres conneries dans ce style, seulement je vous demande de me ficher la paix, lançais-je sans bégayer et sûre de moi comme je ne l'avais jamais été auparavant face à un homme, surtout de son allure.

Il écoute mon spitch jusqu'à la fin en me fixant de haut et répond indifférant :

-Ma belle, je vous conseille tout d'abord de surveiller le ton que vous prenez avec moi. En suite, je me fou de vous, de votre vie, et de ce que vous pensez de moi dans votre petite tête. Mais malheureusement pour vous, vous allez encore devoir me supporter longtemps..

-Et pourquoi ça ? Lui grognais-je d'un air faussement curieux.

-Parce-que vous êtes dans la liste de tir d'un de mes ennemis, vous ignorez dans quoi vous vous êtes mise.

-Et vous osez me mentir ! Je ne vous connais pas, une fois dans votre voiture et vous croyez que tout votre jeu me concerne déjà !

-Oh non ma belle, seulement, quand vous êtes sortie avec moi l'autre soir, un de mes ennemis vous a probablement repéré. Je n'en ai encore parlé à personne, alors essayez de la boucler cette fois, déclare t-il en plantant ses yeux ombragés dans les miens.

-Comment ça ? Vous me dites que je risque quelque chose ?

-Effectivement, mais ne le prenez pas négativement, dites vous que vous passerez tout votre temps en ma compagnie dorénavant Thaïsi, plaisante le grand brun tatoué les deux mains dans ses poches accoudé contre le mur.

Bizarrement cette nouvelle ne me fait rien, je me fous de tout ça, en fait je ne prends pas vraiment au sérieux leur genre de jeux loufoques, c'est beaucoup trop improbable pour que ce soit vrai. Les tréfonds de mon esprit n'y croient pas une seule seconde.

Pour l'instant la seule chose qui m'inquiète est la façon dont mon corps réagit face à la carrure de cet homme, posé contre ce mur. Sa musculature frottant sa chemise blanche. Ses yeux verts sombres et profonds. Ses bras imposants. Son cou qui a l'air de m'appeler, sa mâchoire bien tracé.
Tout en lui me fait de l'effet et je ne veux pas l'accepter, je ne veux pas accepter qu'il me fait vraiment bouillir ! Non, c'est pas possible.
Cet enfoiré ne me fait rien ressentir ! Pourtant..mon corps ne pense pas la même chose.. c'est vrai.

-Vous n'avez pas l'air bien ma belle. Soit vous envisagez déjà votre mort, soit vous fixez mon torse depuis trois longues minutes sans dire un mot, articule t-il d'une voix rauque en me saisissant par la taille. Qu'est-ce qu'il fout ? Je suis pétrifiée, entièrement paralysée, parce-que j'ai trop peur, et quand ses mains imposantes s'emparent de mon corps je traverse ma mémoire, et ce sont des souvenirs meurtriers qui assassinent mon corps.

-Je sais que je suis charmant, mais ma belle, ce n'est pas très poli la façon dont vous me regarder, continue t-il en embrassant tout mon corps du regard, et ça me met toujours autant mal à l'aise, mais d'un côté.. il est si charmant.. Mais non Thaïsi ! Reprends toi sale idiote !

-Lâchez moi ! Lui ordonnais-je en essayant de me débattre face à sa carrure imposante.

Mon poids face au sien, je ne peux rien faire. Je peux même essayer de me débattre de toutes mes forces qu'il arriverait toujours à me tenir même avec une seule main..

-Ne me donnez pas d'ordre, susurre t-il en descendant sa main tatouée jusqu'au bas de mon dos.. et malgré moi sa main provoque des frissons tout le long de ma colonne vertébrale.

-Je vous fait encore et encore de l'effet, à chaque fois que je vous touche, même une caresse dans le dos vous met dans des états pas croyables, ma belle.. je n'imagine pas autre chose, blague t-il, avec pleins de sous-entendus pervers en me lâchant doucement, et mon coeur se remet à battre d'un rythme régulier, je me sens mieux car je déteste cette emprise qu'un homme peut avoir sur moi. Puis il remet ses deux mains dans ses poches en reprenant son air détaché.

-Ilan et Mira ne sont pas au courant ? Marmonnais-je pour changer de sujet une fois de plus.

-Effectivement, je ne veux pas les inquiéter. Et je vous conseille de faire de même.

-Et si je leur dis ? Que de votre faute je risque de me faire assassiner par de dangereux mafieux ? M'amusais-je, parce-que je ne prends pas encore tout ça au sérieux, mais comme je viens de le dire. Pas encore.

-Vous n'allez pas seulement vous faire assassiner s'ils vous attrapent, mais aussi d'autres choses encore plus horribles que la mort, ma belle, déclare le grand brun tatoué d'un rictus plus sérieux, laissant entrevoir qu'il s'imagine déjà les scènes dans sa tête, je peux le voir dans ses yeux verts, presque transparents.

À ses mots, je ne laisse paraître aucunes émotions, mais je comprends que ce n'est pas un jeu, je comprends que la Mafia existe bel et bien, et que ce n'est pas que dans les films ou dans les séries Netflix, ou même dans les histoires qu'on peut lire sur Wattpad.. Un frisson parcourt mon échine à la simple pensée des choses atroces qu'ils pourraient me faire, j'ai déjà vécu bien assez de chose qui ont brisé mon cœur brutalement et violemment.

-Alors je vais leur dire, je ne vous fais pas confiance, vous ne saurez pas me protéger, affirmais-je en tournant les talons faussement sûre de moi.

Il m'attrape le bras, et échange nos positions, dorénavant il est devant moi, et mon corps est collé contre le mur, effleurant son costume.. ça me donne vraiment chaud. Je n'ai pas été aussi proche d'un homme depuis très longtemps.. depuis lui.

-Croyez moi, vous n'allez rien leur dire, me murmure t-il à l'oreille, tout en coinçant mes deux bras derrière mon dos avec sa main droite, et en caressant ma cuisse avec ses autres doigts.

Je reste pétrifiée à nouveau, mon coeur se glace et mes muscles se tendent, des souvenirs refont surface en moi, à cause de cette emprise que je revis. Une fois de plus, je ne peux rien faire. Je suis coincée. Tout se déroule sous mes yeux, impuissante, comme il y a cinq ans auparavant.

Quelques secondes plus tard, après m'être enfermée dans ma tête pour fuir ma réalité, de peur qu'elle soit trop violente, parce-que j'ai eu peur qu'il me fasse quelque chose.. qu'il se serve du contrôle qu'il a sur mon corps. J'ouvre mes yeux difficilement, constatant que Jin m'a libérée de son emprise. Il me fixe, les mains dans les poches encore, il a un trésor dedans ou quoi ! Et du coin de l'œil je remarque qu'il attend une réaction de ma part.

-Je ne sais pas ce que vous avez vécu ma belle, mais ça n'a pas l'air très amusant vu la façon dont vous aviez l'air terrorisé.

-Comme vous vous permettez de vous mêler de ma vie, alors laissez moi vous posez une question !

-Je ne vous promets pas d'y répondre, mais dites toujours.

-Pourquoi vos ou votre ennemi s'en prendrait à une femme qui traîne avec vous ? Il n'y en a pas des dizaines par mois qui traînent avec vous ? Pourquoi moi ?

-Je ne répondrai pas à votre question, mais ne vous croyez pas unique. Ce n'est pas pour vos beaux yeux bruns qu'il en ont après vous, ça va bien plus loin.

-Vous faites encore l'homme mystérieux, je vois, énonçais-je en partant rejoindre Mira afin de rentrer chez moi, dépassée par les événements, surtout en colère.

Mon corps est bien trop prit par des centaines de sentiments, d'adrénaline et de beaucoup trop de sensations différentes. J'ai pleuré, crié, ris. Et je sens que je ne vais bientôt plus supporter la descente de tout ça.

Sans même m'en rendre compte dû à la vitesse des événements, je tombe d'un coup sec au sol. Mes jambes me quittent, mes paupières lourdes se ferment dans un silence étouffant.

ೄྀ࿐ ˊ

« Il n'est pas d'amour qui ne soit parfois aussi lourd à porter qu'une haine. »

-Gustave Flaubert