Charmant désir

45 : Funerailles aux cœurs morts

┊
┊
┊
☪︎⋆

C H A P I T R E
45

FUNÉRAILLES AUX COEURS MORTS

T H A Ï S I

3 jours plus tard.

07:30

J'ai lu. J'ai lu cette fameuse lettre et mon coeur s'est déchiré. J'ai eu si mal. Je ne suis pas sorti de chez moi depuis des jours. J'ai terminé ma peinture, en pleurant, je n'ai pas arrêté de pleurer, mes larmes ont coulé toute la première nuit, sans arrêt. Mon coeur est dans une guerre dont les trêves ne sont pas permises. Je n'ai aucun repos à ma douleur, à tout ce chagrin qui mange mon corps jusqu'à ne rester que de vulgaires miettes insultantes.

Ça ne passe pas. J'ai mal. J'ai mal d'amour et de haine. J'ai mal parce-que je me sens bête. Je me sens idiote. Je mens.. je ne ressens plus rien. Je me sens vide, et je me sens tellement coupable. Coupable d'amour. Coupable de chagrin. Coupable d'un désespoir profond, presque aveuglant. Désarroi fait mal à l'âme. Je me réveille parfois la nuit, je me réveille comme si la Terre ne tournait plus, comme si je n'étais qu'un tas de peau. Je me réveille, et larmes coulent tandis qu'âme crie. J'avais besoin de toi. J'avais besoin de toi alors que je ne te connaissais pas réellement. Et maintenant je me sens seule. Seule de sentiments, et tristesse qui me noie.

Océan d'amour, dévasté par sécheresse de tristesse. Larmes ne font qu'emplir la mer, océan n'est plus que fleuve desséché.

Mes yeux sont si gonflés, des cernes les comblent. Je n'ai pas dormi cette nuit. Je n'ai pas pu me reposer parce-que le sommeil est une réalité bien trop frappante quand on y songe.

J'avais si mal. C'était impossible de fermer l'œil sans penser à mon chagrin, et à celui qui me l'a causé. C'était impossible de fermer l'œil sans qu'un cauchemar ne ravage mon esprit.

Je m'en veux tellement. Je m'en veux de tomber amoureuse, et maman, si tu ne me pardonnais pas ça ? J'ai si peur..

j'ai si peur de te perdre même dans mon coeur.

Je n'ai pas fermé l'oeil et je ne m'arrête pas de pleurer, et de relire la lettre en boucle comme si tout cela allait changer. Comme si je pouvais changer le passé. Comme si ce n'était qu'un rêve dont je suis la maîtresse.

Mais j'ai si mal.
Tellement mal.

Et tout ça. Je sais que c'est réel parce-que c'est trop puissant.

Je suis accroupie au sol, mon pinceau dans les mains, et j'observe mon œuvre. J'observe ce tableau. Ma douleur maquillée dans la sienne.

Je me lève doucement, avec difficulté, parce-que j'ai trop pleuré et que je suis déjà assez faible, et que surtout, je n'ai toujours pas récupéré mes médicaments.

Je me dirige vers ma cuisine ouverte à mon salon, et je récupère encore la lettre entre mes mains, le visage humide. Mes larmes coulent avant même que je n'ai lu le début.