50 : Tu es dans ma peau

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C H A P I T R E
50

TU ES DANS MA PEAU
































T H A Ï S I

1 mois plus tard
Italie
17:00

Il y a un mois. J'ai pleuré dans les bras de Jin. Parce-que j'avais mal d'une douleur qui ne se guérit pas. Je ne savais plus quel choix je devais faire, quel chemin je devais emprunter.

Et me voilà un mois plus tard. Mes choix pris. La plus grande décision de ma vie prise. Et prête à la surmonter.

Me voilà ici, et seulement avec lui. Parce-qu'il me suffit.

J'ai hésité, beaucoup avant d'y aller. J'ai hésité énormément avant d'entrer dans la clinique pour avorter.

J'ai hésité, tellement fort, et j'ai regretté rien qu'en passant l'entrée, parce-qu'il y avait ces personnes devant la facade qui me faisaient culpabiliser comme si mon corps ne m'appartenait plus, comme si cette décision ne me revenait pas. Comme si ce que j'allais faire, faisait de moi une meurtrière. Comme si je m'apprêtais à entrer consciemment vers l'enfer.

Mais non, au contraire, je voulais épargner. M'épargner moi, et épargner la minuscule vie qui m'habitait.

Alors que Jin était là, il était près de moi et sa présence me rassurait. C'est celle dont j'avais besoin.

Et quand la sage femme m'a fait écouté le son de son cœur, des battements de celui-ci. Je n'ai pas pu. Je n'ai pas pu faire ça. C'était trop compliqué. Parce-que j'ai entendu ses battements, et j'ai réalisé que tout ça se faisait dans mon corps. Dans mon ventre pourtant si minuscule. Et j'ai réalisé qu'une partie de nous respirait et vivait en moi.

Alors j'ai serré fort la main de Jin, en espérant une dernière fois en être capable. En espérant avoir le courage d'avorter, pour le sauver de ces risques, et moi des miens.

Mais je n'ai pas pu. J'ai tout arrêté. Je n'ai pas pu mettre un terme à cette grossesse parce-que mon coeur était déjà imbibé d'un amour maternelle trop puissant. Je l'aimais déjà bien plus que tout le monde, avant même de le connaître. Je savais qu'il serait un jour mon plus grand amour. Je savais qu'un jour, je l'aimerai plus que tout et tout le monde.

Je les aimerai. Me suis-je reprise dans mes pensées.

Et ça, j'en étais bien plus que persuadée, c'était une évidence. C'était ça ou rien. Et personne n'aurait jamais préféré le rien, parce-que c'était une aubaine.

Je ne pouvais pas, pour la première fois qu'un tel miracle surgissait dans ma vie, je ne pouvais pas l'ignorer, et passer à autre chose en espérant qu'un jour plus aucune culpabilité ne me ronge. Car ça n'aurait jamais été le cas.

Je sais que j'aurais regretté, peut être le lendemain, dans quatre mois, comme dans dix ans, ou juste avant que mes yeux ne se ferment. Mais peu importe quand, je ne veux avoir aucun regret.

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