Charmant désir

14 : Mio Angelo

15 ans auparavant
Italie, Scampia, banlieue de Naples.
23:53

Point de vue extérieur

-J'ai adoré le moment où Alphonso fonce dans la banque, c'était un très bon film, dit la jeune maman à son fils, en lui caressant ses cheveux blonds brillants, marchant dans une rue, nuit noire.

-Moi... humm ! J'ai beaucoup aimé quand Marina était sur le toit ! C'est une femme tellement courageuse.. Rétorque t-il en prenant la main de sa maman.

-C'est vrai qu'elle est énormément courageuse, mais tu ne trouves pas qu'elle fonce un peu tête baissée sans penser aux conséquences chéri ? Ils se regardent tout deux dans les yeux en marchant.

-Non ! Elle a peur de rien maman ! Comme toi !

Cette jeune blonde se baisse pour embrasser son fils d'à peine neuf ans sur le front.

Quelques minutes plus tard, la petite famille passe à côté d'un groupe d'hommes. Ils les fixent. Sa mère le tient fermement par la main et passe sans en affronter aucun du regard.

-Eh ! La m'dame là ! Arrête toi ! Crie l'un deux, un joint à la main.

Elle ne s'arrête pas, et continue en accelerant ses pas, priant pour qu'il la laisse tranquille, elle, et son fils.

-On parle bien à toi ! Arrête toi ! S'écrie un autre.

Elle accélère, de plus en plus, ses talons compensées claquent contre le trottoir de la banlieue, elle tourne à droite sur une ruelle sombre et étroite. C'est le seul raccourci pour rentrer chez elle. Quelques secondes après être entrée dans cette rue, elle entend des pas se rapprocher, pas deux. Plusieurs. Son fils lui, ne comprend pas encore la situation. Et elle regrette immédiatement, cette sortie tard le soir qu'elle s'est permise avec le petit être qu'elle aime plus que tout.

-Alors ma belle, t'essaye de fuir, continue un autre en se rapprochant de plus en plus d'eux. Elle ne se retourne pas encore. La jeune mère attend que son fils court, qu'il parte le plus loin possible, et qu'elle le retrouve ce soir, oubliant ce qu'il pourra bien se passer cette nuit-là.

Mais elle connait la perversité des hommes, elle sait plus que quiconque leurs intentions.

-Vladimir, va t'en, chuchote la mère à son fils, en lui lâchant la main. Il ne réagit pas, il n'a pas encore compris.

Un des hommes se rapproche de la jeune femme, et pose ses mains sur ses hanches, il commence à caresser son corps.

-Je vous en prie, laissez nous partir, demande t-elle sans enlever l'emprise qu'a l'homme sur elle.

Son corps commence déjà à se tétaniser de peur,

mais elle tient le coup, pour son fils.

-T'inquiète pas, on va bien s'occuper de toi, lance l'un deux, il se rapproche d'elle en enlevant sa ceinture. Tout ce passe si vite, en une fraction de secondes, les voilà encerclés.. Les yeux turquoises de sa mère s'humidifient, jusqu'au point que sa bouche se sale. Elle lui crie, ses iris se plantant dans ses prunelles aussi belles que les siennes :

-VLADIMIR VA T'EN ! Il panique, regarde sa mère les larmes aux yeux une dernière fois, avant de courir de toute ses forces. Un des malfaiteurs le poursuit.