Seventeen (TOME 1)

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Je prenais alors mon téléphone et observais le message. Cette personne connaissait mon deuxième prénom. C'était la seule chose qui retint mon attention, parce que peu de monde le connaissait. Je sentis mon cœur s'emballer mais je me fis violence pour garder le contrôle. Cette journée allait me tuer.

J'ouvrais alors la notification. Le numéro était toujours en masqué. Pendant un court instant, je cru que c'était mon père. C'était stupide mais il avait peut-être été mis au courant du procès avec Mam' par je ne sais quel moyen ? Cette idée me donna de l'espoir, mais d'un autre côté, ça me paraissait complètement tordu. Qui aurait pu donner mon numéro à mon géniteur ? Ma mère ? Impossible, elle le haïssait. Une relation qu'ils ont en commun ? Déjà plus plausible.

J'avais beau me douter au plus profond de moi que c'était une supposition carrément tordue mais je voulais m'y raccrocher.

Je ne répondis pas au message et reposa mon portable face caché sur la table.

Même si cela me mettait mal à l'aise, je savais que je ne risquais rien ici, à Miami. Ma mère n'avait plus le droit de me contacter, ce n'était pas elle. Alors, qu'avais-je d'autre à craindre ? Malgré le fait que cette personne connaisse mon prénom et deuxième prénom était plus que dérangeant, je gardais un peu près mon calme. J'étais en sécurité maintenant, chez Madeleine. Je ne risquais plus rien.

~

Madeleine entra dans la maison, trempée.

— Quelle temps de chien ! râla-t-elle alors qu'elle se débattait avec son parapluie.

Je descendais alors de ma chambre pour venir la saluer. J'étais déjà couchée, à traîner sur Instagram.

— Bonsoir Madeleine.
— Salut ma grande ! Tiens, tu veux bien m'aider à replier cette merde s'il te plaît ? me demanda-t-elle en me tendant son parapluie trempée pour pouvoir se débarrasser de son manteau et de ses chaussures pleines d'eau.

Je le lui repliais avant de le poser dans un coin de l'entrée.

— Tu as mangée ? me demanda-t-elle en posant son sac à main, lui aussi gouttant d'eau, sur le meuble de l'entrée.
— Oui. Je t'ai laissé un peu de salade.
— Ta journée s'est bien passée ? fit-elle en allant dans la cuisine.

Devais-je lui parler de ce qu'il s'était passé en cours de sport ? Et du message ?

Tu peux bien gérer ça toute seule... me résignais-je.

— Oui ça va, finis-je par lâcher en m'asseyant en face d'elle, préférant éviter de parler de ce qui avait pu se produire aujourd'hui.
— Tant mieux, déclara-t-elle en baillant. À quelle heure commences-tu demain ?
— Un peu plus tard que d'habitude, à neuf heures.
— Je ne pourrais pas t'amener, je serai partie bien avant que tu te réveilles... Le bus passe à cette heure là ? me demanda Madeleine en se dépêchant de manger.
— Je ne sais pas. Je verrai.

Elle hocha la tête tout en se levant pour mettre ses couverts dans le lave vaisselle.

— D'ailleurs, je ne sais pas si tu as vu, je t'ai laissé le numéro de la psychologue sur le...
— J'ai vu, oui, la coupais-je.
— Tu as appelée ?