Seventeen (TOME 1)

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Après avoir mis la table et attendant que Maddie prépare le dîner, Laken et moi étions monter à l'étage. J'entrais dans ma chambre et m'asseyais sur mon lit, l'invitant à entrer d'un signe de la main. Il scruta en silence la pièce et notamment les posters qui étaient accrochés aux murs. Il finit par venir s'assoir sur le canapé de la fenêtre et regarda à travers celle-ci.

— C'est chez Eline ici non ? me demanda-t-il en pointant du doigt la maison de la brune.
— Ouais. C'est de là que j'ai vu sa dispute avec sa mère, fis-je en m'approchant de la fenêtre.
— T'as vu ça en live. Sympa.

Mon regard se perdit sur le jardin des Erixen et je ne pus m'empêcher de penser à Eline et à comment elle allait. Laken et moi restâmes en silence ainsi pendant quelques secondes avant qu'il ne le brise.

— Tu voulais seulement me parler des messages quand tu m'as appelé ?

Je posais mes yeux sur lui. Il s'était accoudé sur ses genoux. Je soupirais et retournais m'assoir sur le rebord de mon lit. J'haussais les épaules.

— Entre autres. Je crois que je t'ai surtout appelé parce que j'au pas réfléchis. C'était stupide de ma part.
— Pas du tout. T'as pu me dire ce qu'il se passait et ta tante est au courant pour les messages. On pourra t'aider.
— On ?
— Ouais. Je compte t'aider aussi, me dit-il avec évidence.

Je baissais le regard sur mes genoux. On ne se connaissait depuis une semaine et demi et il me proposait déjà son soutien. C'était perturbant pour quelqu'un comme moi.

— C'est donc ta mère qui t'envoie ces messages ? reprit-il.
— Faut croire. J'avais écartée l'idée que ce soit elle au début. La justice a tout fait pour que ce soit impossible pour elle de me joindre, mais visiblement elle a trouvé un moyen.
— La justice ? Tu as eu des problèmes avec la justice ? répéta Laken avec curiosité.
— Pas moi, ma mère. Enfin, elle en a eu à cause de moi.
— Pourquoi ?

J'haussais les épaules.

— Parce que je suis née. Elle ne voulait pas de moi, je suppose. Elle me l'a fait savoir et ça n'a pas plus à la justice qui l'a découvert grâce aux voisins.
— Raconte moi.

Je relevais le regard vers lui et décidais de finalement lui expliquer. Au point j'en étais, ça de plus ou de moins ne changerait pas grand chose.

— Elle m'a eut à dix-huit ans. Je connais pas mon père mais d'après Mam' et ma tante, c'était un gars de son âge et qui est parti aussi vite qu'il est venu. Je pense que j'suis le fruit d'un coup d'un soir.

Je haussais une nouvelle fois les épaules.

— Enfin bref, je suis née et c'est là qu'elle m'a fait savoir que j'avais gâcher sa vie.

Je relevais alors la manche de mon avant-bras gauche et lui montrais ma cicatrice, ma brûlure, m'accoudant sur mes genoux pour lui montrer de plus près.

— Qu'est-ce que c'est ?
— C'est Mam' qui me l'a faite. J'avais sept ans je crois, elle m'avait interdit de manger un soir pour une embrouille. Je m'étais énervée et elle m'avait attrapé le bras pour le plaquer sur la plaque à gaz allumée. Je crois que j'avais jamais autant hurlée de toute ma vie, avouais-je.