Seventeen (TOME 1)

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Je reprenais mon portable pour prévenir ma tante que je ne rentrerais pas. Je n'eus aucune réponse, j'en déduisis qu'elle devait déjà dormir. Mon regard se posa sur le message du numéro inconnu. Mon cœur se serra dans ma poitrine mais je fus sortie de mes pensées par la voix forte de Laken qui demandait, ou plutôt ordonnait aux gens de partir. Je rangeais mon portable dans ma poche contre ma hanche et sortais de la salle de bain, suivie de Jackson, Eline et Dean. Une fois que le salon fut vide, je constatais que le sol était jonché de verres, de boissons et de nourritures renversées. Eline se mit à ramasser les déchets mais elle fut stoppée par Laken;

— T'emmerde pas El', je le ferais demain.

Elle laissa alors les gobelets sur la table sale et éclaboussée d'alcool.

— Rachel, Eline, vous pouvez aller dans ma chambre, ça ne vous dérange pas de dormir ensemble ?

Nous secouâmes toutes les deux la tête

— Jack, Dean, je vous laisse la chambre d'amis, je vais aller dans celle de mes parents. À moins que l'un de vous ne veuille dormir avec moi...
— Non, nous répondîmes tous en même temps, ce qui nous fit légèrement rire malgré la fatigue et l'émotion.
— Ok nickel, fit Laken faussement vexé. Venez, je vais vous montrer vos chambres pour ce soir.

Nous montâmes tous à l'étage. Le couloir blanc ressemblait à un hôpital. Laken ouvrit une première porte et Jackson et son frère s'y engouffrèrent en nous souhaitant une bonne nuit. Ironique, vue la soirée forte en rebondissements. Le blond nous conduisit Eline et moi dans une seconde chambre et prit une voix de majordome:

— Bienvenue dans mon humble demeure, mesdemoiselles.

Il se prit une petite tape sur le front de la part d'Eline et rigola avant de refermer la porte derrière nous en nous souhaitant à son tour une bonne nuit. J'observais alors la pièce où vivait Laken. Quatre murs gris où y étaient des graffitis visiblement fait au Posca ou au blanco. Des photos de jeunes joueurs de rugby, posant devant sur le terrain, étaient affichées aux côtés de l'ordinateur, posé sur le bureau. J'en déduisais que c'était probablement des photos datant de l'époque où il pratiquait ce sport. Il y avait un paquet de chips entamé sur ce même bureau. La moquette était beige mais recouverte de bouteilles d'eau, d'un chargeur de téléphone, d'une couverture tombée du lit et d'un sachet vide de préservatif. Sympathique.
Des médailles de rugby étaient machinalement posées sur le rebord d'une commode débordante de vêtements. À leurs côtés, un manuel de mathématiques à la couverture tordue.

Je me dirigeais vers le lit et ne fus pas au bout de mes surprises en voyant dans le tiroir de la table de nuit à moitié ouvert, plus de préservatifs attendant d'être utilisés qu'une machine qui était censée en distribuer. Eline n'y prêta pas la moindre attention et se coucha. Je fis de même en silence en éteignant la lumière et fixant le plafond dans la pénombre de la chambre de Laken. Je remontais la couette sous mes bras alors qu'Eline ne bougeait pas.

— Eh ? Rachel ? chuchota-t-elle.
— Hmm ?
— Tu ne regrettes pas d'avoir emménagée ici après.... Tout ça ?

Je compris qu'elle parlait de ma découverte sur les deals de drogues.

— Bah, j'ai pas tellement eu le choix de venir ici alors je ne peux pas dire que je regrette. En plus, j'connais un peu cet environnement d'illégalité, même si à Garland, ce n'était pas aussi enjolivé par les richous qu'habitent ici, dis-je, sans même percuter qu'elle faisait partis de "ces richous", comme moi et Peter avions l'habitude de qualifier ceux qui habitaient en ville.
— Pourquoi ?
— Pourquoi quoi ?
— Pourquoi tu n'as pas eu le choix de venir ici ?