Seventeen (TOME 1)

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—... Et Juliette sont donc- Bonjour Parker, me salua le professeur de littérature. Que me vaut ce retard de pratiquement une demi-heure ?
— J'étais avec M. Smith. Il m'a dit de vous dire qu'il m'avait retenue, affirmais-je en allant rejoindre ma place à côté de Laken, vers le fond de la classe.

Il hocha la tête, fouilla dans ses papiers sur son bureau et vint vers moi.

— Nous avons débuté le nouveau chapitre des drames romantiques et bien entendue, nous commençons par Roméo et Juliette. Ça ira ?

Je hochais la tête en signe d'approbation et parcourais la feuille du regard alors qu'il reprenait son cours.

— Je disais donc... Roméo et Juliette sont issus de familles ennemies et sont pourtant éperdument épris l'un de l'autre. C'est une pièce de théâtre tragique. Nous représenterons probablement quelques scènes en classe. Ça pourrait être noté et ça pourrait probablement vous aider pour votre moyenne. Des questions ?

J'aimais beaucoup la littérature. Malgré que certaines œuvres étaient à mourir d'ennui, je ne pouvais nier que j'avais découvert des auteurs intéressants pendant ma scolarité. Certains d'entre eux avaient même été un échappatoire et m'avaient incitée à lire de plus en plus.

Alors que nous commencions à étudier l'Acte I de la pièce, Laken se pencha vers moi, sur le côté.

— T'avais pas dit que tu allais chez M. Cowell à la base ? chuchota-t-il.

Je décalais légèrement ma table vers lui.

— Ça peut attendre la fin du cours ?
— Non.

Je lui lançais un regard noir alors qu'il ne me souriait.

— T'es relou.
— Je sais. Allez, raconte.

Je jetais un coup d'œil au professeur qui lisait avec passion les lignes de Juliette.

— Miss Noor m'a dit des choses déplacées. Par rapport à Mam'. Mais personne ici n'est censé savoir ma situation à part M. Smith et la psy scolaire... Et toi évidemment, poursuivais-je sous son regard faussement choqué. Du coup je voulais aller la dénoncer auprès de M. Cowell mais j'avais oublié que-
— Parker et Campbell ? Je ne vous dérange pas trop j'espère ? nous coupa le prof en nous regardant.

Nous nous redressions alors en silence.

— Non, non ça va... fit Laken en braquant son regard sur son livre, même pas ouvert à la bonne page.
— Puisque vous avez l'air de vouloir parler tout les deux, faites nous la prochaine scène. Scène trois, Acte I.

Alors que nous rattrapions les pages que nous avions rater, les autres élèves nous observaient en nous attendant.

— Allez-y. Rachel, vous commencez.

Une scène avec seulement Juliette et Roméo. Je sentais soudainement mon cœur s'emballer. Je me raclais la gorge et prenais mon livre en main:

— Est ce toi Roméo ? Roméo ! lisais-je sans grande conviction.
— Ma Juliette ! Je ne puis te quitter.

Un rire s'éleva dans la salle. Laken et moi levâmes le regard vers Jackson qui était dos à nous, son livre devant le visage lui permettant de se cacher du professeur. Ce dernier leva les yeux au ciel et me fit signe de continuer. Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. J'étais gênée et je ne savais même pas pourquoi.

— Il y va de ta vie. Hélas, à chaque instant tu peux être arrêté. Mon père est informé qu'on t'as...
— Parker, s'il vous plaît, faites un effort, me coupa le prof. Vous êtes Juliette, amoureuse de Roméo !

Il faisait des gestes théâtraux tout en m'expliquant comment je devais interpréter Juliette.

— Imaginez que vous êtes face à celui que vous aimez. Imaginez... Imaginez que Campbell est votre Roméo ! continuait-il.

Je sentais mes joues se mettre à brûler.

— Vous êtes une Juliette, éperdument amoureuse de votre Roméo d'accord ? Mettez y du cœur, de la passion, de la force, de-
— D'accord, d'accord c'est bon j'ai saisi, le coupais-je alors que je sentais la honte prendre possession de tous mon corps.
— Alors reprenez.

Je priais je ne sais quel dieu pour que personne ne voit mon visage aussi rouge qu'une écrevisse. Soufflant pour calmer mon cœur battant à cent à l'heure, je reprenais:

— Il y va de ta vie. Hélas, à chaque instant tu peux être arrêté. Mon père est informé qu'on t'as vu dans Vérone; Songe quel traitement... Tout mon corps en frissonne. Profite de l'obscurité; Fuis fuis...

Le long soupir du professeur empêcha Laken de faire sa réplique. Il se pinça les tempes et me regarda.

— Parker, où est la passion ? On dirait que vous me récitez votre liste de course !

Je sentais toujours mon pouls, mais j'agissais comme si de rien n'était et lâchais un soupir. Mon regard fut attiré par Jackson qui avait son bouquin plaqué sur le visage, visiblement pris d'un fou rire.

— Bon, une autre Juliette ?

Je soupirais de soulagement et posais mon livre d'un geste rapide sur ma table. Je tournais le regard vers Laken qui lui, avait toujours les yeux braqués sur ses pages. La fille juste devant moi se retourna vers lui et lui lança un regard avant de lever la main et de se proposer pour faire Juliette.

Une heure plus tard, la sonnerie retentit. Je sortis avec Laken derrière Jackson et celui-ci me prit par les épaules ainsi que le blond en rigolant.

— Roméo et Juliette hein ?
— Lâche nous la grappe Jack, râla Laken en retirant le bras de son meilleur ami de son épaule.
— Elle avait l'air déprimée notre Juliette en tout cas., commenta le brun.
— Ta gueule, fis-je en poussant son bras qu'il replaça aussitôt sur mes épaules.

Je le laissais à contrecœur.

— Bon, c'est bien beau tout ça mais on est vendredi hein... On est en week-end, continua Jackson en lançant un regard à Laken.
— Et donc ?
— On fait une fête ? fit-il avec un sourire.

J'échangeais un regard avec le blond, hésitant. Jackson capta notre attention en reprenant:

— Ok pas une fête... Une soirée tranquille si vous voulez ? Allez, on le mérite bien.
— Je sais pas Jack... fis-je en pensant a Maddie.
— Allez Rachouille ! m'encouragea-t-il en frottant son poing sur ma tête.

Je me dégageais de sa main en soufflant.

— Rahh, lâche moi, tu vas me décoiffer abruti !
— Allezzzz, s'il vous plaît ! Mon père n'est pas là et mon frère dort chez un pote ce soir, j'ai la baraque pour moi.
— Ok ok, c'est d'accord, abdiqua Laken en soufflant. Mais Eline et Josh viennent.
— Bien sûr qu'ils viennent. J'ai pas envie de tenir la chandelle entre Roro et Juju tout seul pendant toute la soirée, fit-il en jonglant du regard entre Laken et moi.
— Ferme la ! nous nous défendîmes en cœur avec le blond.

Jackson rigola et me donna une petite tape sur la joue de sa main toujours autour de mes épaules. Je soufflais et me demandais ce qui le mettait de si bonne humeur. C'était rare que le brun soit aussi souriant et blagueur. Nous arrivâmes sur le parking et nous nous séparâmes alors, moi dans mon bus, Laken dans sa voiture et Jackson sur son scooter, nous disant à tout à l'heure pour notre petite soirée.