Seventeen (TOME 1)

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Je finissais de ranger les bouteilles d'alcools dans le garage en compagnie de Laken tandis qu'il retournait dans la cuisine pour ranger le reste.

— Je pense que je vais y aller. fis-je en prenant mon sac à main.
— Tu ne veux pas rester jusqu'à la fête ? Ça te ferait faire des allers et venus inutiles. Et puis Jack doit nous rejoindre dans une heure, constata-t-il en regardant l'heure sur son portable.

Je reposais mon sac sur la table.

— Si pourquoi pas.
— Assied-toi. Tu veux un truc à boire ?
— Peu importe, ce que t'as dans le frigo.

Je m'asseyais alors dans le canapé et posais mes mains sur mon ventre, observant le plafond pendant que le blond repartait dans la cuisine.

— Où sont tes parents ? demandais-je.
— Euhh... Je crois qu'ils sont partis pour le boulot en Europe.
— Quoi ? C'est super classe. fis-je en relevant le menton.
— Ouais, si on veut, marmonna Laken en posant devant moi un verre de Coca.
— Ils font quoi comme travail ?

Il but une gorgée tout en s'asseyant à côté de moi et en allumant la télévision avec la télécommande. Mon regard fut attiré par l'écran devant moi qui diffusait un jeu télévisé.

— Ils sont comptables. En ce moment, ils sont sur une entreprise espagnole, alors ils devaient y aller pour le week-end et une partie de la semaine.
— Je vois.

Je pris à mon tour le verre au liquide pétillant et bus une gorgée.

— Et toi ?
— De quoi "et moi" ? souriais-je.
— C'est qui Madeleine ? me demanda-t-il avec curiosité.
— C'est ma tante, la sœur de ma mère. Ma tutrice.
— Ta tutrice ? répéta-t-il, curieux.
— Ouais.

Je ne voulais pas lui donner plus d'informations. C'était bien trop personnel et je ne me voyais pas lui exposer ma vie, ni le procès, ni quoi que ce soit d'autres d'ailleurs. Peut-être plus tard, qui sait. Il eut un hochement de tête compréhensif, regardant la télévision.

— Ils rentrent quand alors tes parents ? repris-je.
— Mardi soir. Mais ils repartiront samedi au Canada.
— Tu ne les vois pas souvent.
— En effet, mais ça met égal.

Nous continuâmes de parler. Enfin lui, surtout. Je veillais à ne pas en dire trop tandis que lui ne prêtait pas attention à ce qu'il me confiait. Je sus alors qu'il avait commencé le skate à cinq ans grâce à son grand cousin. Qu'il a eut sa première peine de coeur au collège pour une fille car elle avait déménagée à Détroit. Qu'il avait fait du rugby mais qu'il s'était blessé et qu'il n'avait jamais reprit ce sport. Des choses très futiles quand on y pense, mais pour moi, ça signifiait beaucoup de chose. Comme le fait qu'il se sente assez à l'aise pour me raconter tout ça.

— Et Garland, c'était comment ? me demanda-t-il.
— La ville en elle-même est très bien. Moi j'habitais dans la banlieue, alors ce n'était pas aussi réputé.
— C'était comment ? répéta-t-il avec intérêt.
— La banlieue ? Bah... je marquais une pause et fixais le plafond avant de détourner le regard sur la télé dont le volume avait été baissé par Laken au fur et à mesure que nous parlions. Le coin où j'habitais trempé un peu dans l'illégalité, mais ça pouvait aller. C'était même plutôt cool en fait, quand on y pense en toute objectivité.
— L'illégalité ? Genre ?
— Courses de voitures, project X...commençais-je à lui énumérer. Des deals de drogues aussi mais ça restait que dans un quartier spécifique. D'ailleurs, les courses de voitures c'est géniales. Y'a une ambiance de folie, j'y suis souvent allée avec Peter. On y participait pas mais on faisait des paris sur le gagnant. C'était ma façon de gagner un peu de fric, expliquais-je avec nostalgie.

Pas que Garland me manquait plus que cela, mais c'était surtout les moments passés avec Peter et nos amis, ces souvenirs qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. J'eus un léger sourire en repensant aux cris de joie que nous avions pu pousser quand nous gagnions nos paris. Je me rappelais de la musique qui hurlait dans les hauts parleurs grésillants, des moteurs qui vrombissaient, prêts à partir en quatrième vitesse. Certes, ça puait l'illégalité à plein nez mais je n'étais jamais plus heureuse que là bas, avec mes amis.

— Vu ton sourire, ça devait être cool, fit Laken en m'observant, me sortant de mes pensées.
— Ouais.
— À Miami, nous n'avons pas ça.
— Ça se voit. Vous êtes tous des gosses de riches, souris-je avec ironie.
— C'est pas parce que nous sommes friqués que nous ne savons pas nous amuser, tu sais. fit le blond en me faisant un clin d'œil, Tu verras ce soir.

La sonnette retentit à ce moment là, m'empêchant de renchérir. Laken se leva et alla ouvrir à Jackson qui entra en le checkant.

— Vous n'avez rien préparé pour ce soir ? fit le brun en me regardant, toujours assise sur le canapé. Mais qu'est ce que vous avez foutue alors ?
— T'avais qu'à être là au lieu de nous faire la morale, répliqua Laken en lui donnant une tape derrière la tête en souriant.
— C'est pas moi qui décide, j'ai déjà réussi à gratter une heure, tête de con, répondit le brun. Eline m'a appelée, elle va nous rejoindre d'ici vingt minutes. affirma Jackson en se massant l'arrière du crâne.
— Elle ramène Mia ? demanda le blond.
— Non, sa copine a un repas de famille demain et ne peut pas venir. Par contre, elle va probablement amenée avec elle ses potes de l'athlétisme.
— Parfait.
— J'ai envoyés des messages sur le groupe du lycée, à part Josh, tout le monde peut venir. Mon frère viendra aussi. continua le brun.
— Pourquoi Josh ne peut pas ?
— Aucune idée.

Je les observais en train de parler de gens qui m'étaient inconnus, me sentant soudainement de trop. Je me rappelais alors que je n'étais là que depuis une semaine et que j'étais encore considérée comme « la nouvelle complètement hystérique. » J'eus la soudaine envie d'appeler Peter et de lui raconter ce que je prévoyais ce soir mais au lieu de ça, j'envoyais un message à Maddie, la prévenant que je rentrerai tard ce soir. Elle me souhaita alors une bonne soirée et je rejoignais les garçons qui étaient en train de sortir les bouteilles d'alcool du garage pour préparer une grande bassine de sangria, avec des fruits et des jus.

— Spécialité du chef Andrew ! Ça va être chaud ! s'exclama Jackson en versant deux bouteilles d'alcool dans la bassine.