Chapitre 14

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C'est fascinant. Je trouve ça fascinant la façon dont j'ai l'habitude de réagir lorsque je sors d'un état inconscient. Je suis rarement de bonne humeur lorsque je me réveille. Et ça que ce soit d'un malaise, d'un coma ou juste d'un sommeil normal. Je crois que j'aime être inconsciente. Je me sens bien lorsque mon cerveau est en veille, lorsque mon corps est endormi. Je suis apaisée. Mais lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, le plus souvent, je suis de mauvaise humeur. Agacée. Comme en ce moment. Et c'est dingue parce que... chaque matins, chaque nuits, chaque putain de fois où j'ai ouvert les yeux à côté de Tom, l'apaisement était toujours là. À chaque fois que je me suis réveillée en sachant que Tom serait là, j'étais heureuse. Comme-ci mon cerveau restait en sommeil tout le temps que je passe à ses côtés. Mais là, il n'est pas présent. Et ça change tout. J'ai pas envie d'ouvrir les yeux si son visage n'est pas là pour m'accueillir. Sans son sourire... j'ai aucune raison d'être éveillée.
Mais maintenant que j'ai les yeux ouverts, je n'ai pas le choix de faire avec la boule amer qui bloque ma gorge. Et tout ce qui me saute aux yeux c'est que je n'ai pas l'impression d'avoir été inconsciente aussi longtemps que la première fois. Ma nuque n'est pas raide, ma mâchoire non-plus. J'en déduis donc que j'ai même pas réussis à évincer une journée merdique de plus dans cette vie merdique. J'ai dû dormir quelques heures à peine. Et ça me déprime que ce ne soit pas plus. Ce qui est d'autant plus déprimant, c'est que personne n'est là cette fois. Et je ne sais même pas si je dois m'en réjouir ou au contraire m'en vouloir. La dernière fois c'était trop dur de supporter le regard déçu de mes parents. C'était trop dur de culpabiliser. Mais je crois bien que c'est encore pire lorsqu'il n'y a personne, aucun regard inquiet et déçu à encaisser. Parce que ça me ramène juste au point de départ. La solitude. Celle pour laquelle j'ai voulu m'endormir sans durée limité.
À un détail près, cette fois je ne culpabilise pas. Je ne regrette pas d'avoir envie de mourir, je regrette juste que personne ne comprenne. Comme la première fois. Est-ce qu'il vaut mieux que je me réveille seul ou avec quelqu'un à mes côtés qui m'en veut de vouloir partir ?
La porte de la chambre s'ouvre brusquement, attirant toute mon attention. Un chariot entre en premier, suivit par une infirmière qui a l'air plus jeune que moi. Elle lève les yeux en m'adressant un doux sourire. Même ça, un doux sourire, c'est dur à supporter maintenant.
- Bonjour ! C'est moi qui vous ai réveillée ?
Je me redresse dans ce lit ci peu confortable en sentant la perfusion dans mon bras droit bouger sous ma peau.
- Non, je viens tout juste de me réveiller.
Elle arrête son chariot à côté de moi et mon regard tombe sur l'étiquette de sa blouse. Estelle. Ses doigts froids glissent sur mon bras et m'arrache un long frisson.
- Vous faites quoi là ?
Elle se reconcentre sur son chariot comme-ci elle n'avait pas le temps de me regarder dans les yeux.
- Je prépare la prise de sang.
La prise de sang ? Je jette un oeil à mon bras déjà planté par une perfusion.
- Quelle prise de sang ?
Elle passe un cordon autour de mon bras sans me demander la permission, et cet élan condescendant dès mon réveil m'agace davantage. Je remue le bras pour qu'elle me lâche, ce qu'elle fait avec un regard surpris.
- Vous ne croyez pas que mon bras est assez troué comme ça ?
Elle hausse les sourcils d'un air déstabilisé, avant de poser les yeux sur mon bras gauche. Son regard se fronce et ça me met mal à l'aise. Mais j'ai l'habitude. À chaque fois que quelqu'un pose les yeux sur ma cicatrice, la curiosité se mêle à la pitié. Et c'est exactement la façon dont elle me scrute en ce moment.
- Je ne suis pas sûr de pouvoir vous piquer sur la cicatrice. Votre peau est trop fragile.
Elle se remet à serrer le cordon autour de mon bras droit en fuyant clairement mon regard. C'est dingue ce que les gens peuvent faire le rapprochement entre ma cicatrice et une tentative de suicide. On dirait que l'inscription "Je veux mourir" est écrit sur mon bras. Mais étrangement, ils font tous comme-ci ce n'était pas possible. Je pense même que Tom en fait autant. Il ferme les yeux, mais il sait. Certainement parce que c'est plus simple de faire comme-ci c'était réellement un accident de voiture.
- Et pourquoi vous avez besoin de mon sang ?
Elle décapsule sa seringue stérile en se tournant vers moi pour nettoyer l'intérieur de mon coude.
- C'est pour comprendre les raisons de votre malaise.
Elle approche l'aiguille de mon bras en me demandant de fermer le poing.
- J'ai juste oublié de manger et de dormir, c'est rien.
Elle pique sa satanée seringue dans mon bras et desserre l'élastique qui me donnait l'impression d'être devenue un saucisson.
- Vous pouvez desserrer le poing.
Je m'exécute en regardant le sang affluer dans le tube qu'elle tient entre les doigts. Je me souviens encore de sa couleur lorsque je me suis ouvert le bras il y a un an. Il y en avait partout.
- Le médecin souhaite juste écarter l'hypothèse d'une potentielle grossesse.
Mon coeur ricoche dans ma poitrine, comme-ci cet imbécile avait réussi à se reconstruire en une seconde juste pour me laisser la joie de le sentir se casser la gueule dans ma poitrine.
- Pardon ?
Elle retire le morceau de métal de ma veine sans même lever les yeux vers moi, et s'empresse de poser un coton sur la minuscule goutte de sang qui a pointée le bout de son nez.
- Il se pourrait que votre perte de conscience et votre manque de fer soit dus à une grossesse.
Elle plante enfin ses yeux gris dans les miens en esquissant un doux sourire.
- Tenez, appuyez là.
Je m'exécute, totalement abasourdie. Putain est-ce qu'elle vient de... d'émettre l'hypothèse que je suis enceinte ?
- Je... je ne suis pas enceinte, j'ai... j'ai un implant.
Je relève la tête, consciente que je dit de la merde. Mais je ne peux pas admettre qu'elle ait raison. Non... je peux pas.
- Oui, en parlant de votre implant, il ne fait plus effet depuis plusieurs semaines, c'est d'ailleurs pour ça qu'on vous fait une prise de sang.
- Non.
Elle se tourne vers moi avec surprise, et je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça. C'est sortit tout seul. Comme-ci mon cerveau refusait d'admettre que je puisses être enceinte.
- Je suis pas enceinte.
Je secoue la tête et je sais pertinemment que c'est pour me convaincre moi. Je le sais, mais putain je peux pas admettre ça. Je peux pas.
- Ça on le saura dans deux petites heures.
- Non !
Elle a un mouvement de recul et ça parce que j'ai crié. Bon OK, j'aurais peut-être pas dû crier, mais putain je veux pas entendre parler de ça.
- Vous ne voulez pas savoir les résultats ?
Ma gorge se noue. Et je ne sais pas pourquoi, les larmes me montent aux yeux. Putain je comprends pas ce qui m'arrive. Je secoue fermement la tête, comme-ci ça pouvait empêcher quoi que ce soit de se produire.
- Non.
Son regard froncé me frappe brusquement, et il est tellement emplit de jugement que ça me met encore plus mal à l'aise.
- Vous ne voulez pas savoir si vous êtes enceinte ?
Cette putain de question me fait revenir en pleine tronche le sourire parfait de Tom, comme une putain de gifle.
- Non ! Je viens de vous le dire putain !
Ses yeux gris débordent de jugement, de mépris et tout ce qui peut émaner d'une infirmière qui ne comprend pas que j'ai en aucun cas l'envie de savoir si je suis enceinte ou non. Pas maintenant putain !
- Bien, comme vous voulez.
Elle me donne un minuscule pansement en se concentrant à nouveau sur son chariot.
- Est-ce que je peux partir maintenant ?
Elle fait volte face, comme-ci je venais de l'insulter.
- Il faut d'abord attendre les résultats.
- Mais je m'en tape de vos résultats !
Bon OK, j'ai peut-être crié un peu fort, je l'avoue, mais putain ce qu'elle m'énerve !
- Peut-être, mais le médecin ne s'en tape lui. Et puis il faut retirer votre implant.
- Le remplacer vous voulez dire ?
Elle fronce les sourcils sans comprendre.
- Non, on va juste vous le retirer. On ne peut pas vous en remettre un si vous êtes enceinte.
Putain mais c'est une blague en fait ! Ils le font tous exprès ou quoi ?
- Mais je suis pas enceinte.
- Ça on en sait rien.
Elle me tourne le dos pour ranger son chariot, et je dois clairement me retenir de lui hurler dessus. Si je lui dit que je suis pas enceinte c'est que je suis pas enceinte bordel de merde !
- Je veux juste partir. S'il vous plaît.
Ses yeux gris me tombent dessus quelques secondes, avant qu'elle ne me tourne le dos en ignorant totalement ma requête suppliante.
- Si vous m'enlevez pas cette perfusion, je vais devoir le faire moi-même vous savez.
Cette fois j'attire toute son attention, et étrangement son regard devient hautain. Comme-ci elle n'aimait pas que je la provoque. Mais elle n'a pas le temps de répondre que des coups dans la porte la coupe dans son élan. Une silhouette fait son apparition, et je reconnaitrais cette chevelure brune n'importe où. Emily salut l'infirmière, avant de poser ses yeux cernés sur moi en s'arrêtant aux pieds du lit.
- Comment tu te sens ?
Je jette un oeil à l'infirmière qui est entrain de changer ma perfusion. Je ne sais pas pourquoi elle s'emmerde à remettre une poche pleine, je ne vais pas garder ce machin accroché à mon bras encore bien longtemps.
- Je vais bien. Ils vont me retirer mon implant et je pourrais partir.
Son regard se fronce et elle échange un coup d'oeil avec Estelle, autant l'appeler par son prénom vu le temps qu'elle passe avec nous, comme en attente de sa confirmation.
- Pourquoi tu dois changer ton implant ? C'est à cause de ça que t'as tourné de l'oeil ?
Je lève les yeux vers Estellounette qui s'empresse de répondre avant moi.
- Non, ça n'a rien à voir. On a fait une prise de sang pour écarter l'hypothèse d'une grossesse, mais l'implant ne fait plus effet, il n'y a donc aucune raison que ce soit la cause de son malaise.
OK, alors sa détermination a parler d'une grossesse commence clairement à me gonfler. Comme-ci j'avais besoin qu'Emily me bassine avec ça après. D'ailleurs en parlant d'elle, je sens son regard me tomber dessus comme une masse.
- Attend... t'es enceinte ?
- Bien sûr que non !
Elle jette un oeil à l'infirmière, pas l'air convaincue du tout.
- Est-ce qu'il y a une chance que...
- Putain je viens de te dire que non, Emi !
Elle sursaute de peur et son regard surpris m'énerve un peu plus.
- Bon vous me l'enlevez cette perfusion ?
Estelle lève les yeux au ciel avec une lassitude qui n'arrange en rien mon état d'esprit.
- Je vous ai dit qu'il fallait attendre...
Je ne la laisse même pas finir sa phrase et arrache cette putain de perfusion de mon bras. Puisque personne n'a l'air décidé à m'aider, je vais me démerder toute seule. Enfin j'étais loin de me douter que je hurlerais comme une fillette.
- Bordel de merde !
Je ne sais pas ce qui m'a fait le plus de mal, le scotch qui a littéralement refusé de se décoller de ma peau ou bien cette putain d'aiguille qui elle est sortie de ma peau en éraflant mon bras sur au moins deux bon centimètres.
- Non mais vous êtes malade !
L'infirmière lâche tout ce qu'elle fait et me saute littéralement dessus, m'arrachant l'aiguille pleine de sang des mains. Putain je ne pensais pas qu'une aussi petite entaille pouvait se mettre à saigner autant. Je plaque ma main sur le sparadrap imbibé de sang en espérant arrêter la micro hémorragie qui est entrain de tâcher le drap du lit. L'infirmière prend la relève avec des compresses en appuyant tellement fort que je ne peux pas me retenir de lui crier dessus.
- Aïeuh !
- Ça n'aurait pas fait mal si je m'en étais chargée.
Elle me foudroie du regard en pensant que ça suffirait à me faire taire. Non mais la pauvre si elle savait ce que ma mère a endurée à essayer désespérément cette technique. Il n'y a que mon père qui arrive à me faire taire en un seul regard, et pas de bol il n'est pas là.
- Ouais et bah fallait être plus réactive !
Elle plante ses yeux gris dans les miens, et c'est étonnant comme ils semblent morts. Mais vraiment, on dirait des yeux volés sur un cadavre. Et malheureusement pour elle, même des yeux de cadavre ne résistent pas à mon regard noir. Je ne le tiens pas de mon père pour rien ! Elle finit malgré elle par détourner les yeux en retirant les compresses imbibées de sang. J'en profite pour lever la tête vers Emily qui scrute mon bras avec un regard tellement écarquillé que je peux presque entendre ses yeux hurler de terreur. Son joli teint à perdu de sa couleur et on dirait qu'elle est sur le point de tourner de l'oeil. En la voyant comme ça, je ne peux pas m'empêcher de penser à mon père lorsqu'il m'a trouvé dans sa salle de bain, le bras ouvert en deux. Et malgré moi, la culpabilité refait surface, comme une vieille amie me prenant par l'épaule. Je n'ose même pas imaginer dans quel état il était. La peine que j'ai dû lui infliger. Et ça c'est douloureux, bien plus qu'une petite aiguille arrachée à la volée de votre bras.
Emily s'accroche au lit en baissant la tête, et je ne sais pas si c'est parce qu'elle est déçue ou parce qu'elle ne supporte pas la vue du sang, mais ça me fait mal pour elle. Elle a vraiment le don de réagir comme ma mère, c'est dingue.
J'étais sur le point de lui demander comment ça allait, lorsqu'une douleur atroce me prend le bras, m'arrachant un crie bien trop aigu à mon goût.
- Putain de merde !
Je lève les yeux vers l'infirmière démoniaque qui vient de m'arracher le pansement du bras sans aucune douceur. Alors elle il n'y a aucun doute elle a dû bosser avec Lucifer lui-même pour apprendre à faire ça.
- C'est vous qui êtes malade ma parole !
Elle me foudroie du regard avec un air outré.
- Non mais vous plaisantez là ? Vous venez d'arracher votre perfusion je vous rappel !
- Ouais bah ça fait toujours moins mal que ce que vous venez de faire !
Ses sourcils se haussent avec un air hautain que je déteste par dessus tout.
- Vous avez vraiment un seuil de tolérance à la douleur qui dépasse ma compréhension.
Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres. Je lui tend mon bras gauche où ma cicatrice a semblait l'interpeller tout à l'heure.
- Je me suis ouvert le bras avec un morceau de verre, alors je vous interdit de juger ma tolérance à la douleur !
Le regard de l'infirmière est frappé par la surprise, et c'est Emily qui m'empêche de la décapiter du regard.
- Putain mais arrête Elena !
Je repose immédiatement les yeux sur elle en sentant déjà l'amertume laisser un goût amer au creux de ma gorge.
- Arrêter quoi ?
Elle jette un oeil à l'infirmière qui s'affaire à nettoyer mon bras, et lorsque ses yeux azur me retombent dessus, elle s'efforce de garder son calme. Et Dieu sait qu'elle y arrive toujours mieux que moi. Mais son regard maternel m'empêche d'en faire autant.
- Ton numéro d'adolescente rebelle. T'as passé l'âge de te comporter comme une gamine de quinze ans qui a besoin d'attention, tu ne crois pas ?
Ma respiration se coupe en une seconde. Comme-ci je venais de me prendre un violent coup de poing dans l'estomac. Pourquoi est-ce qu'elle a utilisé les mêmes mots que Tom ? Est-ce qu'elle est de mèche avec lui elle aussi ? Est-ce qu'ils se sont tous concertés pour me faire péter les plombs ?
- Parce que tu crois que j'ai besoin d'attention ?
Mon ton est froid et je n'ai pas l'habitude de lui parler comme ça. J'ai pas l'habitude de lui en vouloir autant.
- Je crois surtout que t'as besoin de te faire aider.
Un nouveau coup vient me heurter de plein fouet, mais à la gorge cette fois-ci. M'empêchant de respirer pendant plusieurs secondes. Est-ce qu'elle insinue que je suis malade ? Que je suis folle ?
L'infirmière délaisse mon bras pour s'affairer sur son chariot.
- Je reviendrais pour votre implant plus tard.
Elle pousse son chariot dehors, laissant le silence plombant qui me harcèle reprendre place dans la chambre. Emily repose les yeux sur moi, tandis que je ne l'ai pas quitté du regard. D'un regard tellement amer que j'espère secrètement que l'acidité de cette amertume lui atterrisse dans la gueule.
- Alors tu me prend pour une folle maintenant ?
Elle renverse la tête en arrière avec une lassitude qui me blesse.
- J'ai jamais dit ça.
Elle contourne le lit pour se laisser tomber dans le fauteuil à côté de moi.
- Non mais tu l'a pensé tellement fort que c'est évident.
Ses yeux me tombent dessus et elle se met à me dévisager en silence. Mais je sais ce qu'elle essaie de faire. Elle veut me déstabiliser. Elle veut que j'en viennes à la même conclusion qu'elle. Que je me rendes compte que j'ai dépassé les bornes.
- Tu sais que je ne penserais jamais un truc pareil.
- Bien sûr que si ! À partir du moment où tu ne m'a pas cru, ça revient à la même chose.
Son regard tombe dans un coin de la pièce et ça me confirme qu'elle en est consciente.
- Je n'ai jamais dit que tu étais folle, OK ? Je dis juste que là tu va trop loin.
Elle repose les yeux sur moi avec un air maternel qui m'énerve de plus en plus.
- Je vais trop loin ? Et en quoi je vais trop loin là ?
- Tu rigole j'espère ? T'as essayé de sauter dans les vagues, si je ne t'avais pas retenue t'aurais pu t'écraser la tête sur les rochers !
Un sourire nerveux étire mes lèvres et je détourne les yeux pour ne plus supporter son regard emplit de jugement.
- Et là t'a arraché ta perfusion ! T'es devenue incontrôlable, Elena. On dirait que...
- Que quoi ?
Je ma fusille du regard, sachant d'avance ce qu'elle s'apprête à dire.
- Que j'ai perdu la tête ? Que je suis devenue folle ? Bonne à enfermer !
Son regard se fronce avec une surprise horrifiée. Étrangement, j'ai l'impression de me voir lorsque Tom m'a hurlé dessus. J'avais le même regard qu'elle lorsque j'ai réalisé que je ne le reconnaissais plus.
- Non. J'allais dire que tu veux tout laisser tomber. On dirait que tu veux tout foutre en l'air.
Elle secoue la tête avec un air abasourdit.
- Que tu cherche à tout détruire.
Bingo ! C'est le mot juste. Quand je vous dit qu'elle sait lire en moi comme dans un livre ouvert. Cette fois le livre est tellement éventré que toutes les pages sont éparpillées au sol, laissant à tout le monde le privilège de les lires.
- C'est sûrement parce que c'est le cas.
Son regard s'écarquille comme-ci je venais de lui mettre une gifle. Et ça me blesse qu'elle ne me comprenne pas. Je pensais qu'en venant ici j'aurais au moins quelqu'un pour me soutenir. Mais apparemment non.
- Mais pourquoi ?
Sa voix a l'air presque suppliante. Et ça me force à détourner les yeux. Je ne supporte plus son regard. J'ai l'impression qu'elle n'arrive plus à me voir. Qu'elle me dévisage comme-ci je n'étais qu'un tas de chaire vide et pitoyable qu'elle n'arrive pas à cerner.
- Parce que c'est plus facile comme ça.
Je lui jette un bref coup d'oeil pour la surprendre entrain de me dévisager avec cette incompréhension qui m'étouffe.
- En quoi c'est plus facile de détruire tout ce que tu as ?
Je la frappe de mes yeux fatigués et énervés.
- C'est là que tu te trompes. J'ai plus rien. J'ai tout perdu avec lui.
Elle me dévisage quelques secondes avant de secouer la tête.
- Là c'est toi qui te trompe. Si t'avais vraiment tout perdu, tu n'aurais plus rien à détruire.
Putain... j'en reviens pas qu'elle ait raison. Je serre les dents avec un sourire amer en posant les yeux droit devant moi. Je déteste lorsqu'elle a raison.
- Tu n'as pas tout perdu, Elena. Tu l'a juste perdu lui, mais c'est temporaire.
- Temporaire ?
Alors ça c'est le mot de trop putain ! Je pose immédiatement les yeux sur elle avec une rancœur qui déborde de ma bouche comme-ci j'étais entrain de vomir.
- Pourquoi t'es toujours persuadée que tout va s'arranger ?
Malgré mon ton agressif, elle garde son sang-froid. Et je lui envie cette capacité.
- J'en suis convaincue.
Un rire nerveux m'échappe et ça parce que, contrairement à elle, je suis incapable de garder mon calme.
- Il t'aime, Elena. Et vous êtes fait pour être ensemble, c'est indéniable.
- Pourquoi ?
Je repose les yeux sur elle en sentant mon rythme cardiaque se faire plus rapide.
- Pourquoi tu crois qu'on est fait pour être ensemble au juste ?
Elle hausse les épaules avec un air déstabilisé.
- J'en sais rien...
- On est pas fait pour être ensemble, Emily !
Elle se tût sur le champ, laissant libre court à ma colère.
- Il est acteur, connu dans le monde entier, adulé par des millions de personnes, alors que moi je ne suis rien de tout ça !
Son regard tombe sur ses pieds, et ça parce qu'elle sait que j'ai raison. Tout le monde le sait sur cette foutue planète. Même Tom en a conscience.
- Je ne sais même pas quoi faire de ma vie, alors que lui il a une carrière toute tracée. On a aucun avenir ensemble, putain ! Et c'est pour ça qu'il a préféré Zendaya à moi.
Sa tête se redresse immédiatement, comme-ci seule ma dernière phrase l'avait interpellée.
- Quoi ?
- Qu'est-ce que t'as pas compris dans ce que je viens de dire ?
Elle se redresse dans son fauteuil avec une attention qui me met la puce à l'oreille. Pourquoi est-ce que Zendaya l'intéresse à ce point ?
- Pourquoi t'as dit qu'il était avec Zendaya maintenant ?
- Parce qu'il l'est.
Elle baisse les yeux dans le vide, perdue dans ses pensées. Et bordel, je jurerais que son changement de comportement signifie qu'elle était déjà au courant. La surprise dans son regard n'est que le reflet d'un doute que je viens de confirmer.
- Attend... ne me dit pas que tu le savais ?
Elle me jette un bref coup d'oeil, avant de baisser de nouveau les yeux. Putain elle était au courant !
- Emily putain dit moi que tu n'étais pas au courant de ça.
Elle garde la tête baissée en se mettant à triturer sa bague. Ce qu'elle ne fait jamais, sauf en cas de stress intense.
- Emily !
J'ai crié tellement fort qu'elle a sursautée sur son siège, et ça l'a forcée à lever les yeux vers moi. Et là, dans son regard, au fond de ses prunelles azur, j'aperçois de la culpabilité.
- Tu le savais ? Tu... tu savais qu'il avait une relation avec elle et tu ne m'a rien dit ?
Elle secoue la tête au moment où ma vue se brouille. Et ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais des larmes de colère.
- Non, j'en savais rien, je te le promet.
- Bien sûr que tu le savais !
Elle secoue la tête de plus belle, se penchant vers moi avec un regard plein de regrets. Trop pour que je ne le supporte.
- Non, je te le jure...
- Mais arrête de mentir putain !
J'ai hurlé tellement fort qu'elle a eu un mouvement de recul. Et la tristesse dans son regard, cette pitié que je lui inspire me fait perdre le peu de sang-froid qu'il me restait encore. Je saute du lit sans vraiment savoir pourquoi, ne supportant plus d'être allongée là à écouter ces conneries. Et elle se lève à son tour, prête à me retenir.
- Elena, je te jure que j'en savais rien !
Mes larmes me brouille la vue, et la rancoeur bloque ma mâchoire. C'est comme-ci mon chagrin voulait m'empêcher de m'en prendre à elle. Mais elle m'a trahit putain ! Elle aussi ! Tout ceux à qui j'ai fais confiance se sont foutus de ma gueule depuis le début ! Et tout ça pour quoi hein ?
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
Elle contourne le lit avec une panique dans les yeux qui trahit sa culpabilité.
- C'était que des rumeurs, je pouvais pas savoir que c'était vrai.
- Putain mais je t'ai dit dès le premier jour que je la sentais pas !
Elle s'arrête à une bonne distance de moi, comme-ci je lui faisais peur. Alors soit j'ai vraiment l'air aussi tarée que je l'imagine, soit mon visage noyé de chagrin me donne un air si pitoyable qu'elle a peur que ce soit contagieux.
- Mais je pensais que tu étais seulement jalouse...
- Ouais bah j'avais raison de l'être apparemment !
Je passe mes mains tremblantes dans mes cheveux pleins de nœuds en essayant de reprendre le contrôle de mes émotion, en vain.
- Les rumeurs d'une relation entre eux étaient là bien avant que tu le rencontre. Ça date du premier Spiderman, je ne pouvais pas savoir que tu n'étais pas au courant.
Je fais volte face vers elle dans un élan de colère désespéré.
- T'es entrain de me dire qu'il se la tapé déjà lorsque je l'ai rencontré ?
Elle déglutit en prenant de la distance, et ça ne fait que confirmer ma question.
- Que ça fait plus d'un an que je suis avec lui alors qu'il couche avec elle ?
- Non, ça t'en sais rien, Elena.
Elle secoue la tête dans un espoir vain de me persuader que j'ai tors.
- Parce que t'en sais plus que moi peut-être ?!
J'ai hurlé tellement fort qu'elle a encore reculé. Depuis quand je suis si effrayante que ça ? Depuis quand je ne suis plus digne de confiance pour personne ?
- Je dis juste qu'il n'a tourné aucun films avec elle depuis qu'il est avec toi. Comment il aurait pu te tromper avec elle si il ne la voyait même pas ?
Ça j'en ai aucune idée. Mais je suis sûr qu'il se passe un truc entre eux.
Emily s'avance d'un pas méfiant tandis que j'efface mes larmes de mes doigts encore rouges de sang.
- Eli... il y a peu de chance qu'il t'ai vraiment trompé.
Je pose les yeux sur elle, ne comprenant toujours pas pourquoi elle le défend ? Pourquoi elle s'obstine à croire qu'il est le gentil de l'histoire ?
- Et qu'est-ce que t'en sais au juste ?
Elle s'arrête nette, agressée par mon ton colérique, et certainement déstabilisée par mon regard enragé.
- Pourquoi tu t'obstine à le défendre comme ça hein ?
Son regard se fronce avec une surprise emplit de culpabilité.
- Je le défend pas, j'essais juste de te faire comprendre que...
- Que quoi ? Que tu l'aime plus que moi ?
Elle se fige dans la seconde, et je comprends que j'ai vu juste. Son visage a pâlit d'un seul coup. Et elle baisse les yeux, incapable de soutenir mon regard. Putain j'en reviens pas ! Mais comment j'ai pu être aussi aveugle ?
- Alors c'est ça hein ?
Elle relève les yeux, la mâchoire totalement crispée.
- Tu le défend parce que tu l'aime.
- Bien sûr que non...
- Oh arrête de mentir putain !
Elle recule d'un bond, et la peur dans son regard ne fait que renforcer ma colère. Ma rancoeur.
- Je pensais que tu étais ma meilleure-amie.
- Mais je le suis !
Elle s'avance brusquement, certainement dans l'espoir de me réconforter de ses bras tremblant, mais je la stoppe dans son élan.
- Non !
Les larmes me brûlent les joues. Et malgré toute la peine que j'ai en moi, je ne resterais pas plus longtemps aveuglée.
- Tu m'as mentis, Emily !
Elle secoue la tête et je l'arrête avant qu'elle n'essaie encore vainement de s'expliquer.
- Tu le savais depuis le début qu'il pourrait me trahir avec Zendaya et tu ne m'as rien dit ! Comment t'as pu me faire ça hein ?
Son regard devient noir en un quart de seconde, et je ne sais que trop bien ce que ça signifie. C'est à son tour de me hurler dessus.
- Et toi ?!
Ça faisait bien longtemps qu'elle ne m'avait pas crié dessus. Et j'avoue que ça ne fait que plus mal encore maintenant que je sais qu'elle m'a trahit.
- Comment t'as pu penser une seule seconde que je ne l'aimerais plus parce qu'il serait avec toi ?
Un énorme coup me frappe la poitrine, stoppant mon pauvre coeur, bloquant ma respiration. J'ai l'impression de m'être prit un parpaing dans les dents tellement la mâchoire m'en tombe.
- Lorsque je vous ai vu tous les deux au cinéma le soir où il t'a rendu ton téléphone, j'ai tout de suite su.
Ses yeux se mettent à briller et ses lèvres à trembler.
- J'ai tout de suite su qu'il serait fou de toi. Et putain ce que je t'en ai voulu, t'imagines même pas à quel point.
Une première larme dévale sa joue, et mon coeur s'effondre avec elle. Comment j'ai pu penser qu'elle oublierait ses sentiments aussi facilement ? Comment j'ai pu l'oublier elle aussi ?
- Je t'ai détesté tellement fort lorsque je t'ai retrouvée dans sa chambre d'hôtel ce matin là. Et puis il a fallu que tu pète les plombs, que tu t'en prennes à lui. Et là j'ai compris.
Elle acquiesce doucement, faisant tomber ses larmes tellement vite qu'elles ne touchent même pas ses joues dans leurs chutes.
- C'est là que j'ai compris que tu l'aimais toi aussi.
Son regard tombe sur ses pieds, et ses sanglots m'arrachent littéralement le coeur de la poitrine. Elle pleure à cause de moi. Et putain ce que ça fait mal.
- Et puis t'es partit le retrouver, vous avez commencez à sortir ensemble et... et tout ce que je ressentais à commencé à mourir. Parce que c'est toi qui vivait tout ça. Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est toi qui l'avait.
Elle relève la tête et plante ses yeux azur noyés de larmes dans les miens.
- Et t'as même pas été foutue d'en prendre soin.
Mon coeur se brise une fois de plus. Et elle ne me laisse pas le temps de souffrir qu'elle en rajoute une couche.
- À chaque fois que tout allait bien entre vous, tu finissais par tout foutre en l'air. Tu as refusé de le suivre à Cleveland, et le jour d'après tu as sauté dans un avion pour aller le rejoindre. Tout ça pour revenir un mois plus tard en pleurant parce que t'avais encore tout foutu en l'air !
La rancoeur dans sa voix m'entaille les veines. Si seulement elle savait pourquoi je suis revenue. Pourquoi tout a volé en éclat ce jour là.
- Et puis il est revenu te chercher, et t'a emménagée avec lui.
Elle secoue la tête avec un sourire triste.
- Tu as vécue la vie que je rêvais d'avoir. Il t'a parlé de mariage, et toi t'as eu peur.
Son regard s'écarquille avec un mépris assassin.
- Et là il y a une chance pour que tu sois enceinte et tu fuis encore ?
Elle lève les bras au ciel et les laisses retomber lourdement le long de son corps avec un rire nerveux.
- Putain mais il te faut quoi pour ouvrir les yeux ? T'as besoin de quoi pour comprendre que t'as la putain de chance extraordinaire de vivre avec lui bordel !
Elle hurle tellement fort que c'est à mon tour de sursauter. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Aussi en colère. C'est comme-ci je découvrais une nouvelle Emily. Tout ça après avoir découvert un nouveau Tom.
- Il t'aime, il est fou de toi et t'es même pas capable de t'en rendre compte putain ! Tu fous tout en l'air alors que c'est la chance de toute une vie Elena !
Elle secoue la tête, le visage noyé de larmes, alors que les miennes ont disparues. C'est comme-ci elles avaient voulu fuir pour laisser celles d'Emily inonder la pièce.
- T'as pas le droit de tout foutre en l'air encore une fois, tu m'entends ?
- Pourquoi ?
Cette question m'a échappée, et je ne sais même pas qu'elle réponse j'en attend.
- Pourquoi tu crois que c'est moi qui fous tout en l'air ?
Emily est tellement décontenancée qu'elle en arrête de pleurer.
- Je suis désolé si je t'ai fais du mal, Emily. Je suis sincèrement désolé, OK ? Mais tu ne sais rien de ce qui se passe entre Tom et moi. Tu n'as aucune idée de l'homme qu'il est réellement, tu te base juste sur tes sentiments, sur l'admiration que tu as pour lui.
Cette fois c'est moi qui secoue la tête. Abasourdie d'avoir dû encaisser tout ça.
- Tu ne le connais pas. Pas comme moi je le connais. Et là, crois-moi, c'est lui qui fout tout en l'air, pas moi. Cette fois j'y suis pour rien.
Je retire cette blouse d'hôpital blafarde pour enfiler mon T-shirt, soulagée qu'ils m'ait au moins laissé mon pantalon. Ça me fera perdre moins de temps à rester ici, à endurer le regard haineux de ma meilleure amie. J'attrape ma veste en tâtant les poches pour être sûr que tout est là, et fini par affronter le regard noir d'Emily en enfilant mes chaussures.
- Si tu veux vraiment cette vie avec lui... va la chercher. Il est libre maintenant. Entre deux parties de jambes en l'air avec Zendaya.
Je rejoins la porte en deux pas pour quitter cette chambre où la tension est tellement forte que je n'arrivais plus à respirer. Tellement étouffante que j'en ai le vertige. Comment est-ce que j'ai pu passer à côté de ça ? Comment... putain comment j'ai pu passé à côté de son mal être à ce point ? Elle était folle de lui avant même que je le rencontre. Elle le connaissait mieux que moi. Et je lui ai prit la place qu'elle rêvait secrètement d'avoir. Je lui ai prit cet homme qu'elle idéalisée depuis des années. Je ne suis même pas surprise qu'elle m'en veuille autant. Je suis juste surprise qu'elle ne me l'ai pas dit plus tôt. Je ne comprend pas pourquoi elle ne m'a pas dit qu'il y avait des rumeurs concernant Tom et Zendaya. Pourquoi elle ne m'a pas dit avant qu'elle m'en voulait de merder constamment avec lui ? Je le sais putain. Je sais que je fous tout en l'air. Je vois bien que Tom n'est pas responsable de toute la merde qui nous arrive. Ce qui c'est passé avec Benjamin c'était de ma faute, je le sais. Mais là... là j'y suis pour rien. Et j'aurais tellement aimé qu'elle le comprenne. J'aurais tellement aimé qu'elle soit de mon côté. Mais comment lui en vouloir ? Je l'ai oubliée elle aussi, tout ça pour lui. À croire que... je suis incapable d'accorder de l'importance à qui que ce soit à part lui. Pas même moi.
Dans le couloir, en rejoignant l'ascenseur je croise l'infirmière qui m'interpelle en coup de vent.
- Hey où est-ce que vous allez ? Il faut changer votre implant.
Je la contourne sans même croiser son regard.
- Laissez tomber.
Je finis enfin par rejoindre la sortie, laissant l'air marin gonfler mes poumons d'un oxygène dont ils n'auront bientôt plus besoin. J'ai plus aucune raison de rester ici maintenant. La question c'est de savoir où je devrais aller. Rejoindre les vagues de l'Atlantique ? Ou retrouver mes parents pour leurs dire adieu, avant de me jeter dans la Seine ? J'aime assez bien cette idée de mourir noyée. C'est tellement ironique, si on prête attention au fait que je suis déjà entièrement noyée de chagrin dans mon propre corps, et de désespoir dans ma propre vie. La tête sous l'eau, je n'ai aucun moyen de voir ce que l'avenir me réserve. Je suis totalement plongée dans le noir. Comment est-ce que c'est possible sérieusement ? Comment est-ce que c'est possible d'aimer quelqu'un à ce point ? Au point d'oublier de vivre. J'arrive pas à croire que cet homme, le plus beau de cette foutue planète, m'ait retourné le cerveau à ce point. C'est bien la première fois que j'arrête de respirer pour quelqu'un. Je pensais être plus forte que ça. Avec Benjamin, j'avais la conviction d'être plus forte que ça. Plus forte qu'une femme qui se laisse étrangler par amour. Et je sais que c'est un peu exagéré, que Tom ne m'étrangle pas intentionnellement, mais c'est pourtant ce qui se passe. Je suis entrain de m'étouffer juste pour lui. Je suis entrain de me noyer, et j'ai l'impression que c'est de sa faute. Mais en vérité... c'est de la mienne. Si j'ai la tête sous l'eau, c'est simplement parce que je préfère qu'il respire à ma place. Je préfère mourir que de le faire couler avec moi. Je suis vraiment dingue putain. Comment est-ce que je peux faire pour m'accrocher à lui sans le noyer hein ? Comment je peux faire pour qu'on arrive à rejoindre la terre ferme tous les deux ?
Ma métaphore est un peu absurde, mais elle expose pourtant ce que je ressens. Je dois arrêter de me noyer. Avec ou sans lui.

Unexpected 2 [FR/EN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant