Chapitre 36

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- Why you didn't take those shoes ? I'm sure they must have been too cute.
Je pose les yeux sur l'écran de mon téléphone où le brunet qui y est affiché esquisse une moue déçue.
- Si je l'avais laissé acheter cette paire de chaussures, toute la presse du monde aurait compris que je suis enceinte.
Tim laisse sa tête tomber en arrière avec une lassitude agaçante.
- Tout le monde finira par le savoir, Honey.
Il repose ses yeux clairs sur moi à travers nos écrans interposés, laissant ses boucles caresser son front avec la même légèreté que s'ils avaient étaient bousculés par une brise d'été. Vous devez trouver ça lourd, ce surnom qu'il me donne. Moi, pour tout vous dire, je n'y fais même plus attention.
- Pas si j'arrête avant.
Il arrête sa canette de soda au bord de ses lèvres en me lançant un regard tellement lourd que je m'enfonce un peu plus dans mon lit.
- What are you meaning ?
Ce dont je n'ai toujours pas l'habitude en revanche, c'est ce regard qu'il a sur moi en ce moment même. Ce regard si intrusif et moralisateur qui me donne l'impression d'être à sa merci, de devoir lui obéir quoi qu'il arrive.
- T'as très bien compris où je voulais en venir.
Je dérive les yeux de mon téléphone, parce que je ne supporte pas son regard. Cette impression qu'il essaie de me contrôler au travers de ses yeux.
- Are you really hesitating to keep this baby ?
Son ton est arrogant, méprisant et ça aussi je n'arrive pas à m'y habituer. Je repose les yeux sur l'écran de mon téléphone avec un regard si noir qu'il en baisse la tête.
- T'as aucune idée du bordel que ça va être, Tim.
Il me lance un bref coup d'œil, avant de se concentrer sur sa boisson pour éviter cette conversation. Mais malheureusement pour lui, je n'ai pas l'intention de me laisser juger sans rien dire.
- Je vais me retrouver toute seule pour élever ce bébé. Il va falloir que je trouve un travail stable, que je trouve un appart, que je trouve une nourrice, que je me démerde toute seule pour accoucher. Alors excuse-moi si je pense à l'éventualité de ne pas garder ce bébé.
Son regard me retombe dessus, et il se met à me dévisager en silence. Ça aussi, je déteste lorsqu'il le fait. J'ai toujours l'impression qu'il essai d'entrer dans ma tête.
- Pourquoi tu serais toute seule ? Tom te laissera jamais tomber, tu le sais bien.
- Ouais, comme il n'était pas du genre à me tromper, c'est ça ?
C'est lui qui détourne les yeux en premier face à cette putain de réalité dont j'ai moi-même du mal à faire face.
- J'ai plus confiance en lui, comment tu veux que j'arrive à m'en sortir maintenant ?
- You don't trust me either, and yet we're doing pretty good.
Super, il faut toujours qu'il ramène la situation à lui.
- Avec toi c'est différent.
Le regard qu'il me lance est tellement surpris que je regrette aussitôt d'avoir dit ça.
- What's different with me ?
Et voilà, je suis dans la merde maintenant.
- T'as compris ce que je voulais dire.
Sa tête se secoue, et ses lèvres s'étirent légèrement malgré qu'il essaie de garder son sérieux.
- Honestly ? No.
Putain... il va insister jusqu'à ce qu'il ait sa réponse.
- Toi tu ne m'as jamais trahi.
- No, but I hurt you too.
Je pose les yeux sur la porte au loin, comme avec une envie de m'échapper.
- Peut-être... mais peu importe ce que tu feras, ça fera toujours moins mal.
Le silence s'installe, comme pour me rappeler ma solitude. Que même face à Tim, même à deux mètres de Tom, je suis encore incroyablement seule.
- You know... je suis là moi. Si jamais... si jamais il te laisse tomber.
Je repose les yeux sur Timothée, surprise qu'il réponde comme-ci il avait su lire dans mes pensées. Parfois je doute encore de son humanité et je me surprends à penser qu'en fait il est télépathe. Qu'il lit dans ma tête depuis tout ce temps. Et le regard qu'il a sur moi à l'instant ne fait que renforcer mes doutes. Je sais parfaitement ce qu'il essaie de me dire. Il est prêt à remplacer Tom dès qu'il en aura l'occasion. C'est quelque chose qui me fait peur. Cette partie de lui qui s'accroche à moi comme les serres d'un rapace sur sa proie.
- Tu seras jamais toute seule... surtout pour élever ce bébé.
Qu'est-ce que je vous disais ! Ce n'est pas la première fois qu'il me fait passer le message, et c'est toujours difficile d'y répondre, parce que, malgré tout le soutient qu'il peut m'apporter, j'ai toujours l'intime conviction qu'il est dangereux. Je ne saurais vous dire pourquoi, mais c'est là, au creux de mon estomac, comme un boulet qui serait là pour me rappeler qu'il a déjà perdu le contrôle avec moi, et que ça peut se reproduire à tout moment.
- Écoute, Tim...
Mon regard dérive sur la porte de la chambre, alerté par un bruit sourd qui vient de me couper dans ma phrase. Je me redresse, à l'écoute du moindre son qui pourrait m'indiquer d'où venait ce bruit de chute.
- Shit...
Même à travers cette porte et les quelques mètres qui nous séparent, je reconnais immédiatement la voix de Tom. Et le lien se fait dans mon cerveau en un éclair. Il vient de tomber. Je me précipite hors de la chambre, mon téléphone toujours en mains, oubliant totalement que je suis encore en ligne avec Tim. Lorsque je débarque dans le salon, Tom est allongé au sol, entre la table basse et le canapé, et se tourne tout juste sur le dos.
- Est-ce que ça va ?
Je pose mon téléphone sur la table basse pour me précipiter à sa rescousse, et l'aider à se redresser.
- Yeah... it's alright, it's alright...
Il s'adosse au canapé, comme trop faible pour tenir debout, et me laisse reprendre l'usage de mes mains, pour passer les siennes sur ses yeux, dans l'infime espoir de se réveiller un peu plus.
- Mais comment t'as fait pour tomber ?
Il pose ses jolis yeux bruns sur moi, et semble enfin sortir de son sommeil. Ses lèvres s'entrouvrent, prêtent à répondre, lorsqu'il se ravise et se contente d'esquisser un sourire pincé. Ses épaules se haussent, et il finit par baisser les yeux, comme-ci m'avoir en face de lui était trop dur à affronter.
- I was dreaming... I don't know what happened.
Il me lance un nouveau regard, et je jurerais qu'il est déçu de s'être réveillé.
- What did you dream about ?
Je fini par m'asseoir à même le sol, comme lui, les yeux rivés sur ses joues gonflées et ses petits yeux, comme à chaque fois qu'il vient de se réveiller. Ça me rappel toutes ces fois où je me suis réveillée à ses côtés. Ça me manque.
- I dreamed about us.
Ses yeux me retombent dessus, et le rouge qui les entourent me confirme qu'il est encore fatigué.
- We were happy... the three of us.
Son regard retombe sur ses pieds, lorsqu'il entoure ses jambes de ses bras pour ramener ses genoux à lui, comme dans un besoin de réconfort. C'est triste. Vraiment, c'est triste de le voir comme ça.
Un tintement me coupe dans ma contemplation, et je relève la tête vers la table basse où mon téléphone me rappelle que j'étais en pleine conversation avec Tim. Je tends le bras pour l'attraper en vitesse, et tombe sur l'écran d'accueil, signe irréfutable que la communication vient de se terminer. Il a certainement raccroché, et ce n'est pas plus mal. Si Tom avait vu ça, l'ambiance aurait vite prit une autre tournure.
- Is there something wrong ?
Je délaisse immédiatement mon téléphone pour poser les yeux sur Tom, dont le regard est froncé.
- Non, c'est rien.
Je repose mon téléphone sur la table basse, pour reporter toute mon attention sur le British qui me scrute d'un air presque émerveillé, comme-ci il ne connaissait pas déjà tous les détails de mon visage par cœur. Et face aux étoiles dans ses yeux, additionnées au sujet de son rêve, je comprends qu'il est en train d'y repenser. Ça devait être vraiment bien pour qu'il me regarde de cette façon. De cette même façon qu'il avait de me dévisager parfois, sans aucune raison, comme-ci il essayait tout simplement de graver mon visage dans sa mémoire. Et à chaque fois il finissait par me dire qu'il m'aime, mais là c'est différent. Là, je ne le laisse pas admirer mon visage plus longtemps, et baisse la tête. Je ne supporte plus son regard. Ce regard amoureux. Je n'arrive pas à comprendre comment il peut me regarder comme ça après ce qu'il a fait. Est-ce tout va être aussi dur à l'avenir ? Tous les regards qu'il va me porter ? S'il a le malheur de poser les mains sur moi ? Est-ce que je vais réussir à surmonter ça un jour ?
- You never think that maybe you would be better with her ?
Je relève la tête pour retrouver son regard froncé, surpris. Et pourtant, il ne lui faut même pas dix secondes pour secouer la tête avec un air blessé.
- No. Of course no.
Je repose les yeux sur mes pieds nus, persuadée au fond de moi qu'il ment. Et la preuve en est, je n'ai pas eu besoin de prononcer son prénom pour qu'il comprenne que je parle de Zendaya. Je suis certaine qu'il y a déjà pensé. Tout le monde l'a déjà fait.
- Well, maybe you should.
Je relève la tête, interpellée par son silence. Et son regard est une réponse accablante. Je vois clairement au fond de ses yeux qu'il y a certainement déjà pensé, mais qu'il refuse de l'admettre. C'est dur à encaisser.
- Why ?
Sa voix est devenue rauque en un quart de seconde, et je devine à la brillance de ses yeux que cette question a été dure à prononcer. Elle a difficilement glissée entre ses dents, et elle a encore plus difficilement heurtée ma cage thoracique. Je vois bien qu'il a peur de la réponse, parce qu'il la connait sûrement déjà.
- Because she knows exactly how you feel, how you live every day. She's just like you. Whereas I...
La peur dans son regard me stoppe dans ma phrase. Il semble terrifié de la suite de cette phrase, comme-ci tout reposait sur cette sentence.
- I'm not.
Les angles droits de sa mâchoire se resserrent, et je devine à sa façon de s'humidifier les lèvres qu'il n'est pas à l'aise avec ce que je viens de dire. Certainement parce qu'il sait que je n'ai pas complètement tort.
- Have you thought that for a long time ? Or are you just saying that because...
Il ne termine pas sa phrase, mais je sais parfaitement où il voulait en venir. Il n'arrive juste pas à le dire à voix haute. C'est dur d'avouer qu'il a fauté, aussi dur que ça l'ait de l'entendre.
- Parce que tu m'as fait comprendre que je ne te suffisais pas ?
Mes épaules se haussent d'elle-même, contrôlées par la rancœur qui gonfle ma poitrine.
- Peut-être bien que ça aide.
Je jette un œil dans le vide, comme pour trouver la force de lui dire. Lui dire que cette idée de ne pas être faite pour lui me poursuit depuis le premier jour où il m'a souri, et j'ai eu beau essayer de l'enlever de ma tête, elle revient sans cesse. À chaque sortie où il est scrutés par ses fans, à chaque évènement où on est exposés au monde entier. Je n'ai jamais réussi à m'adapter à sa célébrité, à cette partie de lui que le monde admire. Je me suis toujours sentie tellement petite à côté de lui. Alors que Zendaya... même si c'est extrêmement dur à avouer, est nettement plus impressionnante que moi. Elle sait parfaitement ce que c'est que de vivre sous les projecteurs, et parfois je me dis que, peut-être... peut-être elle le rendrait bien plus heureux que moi.
- Je pense juste que... malgré tous mes efforts pour m'intégrer à ce monde dans lequel tu vis, je n'ai jamais réussi.
Je repose les yeux sur lui, me heurtant à l'incompréhension la plus totale qui noie son regard. Et j'avoue que je ne sais pas si c'est mon français qu'il n'a pas compris, ou bien juste cet aveu.
- It's not working, and I'm sure you know it.
Sa tête vacille de droite à gauche, dans un refus total d'admettre que j'ai raison.
- You perfectly know that I am not good enough for this. To stand beside you while the whole world stares at us. It doesn't work. But with her... with her it would work, I'm sure of it. She's already super famous and so full of confidence, how... how can you believe I can make you happier than she would ?
C'est à mon tour de secouer la tête, pour appuyer l'absurdité de cette situation.
- I can't compete with her. The proof is... you chose her over me last time. You could have asked me to come long before you slept with her. But you didn't. You chose to sleep with her instead of trying to fix things with me.
Son regard tombe immédiatement, comme subitement enclin à la gravité.
- Je sais que c'est dur à entendre, et crois moi c'est dur à avouer pour moi aussi. Mais il n'y a aucun doute sur le fait qu'elle te rendrait bien plus heureux que moi. Et je t'assure que ça me fait mal de dire ça, mais c'est la vérité.
Ses jolis yeux bruns me retombent dessus, avec la même appréhension dans le regard, toujours cette appréhension, cette peur de la vérité. Cette peur d'avouer que peut-être tout ça n'est pas fait pour durer. Que nous deux, on n'est pas fait pour être ensemble. Et ça me brise le cœur de dire ça. Ça me tue d'avouer que la pétasse avec qui il m'a trompé lui correspond bien plus que moi. Malgré toute la merde qu'elle a pu lui mettre dans la tête à mon sujet, je sais qu'elle est mieux que moi, pour lui je veux dire. Je ne l'aide pas, je n'arrive pas à le rendre meilleur, je suis incapable de faire ressortir en lui tout son potentiel. Je ne le rends pas heureux, il faut se rendre à l'évidence. Je ne fais que combler un vide qui ne disparaîtra jamais avec moi. Je ne lui suffis pas, et ça je le savais depuis le tout premier jour. Benjamin n'a pas arrêté de me le dire, et peut-être bien que ce connard avait raison.
- I'm not making you happy. I have made you feel so much anger, so much sadness, and so little joy compared to all this misery I brought into your life.
Le brun de ses yeux s'assombrit, pollués par les larmes qu'il refuse de laisser tomber. Je déteste ce regard. Ce regard noyé de larmes que je fais trop souvent apparaître au fond de ses si jolis yeux. C'est une raison de plus qui appuie l'idée que je ne le rends pas heureux.
- We've been through so much hard stuff just because of me, you have to admit. You have to admit that maybe it won't lead to anything good. Us together won't lead to anything good.
- No. Stop saying that.
Il secoue la tête avec un regard qui a pris une tournure colérique, offensé.
- Tom...
- I said no !
Son cri résonne dans l'appartement, et dans ma cage thoracique par la même occasion. Je me fige sur place, comme pétrifiée par Méduse en personne. Son regard est devenu noir, aussi noir que de l'obsidienne, ce qui découle du volcan de colère qui est en pleine éruption dans sa tête. J'ai limite l'impression que je vais me prendre une roche volcanique au milieu de la tronche d'une minute à l'autre.
- I'm not OK with this. I disagree with everything you just said. Every fucking words.
Si un regard avait pu tuer, je ne serais plus de ce monde. J'ai presque l'impression d'avoir été trop dure, d'avoir dit l'impensable pour lui.
- We both lead to something good. This baby.
Il pointe un doigt ferme vers mon ventre, et son regard se renforce un peu plus, comme-ci il était en train de construire un mur dans sa tête, un mur qui empêche n'importe quelles mauvaises pensées de s'infiltrer dans son esprit.
- That baby growing in your belly is something good. And I know you hate me and I know I deserve it, but you can't admit this baby is not the best thing that could ever happen to us. Even more so in such a difficult time. In a time when we've lost each other, and we don't know how to find each other back. This baby... it's an incredible chance to be together. And I'm sure you know it.
Son regard tombe sur mon ventre, sa langue vient ramasser une larme qui s'est incrustée sur ses lèvres, et il finit par arrêter de me pointer du doigt pour serrer ses genoux contre lui comme un enfant qui aurait perdu sa mère au milieu d'un magasin.
- That's what scares you. That's why you're hesitating to keep the baby. Because you don't know if you really want to be with me again, right ? That's why you're giving me all this bullshit about Zendaya, because you're trying to give me a good reason to not hang on to you anymore. But bad news for you... I can't, and I refuse to.
Ses lèvres s'étirent dans un sourire pincé, à demi fier et à demi triste de ce qu'il vient de dire.
- I can't stop holding on to you. Because I love you so much... so damn much that it's impossible not to imagine my life without you, Elena.
Chaque foutues artères de mon stupide coeur se resserres, me donnant l'impression de faire un infarctus. C'est douloureux, mais c'est aussi incontrôlable.
- But congratulation for this idea of trying to make me think I would be happier with someone else than you. I don't agree with the approach, but I must admit that you did a great job. I would never have the courage to tell you that. I would be too afraid of you leaving for good.
La couleur noisette de ses yeux est revenue, signe que la colère est partie, que le volcan s'est éteint à nouveau. Et je jurerais même qu'un grain de malice s'est glisser au fond de ses yeux. Je ne comprends même pas pourquoi d'ailleurs. Pourquoi il me félicite de lui avoir dit tout ça ? C'était tellement dur à avouer, et lui il se moque de moi ? Quel petit con.
- I admit that I don't know what to think. Explaining that I would be better off without you could prove to me that you really don't love me anymore. That you're trying to get rid of me.
Je baisse immédiatement les yeux, parce que je sais que ce n'est pas du tout ça. Et ça fait mal d'entendre que c'est ce qu'il pense. Mais je ne peux pas lui en vouloir, c'est exactement ce que ça renvoyait. Lui faire un speech sur le fait qu'il devrait se mettre en couple avec Zendaya plutôt que moi ce n'était pas super bonne idée pour lui faire comprendre que tout ce que je veux c'est qu'il soit heureux, avec ou sans moi.
- Or you have to fucking love me to want me to be happy with someone else.
Un coup frappe ma poitrine, comme pour me rappeler que ce qu'il vient de dire n'est que l'écho de mes pensées. Je relève doucement les yeux pour plonger dans son regard. Il est redevenu doux, aimant, et c'est agréable. Nous deux assis à même le sol, les yeux dans les yeux, dans un silence des plus léger, c'est agréable. Ça me rappel tellement ces moments paisibles qu'on vivaient avant que tout ne se brise. Ça nous arrivait de se retrouver allongés sur l'herbe dans le jardin, à regarder les étoiles. C'était tellement parfait. Et en plongeant dans ses yeux, j'ai l'impression de m'y retrouver à nouveau.
Je me contente de sourire, légèrement, parce que je refuse de lui dire que je oui je l'aime sacrément fort pour lui avoir dit ça. Pour lui avoir mis l'idée dans la tête qu'il serait plus heureux avec une autre. Tout ça parce que je sais que je ne pourrais jamais le rendre aussi heureux qu'il arrive à le faire avec moi.

Unexpected 2 [FR/EN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant