CHAPITRE 11

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Sam

Je soupire en regardant Juliette qui nous fixe en silence, les yeux ronds. Pourquoi est-ce que je tiens tant à ce qu'elle nous accompagne ? Pourquoi j'insiste, alors que je sais que ça ne ferait que la mettre en grand danger ?
— Je n'essaye de convaincre personne, murmure-t-elle en fronçant les sourcils, sur la défensive. Je n'ai pas besoin de convaincre qui que ce soit.
— Tu en es certaine ? insiste mon frère en haussant un sourcil.
Elle reste silencieuse et nous regarde d'un air fâché.
— Oui, déclare-t-elle d'une voix tendue. J'en suis certaine.
Dean soupire et se lève.
— Super ! Dans ce cas si tu n'y voix aucun inconvénient, nous allons rentrer au motel pour nous préparer. On ne peut pas s'attarder une fois que notre affaire est terminée.
Elle soupire et hoche la tête en détournant le regard. À quoi peut-elle bien penser ?
— Je comprends, ne vous en faites pas.
Elle lève les yeux vers nous, et me suis du regard quand je m'approche de la porte d'entrée. Elle se lève à son tour et enfouit ses mains dans ses poches.
— En tout cas, merci de m'avoir sauvé la vie deux fois ce week-end.
Nous lui sourions mon frère et moi, en même temps.
— Pas de soucis, ne t'en fais pas.
Dean quitte l'appartement, avant de se rendre compte que je ne le suis pas.
— Tu viens ?
— Oui, je te rejoins à la voiture.
Il coule un regard dans la direction de Juliette avant de soupirer et s'éloigner dans le couloir.
Une fois qu'il a disparu de notre champs de vision, je soupire et me tourne vers la jeune femme qui me regarde curieusement.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Tu aurais du papier et un stylo ?
— Oui, sur le comptoir de la cuisine. Pourquoi ?
Comme je ne réponds pas, elle me fait signe de la suivre et me montre un bloc de post-it. Je la remercie et prends le stylo avant de griffonner mon numéro de téléphone. J'arrache le papier et lui tend en posant le stylo.
Surprise, elle le prend et le regarde avec attention.
— C'est mon numéro personnel. Alors n'hésite pas à nous appeler si jamais tu as des ennuis ou si quelque chose ne va pas. Nous rappliquerons.
Elle hausse les sourcils de surprise avant de lever les yeux vers moi.
— Tu sais, ce n'était pas vraiment nécessaire.
— J'insiste.
— Je te remercie, sourit-elle alors.
Elle se hisse sur la pointe des pieds avant de me prendre dans ses bras.
— Je ne sais pas comment vous remercier Sam. Je suis en vie, grâce à vous. Je ne vous serais jamais assez reconnaissante pour m'avoir sauver.
Je soupire et en la lâchant et commence à m'éloigner avant de me raviser.
— Nous aussi on te doit des remerciements.
Je me tourne vers elle en souriant.
— Tu n'étais pas obligée de revenir hier soir. Nous ne t'en voulions pas. Tu avais toutes les raisons de refuser. Nous avions conscience que c'était du suicide.
— Si. Il le fallait, me contredit Juliette en souriant. C'était moi ou une autre. Et je savais que contrairement à cette autre potentielle victime, j'avais plus de chance de survivre. Je savais que vous veilliez sur moi. Alors je devais le faire. Je m'en serais voulue éternellement si quelqu'un s'était fait tuer à ma place.
Je hausse les sourcils de surprise, et me demande comment elle peut alors douter de son courage. Si elle ne l'avait pas été, une autre fille serait morte hier, et nous n'aurions rien pu faire.
Je souris en coin. Elle n'a aucune conscience de son courage. C'est cet altruisme qui pourrait faire d'elle un bon Chasseur. Même si je préférerai qu'elle reste loin de toutes ces histoires. D'une certaine façon, elle est déjà impliquée. Qu'on le veuille ou non. C'est pour ça que je lui ai donné mon numéro de téléphone. Pour qu'elle me tienne au courant dès qu'elle a un problème. Je serais prêt à demander à Castiel de m'emmener au près d'elle pour l'aider.
— En tout cas, je te remercie encore.
— A bientôt Juliette.
Je lui souris une dernière fois avant de quitter son appartement pour rejoindre mon frère qui m'attend derrière son volant.
— Alors ? Tu l'as emballé ?
— Ne dis pas de connerie... soupiré-je en levant les yeux au ciel.
Mon frère se met à rire, amusé, avant d'appuyer sur l'accélérateur.
— Je n'en reviens pas. Tu sauves la fille deux fois, tu la prends dans tes bras et tu veilles sur elle toute la nuit, et même pas tu l'embrasses.
— On peut changer de sujet ? râlé-je en fronçant les sourcils.
Mon frère coule un regard dans ma direction et soupire.
— Comme tu veux.
Il se concentre sur la route en prenant la direction du motel.
— Je me pose une question.
— Laquelle ?
— Tu crois que Chuck a vu que nous allions tomber sur Juliette ?
Je fronce les sourcils en plissant les yeux.
— Je me le demande aussi.
— En y pensant, on aurait pu lui faire lire les livres de la collection de Chuck, comme ça elle aurait été au courant de tout.
Je tourne les yeux vers mon frère en haussant les sourcils.
— Tu es sérieux ? Tu as engueulé Chuck de se faire de l'argent sur notre dos, et tu veux que Juliette les lise ?
— Elle serait en mesure de comprendre rapidement, comme ça. Quel est le problème ?
— Elle risquerait de connaître des détails sur nous.
Dean tourne les yeux vers moi en fronçant les sourcils.
— Que veux-tu que l'on ait à cacher ? Je te signale que les lecteurs de Supernatural connaissent tous les détails qui se trouvent dans les livres. La seule différence, c'est que Juliette a fait la rencontre des vrais Sam et Dean.
J'inspire calmement en tournant les yeux vers le pare-brise. Je dois avouer que je ne suis pas à l'aise à l'idée qu'elle découvre que je carbure au sang de démon.
— Qu'as-tu peur qu'elle découvre, au juste ?
— Rien, je mens.
— Parfait ! Je demanderai à Chuck d'envoyer des exemplaires de la collection à l'adresse de Juliette. Il nous doit bien ça, après tout.
Je hoche la tête en forçant un sourire. Que pensera-t-elle du fait que je bois du sang ? Que je suis un monstre ? Que je mérite d'être tué comme les créatures que nous traquons ? Que je suis un démon ?
J'ignore pourquoi ça m'inquiète autant qu'elle connaisse ce détail de moi. Je ne sais même pas pourquoi je me pose autant de question.

Destiny Tome 1 : Choisis-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant