CHAPITRE 35

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Juliette

C'est en pleurant que je regarde Sam inconscient sur sa chaise. Voilà un petit moment qu'il est inconscient sur sa chaise, à la suite du coup qui lui a donné Rufus. Je n'ai pas arrêté de plaider notre cause au près de Jo en lui expliquant que le faux Roger mentait. J'ai bien essayé de me servir du fait que c'est elle qui m'a appelé pour que je lui vienne en aide, mais en vain. Cet inconnu a bien fait son travail. Il a réussi à tous les manipuler.

Sam gémit avant de lever la tête. Il la laisse tomber en arrière en grimaçant de douleur puis étire son cou de droite à gauche avant d'ouvrir les yeux. Je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement.
— Que s'est-il passé ? me questionne-t-il en me regardant.
— Rufus t'a frappé et tu as perdu connaissance.
— Ils t'ont fait quoi que ce soit ?
Je secoue la tête en essayant de me calmer en prenant de grandes inspirations.
— Arrête de pleurer. Calme-toi. Je vais bien, me rassure-t-il.
— J'ai bien cru qu'il allait te tuer, Sam.
Il soupire d'un air désolé.
— Ce n'est pas le cas. Je crois qu'ils préfèrent me faire parler avant de me faire la peau.
— Alors une chance que tu n'aies rien à leur dire.
— Pourquoi ils ne t'ont pas fait de mal ?
— Jo n'était pas trop chaude à l'idée de me blesser. Comme elle pense que je suis un démon, elle avait peur que ça me fasse du mal à moi. Selon elle, je suis trop sensible. Elle va m'entendre quand elle saura que je suis réelle. Tu peux me croire.
— Au moins tu n'es pas blessée. C'est déjà ça, soupire Sam l'air soulagé. Je sais que tu n'es pas sensible. Rassure-toi. Mais je n'aime pas savoir qu'on t'a fait du mal.
Mon coeur ratte un battement, mais j'essaye de faire comme de rien n'était. Je ne veux pas qu'il voit que ça me trouble plus que ça ne devrait, compte tenu du fait que je suis sensé m'être rendue à l'évidence que le mieux était de tourner la page. Ce qui n'est pas du tout le cas. Le simple fait de le voir me donne envie de l'embrasser.
— Tu as dis que tu savais qui était ce type qui se faisait passer pour Roger, j'interviens pour changer de sujet.
— C'est exact. Et toi aussi tu sais qui il est.
Je fronce les sourcils sans comprendre.
— Je ne te suis pas. Si je le savais, je ne te poserais pas la question.
— Ce sont quatre frères. Tout les quatre ont pour but de précipiter le monde à sa perte. Tous les quatre chevauchant des chevaux. Un rouge, un jaune, un vert et un noir.
Je réfléchis où est-ce que j'ai pu entendre parler de quatre hommes chevauchant des chevaux et entraînant la fin du monde, quand quelque chose me vient à l'esprit.
— Tu parles des quatre Cavaliers de l'Apocalypse ?
— Ceux-là même.
— Alors... Celui qu'on a rencontré était la Guerre ?
— Tu as tout compris, acquiesce Sam qui semble content que j'ai trouvé.
— Qu'est-ce qu'ils nous veulent ?
— Je pense qu'ils ont été appelés pour accomplir leur mission. Apporter le chaos à ce monde avant que Lucifer ne prenne le relais.
Je détourne le regard en silence, quand j'entends une explosion provenant du rez-de-chaussée. Je sursaute et tourne les yeux vers la porte. Que se passe-t-il dehors ?
Je tourne les yeux vers Sam qui fronce les sourcils, aussi inquiet que moi.
— Tu crois que c'est Dean ?
— Je n'en sais rien. Je l'espère, du moins.
— Rufus ! crie la voix de Jo depuis le rez-de-chaussée.
Je fronce les sourcils, le coeur battant, et me débats pour desserrer les liens. J'ignore lequel de Rufus ou Jo m'a ligoté, mais c'est du solide.
En bas, nous entendons des bruits de gens qui se battent.
— Écoutez-moi ! Je suis pas du tout un démon ! intervient la voix de Dean depuis l'extérieur. Réfléchissez ! Tous ces maléfices...
Je tourne les yeux vers Sam qui semble inquiet du silence soudain de son frère.
— Il faut qu'on les prévienne pour la Guerre.
— D'accord, mais tu m'expliques comment ? Pour que l'on y parvienne, il faudrait qu'ils ne soient pas mit en pièce par Rufus et Jo !
Je vois bien que ce que je viens de dire contrarie Sam. Mais il sait que je n'ai pas tors. Autrement, il m'aurait contredit dès l'instant où j'ai prononcé ces paroles.
Au bout de plusieurs minutes, des coups de feux retentissent.
— Eh merde... grogne Sam.
— Tu crois qu'ils se tirent dessus ? le questionné-je en le regardant d'un air affolé.
Des bruits de pas se précipitent dans les escaliers et s'approchent de la chambre avant que la porte ne s'ouvre à la volée.
— Dean ! s'exclame Sam, soulagé. Il n'y a aucun démon. C'est la Guerre.
— C'est la Guerre ! s'exclame Dean, presque en même temps que son frère. Oui, je sais.
Il s'approche de Sam et le détache.
— J'aimerai bien savoir comment il fait.
— Sa bague, lui répond Sam.
— Sa bague ? Sa bague... Oui c'est clair ! Il l'a tripoté avant que tout le monde se mette à nous voir comme Belzébuth.
— Oui...
Dean aide son frère à se relever, avant qu'il ne vienne vers moi pour m'aider.
— Juliette, reste ici pour aider Jo et Ellen ! m'ordonne Dean. Je crois que les types que l'on protégeait nous tirent dessus parce qu'ils nous prennent pour des démons.
— Je n'ai plus d'armes ! avoué-je en me levant une fois mes liens au sol.
Dean soupire et me tend l'une des siennes.
— Elle s'appelle revient.
Je lève les yeux au ciel en soupirant.
— Sammy, viens. Faut pas traîner.
Nous quittons rapidement la chambre, et nous rendons au rez-de-chaussée.
— Cessez le feux ! crie Rufus en quittant la maison.
— Ça va aller ? me questionne Sam d'un air inquiet.
— Oui. Je ne sais pas ce que vous avez prévu de faire, mais faites-le vite.
Il me regarde d'un air hésitant avant de hocher la tête pour quitter la maison.
— Juliette, tu es de note côté ? me questionne Ellen, prudente.
— Oui, soupiré-je avant de tourner les yeux vers sa fille. Toi, il va falloir que l'on ait une conversation lorsqu'on s'en sera sortis.
Elle ne répond pas, mais semble désolée.
— Mon père ! Oh mon Dieu ! s'écrie une femme en accourant dans le jardin après qu'un homme eut été touché.
Ellen se lève et quitte la maison pour accourir vers elle avant d'aider le prêtre. Puis tout à coup, elle est tirée en arrière par un type arme d'un fusil. Il appuie sur la gâchette, mais par chance qu'il n'a plus de munition. Ellen profite alors de la surprise pour le désarmer. Il attrape alors un couteau et tente de la poignarder.
— On devrait peut-être lui venir en aide, non ? demandé-je, avant de me précipiter vers l'extérieur à mon tour.
J'accours vers le prêtre au sol, et appuie sur la blessure. La femme qui s'était approché de l'homme recule, inquiète.
— Je ne vais pas vous faire de mal ! Il faut que vous m'aidiez à faire pression sur la blessure pour stopper l'hémorragie le temps que l'on puisse l'évacuer de cette ville ! m'écrié-je.
J'enlève ma chemise et la met en boule avant de la poser sur la blessure de l'homme.
— J'adorais cette chemise... marmonné-je, avant de lever les yeux vers la femme. Ne restez pas planté là, et venez m'aider !
Elle s'approche prudemment, et pose ses mains à la place des miennes.
— Quoi que je fasse, ne bougez pas.
Je soulève ensuite l'épaule de l'homme et passe ma main en-dessous à la recherche d'un trou. Je suis alors soulagée quand je sens du sans couler sur ma main par une petite plaie.
— Il devrait s'en sortir, annoncé-je. La balle est ressortie.
— Vous en êtes sûre ?
— Je ne sais pas, mais apparemment c'est bon signe dans La clinique des cœurs brisés...
— Vous me parlez d'une série ? s'écrie la femme, surprise.
— Je suis Chasseur, pas chirurgien ! lui reproché-je.
Je secoue la tête en levant les yeux au ciel, quand je sens comme une tension disparaître en moi. Comme si on avait appuyé sur un bouton. Je tourne les yeux vers les survivants autour de moi, et les vois cesser d'attaquer. Comme si toute la peur et toute la colère qu'ils ressentaient avait disparue.
Je crois que Sam et Dean ont réussi à venir à bout de la Guerre.

Une fois que mes affaires sont rangées dans le coffre de ma voiture, je soupire et vais rejoindre Jo qui vient de dire au revoir aux Winchester.
— Maman m'a dit que j'allais avoir le droit à l'engueulade.
Je fronce les sourcils en regardant autour de moi, avant de croiser les bras sur ma poitrine.
— J'étais bien partie pour. Enfin en partie.
— En partie ? Comment ça ?
— Je n'ai pas vraiment aimé que tu insinues que je suis une chochotte.
— Ah oui... J'avais oublié ce détail... grimace-t-elle d'un air désolé. Je suis désolée Juliette. Je ne voulais pas insinuer que tu étais une chochotte. Seulement... je n'aime pas savoir que tu es blessée. Tu es Chasseur depuis peu.
Je soupire en hochant la tête.
— Très bien.
— Tu ne m'en veux pas ?
— Je ne sais pas en fait. Tu aurais pu me prévenir qu'ils étaient là.
— Je le sais, mais je craignais que tu ne viennes pas.
— C'est comme ça que tu me voies ? Tu crois que je vous aurais laissé tomber si j'avais su qu'il était là ?
— Alors pourquoi tu te montes le bourrichon dans ce cas ?
J'ouvre la bouche à la recherche de mes mots, alors que c'est l'évidence même. Inutile que je me lance dans de grands discours.
— Parce que j'avais besoin de me faire à l'idée que j'allais le revoir. Je n'étais pas prête...
Je soupire et baisse les yeux sur mes chaussure en décroisant mes bras, avant de donner un coup de pied dans un cailloux.
— Tu l'aimes vraiment, alors... murmure Jo en me regardant d'un air désolé.
Je hausse les épaules en restant silencieuse. C'est une évidence.
— Je vois... murmure Jo. Je suis désolée. Tu as raison. J'aurais dû te prévenir.
— Ça va... marmonné-je. Ça va.
— Joanna Beth ! Il est l'heure de partir ! l'appelle Ellen en soupirant.
— J'arrive ! s'exclame Jo en se tournant vers sa mère.
Elle soupir et se tourne vers moi.
— Je suis désolé, mais je dois te laisser.
— Je sais, ne t'en fais pas.
— Tu vas t'en sortir toute seule ?
— Je n'ai pas vraiment le choix. Je crois que je vais rouler et me trouver une affaire. Ou bien je vais aller en Pennsylvanie comme s'était prévu.
— D'accord. Alors sois prudente.
Vous soyez prudentes.
Elle me serre dans ses bras avant de me sourire une dernière fois et s'éloigner. Sam s'approche alors et me sourit une fois à mon niveau.
— Tu t'en vas ?
— Oui. J'ai dit à un Chasseur que je le rejoindrais à Stillwater en Pennsylvanie.
— Tu ne veux pas plutôt nous accompagner ?
— Je suis désolée. Mais non.
Il soupire avant de tourner les yeux vers Dean qui reste en retrait, en train de discuter avec Ellen et Jo.
— Est-ce que c'est ta manière de me punir ?
Je fronce les sourcils.
— Je ne te suis pas.
— Tu refuseras de me voir maintenant ?
— Je te signale que j'ai passé quelques heures ligotée sur une chaise dans la même pièce que toi. Alors je serais mal placée pour refuser de te voir.
— Alors pourquoi ? À cause Ruby ? Parce que je ne t'ai pas choisi ? Tu peux me croire, je m'en mords les doigts de t'avoir laissé te vider de ton sang.
— Il ne s'agit pas de ça. Bien que j'apprécie que ça ne te laisse pas indifférent. Seulement...
— Tu n'arrives plus à me regarder dans les yeux.
— Il ne s'agit pas de ça non plus, Sam.
— Alors dis-moi ! Je t'en prie ! Je n'arriverais pas à tenir plus longtemps sans savoir.
— Rien n'a changé pour moi, depuis la dernière fois que l'on s'est vu. Depuis ce jour où tu as choisi Ruby.
Il fronce les sourcils sans comprendre.
— Sois plus claire.
— Je tiens toujours autant à toi, Sam. Et ça me fait mal. Ça me tue presque. Te voir est vraiment douloureux, parce que je sais que tu ne tiens pas à moi autant que moi je tiens à toi.
Il soupire tristement en hochant la tête.
— Je comprends mieux. Je suis vraiment désolé, Juliette.
Je hausse les épaules en soupirant.
— Ce n'est pas ta faute. Ne t'en fais pas.
Je me hisse sur la pointe des pieds avant de passer mes bras autour de son cou. Il est vraiment très grand.
— Prends soin de toi, Sam.
— Toi aussi Juliette, soupire-t-il avant de me lâcher.
Il force un sourire avant de s'éloigner. Je commence à longer ma voiture quand il m'interpelle. Je me tourne vers lui en souriant.
— Écris-moi cette fois-ci.
— J'y penserais si jamais je fais un cauchemar.
Il me sourit à son tour avant de me tourner le dos. Je monte dans ma voiture et allume le moteur avant de reculer et m'éloigner des Chasseurs en regardant Sam disparaître peu à peu dans le rétroviseur. 

Destiny Tome 1 : Choisis-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant