CHAPITRE 47

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Juliette

Je soupire en me réveillant. Je me rends compte qu'une partie de moi à froid, et l'autre non. Je fronce les sourcils et ouvre les yeux. Étant assise sur le siège, arrière de la voiture et contre la portière glacée. Je tourne les yeux, et me rends compte que je suis allongée contre Sam. Mes yeux s'arrondissent en le regardant toujours dormir sans se rendre compte que je viens de me réveiller. Je fronce les sourcils en le regardant faire. Je suis perplexe. À quel moment il a été décidé qu'il dorme contre moi ?
Je suis figée sur mon siège et le regarde avec les yeux ronds. Je ne sais pas quoi faire. Le réveiller ? M'enfuir en courant ?
Je prends une grande inspiration et regarde un peu partout dans la voiture. Au moins, Dean ne nous a pas laissés seuls. Ça aurait l'air vraiment bizarre autrement. Mais quand j'y pense, c'est vraiment bizarre comme situation. Moi dormant dans les bras de Sam avec Dean juste à côté.
Je soupire et grimace en me décalant sur le côté avant d'ouvrir la portière. En douceur, je sors de la voiture et ferme la portière derrière moi en grimaçant par peur de faire le moindre bruit. Une fois à l'extérieur, je prends une claque à cause du froid. Manifestement, Dean devait être trop crevé pour rouler jusqu'au prochain hôtel. Je grelotte en me frottant les bras entre eux. Le Texas me manque un peu tout à coup. On ne pouvait pas s'arrêter au milieu de la Californie ? Il aurait fait plus chaud comme ça.
Je vais appuyer contre le capot de la voiture, et regarde la vue qui me fait face. Au moins, Dean à trouvé un bel endroit à admirer le temps que les autre se réveillent. Je vois donc un lac s'étendre devant mes yeux. La surface est tellement lisse, qu'on pourrait croire qu'il n'y a aucune vie aux alentours. Seuls les oiseaux qui chantent, nous rappelle que nous ne sommes pas seuls.

Une demie heure plus tard, j'entends la portière de la voiture s'ouvrir avant de se refermer.

— Tu ne dors pas ? s'étonne la voix de Dean dans mon dos.
Je tourne les yeux vers lui et hausse les épaules en soupirant.
— Je pense pouvoir affirmer que j'ai plus dormi que vous deux.
— Ça ne fait aucun doute, sourit Dean. On a roulé jusqu'à trois heures du matin et tu pionçais déjà.
— Je suis désolée.
— Ne le sois pas. Tu en avais besoin.
— Vous aussi, souris-je.
Dean s'installe contre la voiture, juste à côté de moi, et croise les bras sur sa poitrine.
— Joli n'est-ce pas ?
Dean tourne les yeux vers moi.
— Tu parles de Sam ou de la vue ?
Je fronce les sourcils en tournant les yeux vers moi en souriant en coin.
— Tu te moques de moi ? souris-je à mon tour.
Dean rit alors doucement avant de reprendre un air sérieux.
— Je sais bien que tu parlais de la vue. Mais... Pourquoi tu ne tentes rien avec Sam ?
Je fronce les sourcils et tourne les yeux vers la voiture pour m'assurer que Sam dort toujours.
— En toute honnêteté, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— Pourquoi pas ?
— Cette fois c'est sûr, tu te moques de moi.
— Pourquoi penses-tu que je me moques de toi ?
— Il m'a rejeté Dean.
— Je sais... soupire ce dernier. Et j'imagine que le fait que Gary t'ait embrassé en se faisant passer pour Sam, n'aide en rien.
— Pas vraiment... marmonné-je. Je ne lui ai jamais caché ce que je ressentais pour lui. Et ce baiser qui n'était pas de Sam mais que j'aurais voulu que ce soit de lui, complique tout. Pour moi du moins. Lui ça va... Il ne le sait pas.
— En fait... murmure Dean d'une voix embarrassée.
Je tourne les yeux vers lui, en les écarquillant au possible.
— Non ! Ne me dis pas que...
— Quoi ! Comment voulais-tu que je sache que 'était un secret ? se justifie le Chasseur. À aucun moment tu ne m'as dit qu'il ne fallait pas en parler !
— Je pensais que ça coulait de source ! m'écrié-je.
À ce moment-là, pire moment choisi par Sam, il ouvre la portière avant de sortir de la voiture.
Je retiens mon souffle et regarde l'aîné m'adresser un sourire navré avant de tourner les yeux vers son frère.
— Tu as fais un gros dodo, on dirait !
— Vous auriez dû me réveiller...
— Ne t'en fais pas. Tu n'as pas raté grand-chose. Juliette et moi parlions de la vue.
Je fusille Dean du regard, sachant pertinemment qu'il a volontairement glissé un sous-entendu à son frère, à mon attention.
Ne se doutant de rien, Sam s'approche de nous, mains sur ses hanches, et soupire en regardant l'horizon.
— C'était donc ça tout ce bordel que vous faisiez... En tout as vous n'avez pas tort, la vue est agréable.
— Oui c'est ce que Juliette pensait aussi.
J'envoie des éclairs avec mes yeux dans la direction du Chasseur qui me nargue en jouant avec ses sourcils. Je n'ai qu'une envie, courir jusqu'au lac pour m'y noyer à cause de l'embarras que je ressens. Ou le noyer lui, de jouer de la situation... à voir...
— Au fait, on a une affaire ? nous questionne Sam en se tournant vers nous, après quelques minutes de silence.
— Deux amants qui se sont dévorés mutuellement ! annonce alors Dean. Ça vous tente ? C'est à une journée et demie de notre position, mais je me suis dit qu'on allait prendre l'affaire.
— Quoi pas ? Ça nous occupera le temps que l'on trouve des pistes sur la manière de tuer Lucifer...
— Sammy ?
— Juliette a raison. On a qu'à prendre ça. Et puis au pire, nous dormirons sur place demain soir avant d'attaquer l'affaire.
— Dans ce cas c'est parfait. On se trouve un endroit pour faire le plein de la voiture et nos estomacs et c'est parti.
Tandis que les deux frères passent devant moi pour prendre place à leur côté de voiture respectifs, je soupire en regardant la vue.
— C'est dommage que nous n'ayons pas d'appareils photos avec nous... avoué-je après un soupir.
— Tu es sérieuse ? s'étonne Dean. Tu crois qu'on est là pour faire du tourisme ?
Je me tourne vers lui avant de hausser les sourcils.
— Pourquoi pas ? Après tout, nous traversons le pays de long en large pour nous rendre sur les lieux de nos affaires. Alors pourquoi ne pas en profiter pour prendre des photos des lieux que nous découvrons ? Ose me dire que nous n'avez pas une seule fois pris la route entre deux affaires, juste pour le plaisir.
Sam sourit en coin avant de tourner les vers son frère.
— Elle n'a pas tort. Il nous est arrivé de prendre la route pour aller à un concert, rappelle-toi.
— Tu vois ? appuyé-je en souriant. Alors imagine dans dix ou quinze ans, quand tu auras besoin de te raccrocher aux bons moments, tu ressors l'appareil photo et tu regardes ces beaux paysages que tu as pris en photos sur la route. De quoi te rappeler à quel point tout était beau...
— Ce serait une bonne idée, soupire Dean. Mais rappelle-toi. Si l'un d'entre nous meurt, toutes ces photos devront disparaître pour éviter d'errer à l'état d'esprit. Il faudra tout brûler. Ce sera de beaux souvenirs qui partiront en fumée.
Je tourne les yeux vers Sam qui appuie l'argumentation de Dean en hochant silencieusement la tête.
— C'est ce que nous avons été contraints de faire à la mort d'Ellen et Jo. La veille de notre passage à Carthage, nous nous sommes pris en photo. Une idée de Bobby... Nous avons été obligés de la brûler avec le reste de leurs affaires.
Presque figée, je pince les lèvres en hochant la tête lentement pour digérer les paroles de Dean.
— Je vois... m'efforcé-je de sourire. Dans ce cas... Ce n'est pas une bonne idée. Nous devrions y aller.
Je ne leur laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, et contourne la voiture pour m'installer sur le siège arrière en prenant soin de rester à bonne distance de Dean et son regard compatissant.
Une fois la portière refermée, je détourne les yeux du lac. Si ça se trouve, cet endroit est probablement un des derniers où je me suis rendue avec eux. Un futur souvenir qui me brisera le coeur lorsque je m'y replongerais. Ou un souvenir que je bannirais probablement de ma mémoire pour ne pas souffrir. Ou encore, un souvenir que je n'aurais pas l'occasion de me remémorer parce que je serais morte pendant cette Apocalypse.

— Ça va Juliette ? s'inquiète Dean, tandis que nous mangions dans un drive-in presque une heure plus tard.
Plongée dans mes pensées, je tourne les yeux vers lui et fronce les sourcils avant de prendre une grande inspiration.
— Oui. Désolée. J'étais perdue dans mes pensées.
— Elles devaient être vraiment accaparantes.
— Tu n'as pas idée... murmuré-je en détournant le regard.
Je pensais au baiser que j'aurais aimé de Sam, et ce jour où il était revenu chez moi sans que je ne le sache. Pour me revoir. Mais je n'étais hélas pas là. Je me demande ça aurait donné si jamais j'avais été chez moi.
Et puis cette pensée m'a conduite à une autre. Au chemin que j'ai parcourue pendant ces derniers mois. Qui aurait cru que je deviendrais celle que je suis ? Qui aurait cru que je traverserais autant d'épreuves ?
— Nous reprendrons la route une fois que nous aurons terminés de manger.
— Très bien, souris-je. Nous dormirons dans un vrai lit cette nuit ?
— Oui. Nous nous arrêterons dans un motel pour la nuit, me rassure Sam. On aura moins froid cette nuit.
Je hoche la tête silencieusement.
— Je dois avouer que je suis soulagée. Je pourrais dormir par terre si cela impliquait de dormir au chaud.
Je souris en coin, sous le sourire amusé des deux Chasseurs.
J'ai vraiment hâte de dormir dans un grand lit. Je dois avouer que je suis un peu épuisée.

Destiny Tome 1 : Choisis-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant