Juliette
Je reste silencieuse en regardant le Chasseur. Je n'arrive pas à discerner le sens de cette lueur dans son regard. Ni le silence dans lequel il s'est plongé.
Les secondes s'égrainent sans qu'aucun de nous deux ne prononce le moindre mot. Puis au bout de ce qui me semble une éternité, je soupire et m'approche de lui.
— Est-ce que tu sais au moins ce que tu me demandes ? murmuré-je une fois à quelques centimètres de son corps.
— J'en ai conscience. Et je te demande pardon de la souffrance que cela risque d'entraîner.
— Je ne te parlais pas de ça. Ce que je voulais dire... ce que je voulais dire c'est que tu risquerais de le regretter.
— Pas quand il s'agit de toi. Pas de regret. Je veux seulement que tu me fasses oublier ce qui risque de nous arriver si par malheur nous perdions.
Il se met alors à rire amèrement.
— Quoi ? Pourquoi ris-tu ?
— Parce que mon frère à joué la carte de la fin du monde avec Jo. Il s'est fait rembarré. Et je lui avais dit que c'était une idée foireuse. Et voilà que j'ai la même proposition foireuse.
Je fronce les sourcils et ne lui laisse pas le temps d'en dire plus avant de l'embrasser. Il son souffle de surprise avant de me rendre son baiser tout en me prenant mon visage dans ses mains.
Je suis toute aussi surprise lorsqu'il lâche mon visage pour d'attraper derrière les cuisses. Et je dois avouer que je ce doit être sous l'effet de l'alcool qu'il agit de cette manière avec moi. Mais sans la moindre volonté, je le laisse faire. Je n'ai pas la moindre envie qu'il arrête. En me rendant mon baiser, il a déclenché un raz-de-marée en moi. Une soif de lui qu'il est presque impossible d'étancher. J'ai besoin de ses lèvres. De sa langue sur la mienne. J'ai besoin de ses mains sur moi, et de sentir sa peau sous mes doigts. De son parfum m'enivrer. Mon dos heurte la surface froide du mur. Il enroule mes jambes autour de ses hanches, et soulève mon t-shirt avant de le passer au-dessus de ma tête pour le jeter sur le sol. Je ne sais pas ce qui le rend aussi pressé. Aussi brutal et doux dans ses gestes. Mais j'aime ça. Je ne résiste pas. Contre toute attente, il me prend tout. Me donne tout.
Au petit matin, lorsque je me réveille, j'ai le sentiment que mon coeur est chamboulé. Je ne sais plus ce que je dois ressentir. Tout est flou, mais j'ai quelques bribes de souvenirs qui me reviennent en mémoire. Mon corps frémissant sous ses doigts. Le plaisir me submerger peu avant le sien.
Est-ce que je ressens de la joie ? De la tristesse ? Et lui, que ressent-il ? De l'amour ou de la honte ?Je me lève en soupirant et vais m'habiller dans la salle de bain. Sam soupire et s'étire lorsque je disparais dans la salle de bain. Je prends soin de refermer la porte derrière moi, et me regarde dans le miroir. Ai-je pris la bonne décision en le laissant prendre le plaisir que je lui donnais ? Je dois cependant avouer que c'était en priorité mon plaisir que je prenais. Je rêvais de pouvoir l'embrasser de cette manière. De le laisser me toucher comme ça. De le laisser me posséder.
Je me détourne de mon reflet en soupirant et allume l'eau de la douche. Je me déshabille rapidement et entre sous le jet d'eau chaude. Je dois faire vite pour prendre ma douche. Il y a deux autres personnes qui attendent derrière moi. Je prends une grande inspiration et coupe l'eau de la douche. Avant de m'essuyer rapidement pour m'habiller.
Lorsque je quitte la salle de bain, Dean est dans la chambre et Sam n'est pas là. Je fronce les sourcils en regardant de tous les côtés.
— Où est Sam ?
— Bonjour rayon de soleil ! me sourit Dean.
Je tourne les yeux vers lui en souriant d'un air désolé.
— Excuse-moi.
— Ne le sois pas.
Je détourne le regard et vais m'installer sur la chaise en face de lui.
— Il est allé faire son jogging. Il m'a dit qu'il avait besoin de se défouler.
Je retiens mon souffle et dissimule mon trouble. Je me demande pourquoi il avait besoin de se défouler. Est-ce à cause de moi ? Parce qu'il regrette ?
— Bien dormi ?
— Oui, souris-je.
Je ne sais pas si c'est plus prudent que Dean sache que son frère et moi avons couchés ensemble dans cette chambre la veille.
Il se lève alors en soupirant.
— Je reviens je vais prendre une douche. Tu es prête à partir ?
— Oui. Je me suis dit que je n'allais pas perdre de temps en me préparant de suite.
— D'accord. Dès que Sam sera prêt, nous irons déjeuner avant de nous présenter à la morgue et chez la famille des victimes.
Sur ces mots, il entre dans la salle de bain et ferme derrière lui avant d'allumer l'eau de la douche, me laissant seule dans la chambre avec mes souvenirs de la veille.
Quelques minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvre et Sam entre en respirant rapidement. Il semble essoufflé.
— Salut.
— Salut, murmuré-je en souriant. Tu sais que j'aurais pu t'accompagner, si tu voulais.
— J'avais besoin de me défouler.
Il détourne le regard en souriant d'un air mal à l'aise. Il regrette ce qui s'est passé. C'est on ne peut plus évident.
— Juliette... concernant ce qui s'est passé hier... murmure Sam en tournant les yeux vers la porte de la salle de bain.
— Oui ? demandé-je en fronçant les sourcils sans comprendre.
— Si on pouvait faire comme si...
Je déglutis et retiens mon souffle en m'efforçant à faire comme si de rien n'était.
— Il ne s'est rien passé, soufflé-je en détournant le regard. Inutile de paniquer.
Je me lève rapidement avant de me tourner vers lui.
— Je te prie de m'excuser, je vais prendre l'air.
Sans lui laisser le temps de dire un mot de plus, je quitte la chambre avant de m'éloigner de quelques pas pour m'adosser contre la voiture, dos à la chambre.
Je prends de grandes inspiration en posant une main sur mon ventre. Je dois faire preuve d'un grand contrôle de mes émotions pour ne pas leur céder. Mais ma poitrine me fait mal tant c'est compliqué. J'ai été contrainte de lui assurer qu'il ne s'était rien passé. Obligée de faire comme si ça n'avait aucune importance pour moi, alors que cette nuit comptait pour moi. Elle compte toujours. Je n'aurais jamais dû accepter de coucher avec lui. Je n'aurais jamais dû l'embrasser pour faire taire ses réticences. Me voilà dans de beaux draps maintenant. Je vais devoir passer les prochains jours, les prochaines années, à faire comme si il ne s'était rien passé entre Sam et moi. Et j'en souffre.— Bien ! Maintenant que nous sommes prêts, on va pouvoir commencer cette affaire... soupire Dean.
— Je vais me rendre à la morgue pour interroger le légiste, nous annonce Sam.
— Dean, si tu n'y vois aucun inconvénient, j'aimerais t'accompagner s'il te plaît.
Celui-ci fronce les sourcils en jetant un bref regard à son frère.
— T'en es sûre ?
— Oui. En toute honnêteté, je ne sais pas si mon estomac supportera de voir deux corps à moitié dévoré.
— Bon... Très bien. Alors je t'en prie, suis-moi.
Je soupire de soulagement, avant de m'éloigner de Sam.
Une fois dans la voiture, Dean démarre et s'avance dans la rue.
— Alors ?
Je tourne les yeux vers lui en fronçant des sourcils.
— Quoi, alors ?
— Que s'est-il passé avec mon frère, pour que tu ne veuilles pas le suivre ? Et ne me dis pas que c'est à cause de ton estomac, parce que tu en as vue des plus corsé.
Je soupire en tournant les yeux vers le pare-brise, sous le regard interrogateur du Chasseur.
— Je... je préfère pas en parler maintenant.
— Il s'est passé quelque chose hier soir ?
Je pince les lèvres en espérant qu'il change vite de théorie ou de sujet. Mais au lieu de ça...
— C'est pas vrai ! T'as sauté le pas ma parole ! Laisse-moi deviner. Sam vous a surpris et depuis vous êtes mal à l'aise ?
— On peut dire que c'est vraiment gênant, en effet... marmonné-je, presque soulagée qu'il soit presque à côté de la plaque.
— Je vois. Laisse tomber. Ça lui passera. Tu as pris du bon temps et c'est bien. Je suis fier de toi.
Je tourne les yeux vers lui en le regardant comme si il était fou.
— Tu as suivie mon conseil et tu t'es envoyé en l'air avec un mec.
— Tu te rends compte que ce que tu dis est bizarre ? Tu en as conscience ? Ça fait genre tu m'as presque maqué avec quelqu'un.
Il fronce les sourcils d'un air pensif avant d'opiner.
— Je concède que c'est bizarre. Mais oses me dire que ça ne t'a pas fait du bien de te laisser aller.
— Je dois reconnaître que si... avoué-je les joues rouges.
— Je veux tout savoir ! Raconte.
Je n'en reviens pas d'avoir ce genre de conversation avec lui. Je le vois comme un frère. Alors parler de sexe... eurk !
— On peut... on peut arrêter d'en parler s'il te plaît ?
— Bah pourquoi ?
— Parce que c'est vraiment gênant de parler de sexe avec toi !
— Ne me dis pas que tu es coincée !
— Non ! Mais tu me demandes de te raconter ça, comme si j'étais entre filles. C'est... tu es un mec. D'accord un pervers quand tu t'y mets, mais enfin ! Ne le prends pas mal, mais il s'est passé beaucoup trop de choses intime entre nous, que je ne l'aurais voulu. Alors je n'ajouterais pas les confessions au tableau.
Dean roule des yeux en soupirant.
— Ne me dis pas que tu m'en veux encore pour l'hôpital psychiatrique !
— Si ! m'écrié-je en tournant vivement la tête vers lui. Ton héritage familial était une facette de toi que je n'aurais voulue voir sous aucun prétexte ! Ce n'était même pas envisageable !
Il se met à sourire d'un air amusé.
— Pourquoi souris-tu comme ça ?
— Pour rien. Seulement ça m'amuse que tu aies ce genre de réaction, alors que tu as vue l'héritage familial d'un mec que tu ne reverras sans doute jamais.
— Probablement. Mais il n'était pas un type que je considère comme mon propre frère.
— Ne t'en fais pas. Je ne recommencerai plus. Mais à ma décharge, il fallait trouver une diversion pour ne pas nous faire griller tous les trois dans une morgue. Tu étais une femme seule avec deux mec qui ne portaient rien sous leur tenues d'hôpital, je te rappelle.
Je grimace.
— Eh bien pour tout te dire, je ne savais pas que vous ne portiez rien du tout. Je pensais que vous aviez vos sous-vêtements.
— Non m'dame ! s'esclaffe alors. Tout était de la maison !
Je soupire en essayant de chasser à nouveau ces images de la tête. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai vraiment de la chance aujourd'hui. Mais au moins, je ne me suis pas confrontée aux regards mal à l'aise et coupables de Sam, et il n'abordera pas le sujet de la soirée d'hier qui n'est jamais arrivée. Et pour ça, je lui en veux un peu.
Alors à bien y réfléchir, je dois avouer que cette conversation avec Dean est une sorte de bénédiction. Au moins, il me divertit.
![](https://img.wattpad.com/cover/273224711-288-k414754.jpg)
VOUS LISEZ
Destiny Tome 1 : Choisis-moi
FanfictionAprès avoir assisté à la mort de son frère, tué par une goule, et été sauvée par les frères Winchester trois ans plus tôt, Juliette refait sa vie loin de tout à Dallas. Alors qu'elle pensait avoir réussie à reprendre une vie normale avec des études...