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Chapitre 13 : Semper Fidelis

          Le bruit d'un corps qui s'effondre sur le sol. Celui de mon cœur qui s'affole. Un autre provenant de l'homme pianotant sur son téléphone. Et celui de mes pas claquant sur le sol lorsque je me mets à courir.

Que des bruits, pas d'image.

Mes pas me conduisent à l'entrée du hangar. Je tente, en vain, de reprendre ma respiration, espérant que cet homme ne m'a pas suivi. Je cours à l'intérieur, slalomant entre les gens, et trouve finalement les toilettes. Je me passe un peu d'eau sur le visage, tout en essayant désespérément de remettre mes idées en place.

Je n'ai rien compris à ce qu'il vient de se passer. On nous ment, on nous cache la vérité, on nous manipule, que sais-je ... mais il y a un problème. Et mon instinct me dit que c'est quelque chose de vraiment énorme. La dame parlait de Zacharias Palo, donc il est directement lié à ça. Putain le dernier rempart du Gouvernement. Je ne suis pas impolie d'habitude, mais là, tout ça commence à me faire flipper. Ils viennent de tuer une femme innocente, parce qu'elle s'est montrée trop insistance. De quoi d'autres sont-ils capables ? Et aussi, qui sont ces « ils » ?

Trop de questions ; peu de réponses.

Ma tête s'embrouille. Mon cerveau me projette l'image de la femme s'écroulant par terre : le souffle de vie de ses yeux, dirigés vers les miens, la quittant ; son corps tombant lourdement dans une position indescriptible, inhumaine ; le sang, qui s'étale dans une flaque rouge autour d'elle.

Une main qui saisit mon poignet me sort de ma transe. Ashton. Me faisant signe de me taire, il m'emmène dans un endroit à l'abri des regards. Il s'arrête brusquement, et son expression faciale suggère qu'il est tendu.

« -Ne parle à personne de ce que tu as vu. » chuchote-t-il, tout en tournant la tête de gauche à droite, comme pour vérifier si on nous écoute.

Je ne sais même pas quoi répliquer, et le temps que j'échafaude une réponse, il est déjà parti. Cet endroit, et les personnes qui y sont, sont bien trop énigmatiques. Et flippantes.

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Nous nous réveillons le matin à 6h00, après une soirée qui s'est terminée bien tard pour certains. Broggs se lève en grognant, suivi par Milton, car les deux souffrent d'une terrible cuite. J'imagine que c'est la même chose pour Isaac, qui lui ne s'est même pas donné la peine de se lever à la sonnerie de l'alarme. Eliott est déjà prêt, en train de faire son lit au carré. Lui a l'air plutôt bien, même si ses petits yeux suggèrent la fatigue.

Comme chaque matin, nous nous préparons avec la tenue de sport. Suivant Miss Lazerkoff dans les couloirs, elle nous emmène dans un tout nouvel endroit. Une pièce blanche, encore. Quelle originalité ! Mais celle-ci ne dispose d'aucune fenêtre, seulement quatre meubles blancs, dépourvue de meuble.

Sans avoir le temps de plus amplement contempler la salle, Miss Lazerkoff prend la parole, toujours de sa voix autoritaire :

« -Recrues. Deux semaines que vous suivez l'entrainement renforcé. Aujourd'hui, pour évaluer les capacités acquises, vous allez être testés. Avec vos équipes, vous aurez à remplir un objectif que vous découvrirez une fois l'immersion lancée. Bonne chance ».

Super, on est bien. Sur les cinq membres de notre team, trois sont hors-service à cause d'une gueule de bois du feu de Dieu.

En me retournant, Isaac, Broggs et Milton semblent aussi ennuyés que moi. Seul Eliott n'exprime aucune émotion, comme à son habitude. Me rapprochant d'eux, je dis d'une voix confiante :

« -Ok les gars, notre équipe n'est pas à son meilleur. Mais je suppose que ça fait partie de l'évaluation. Ils ne nous ont pas proposé une fête pour notre petit plaisir, mais simplement pour déterminer si nous sommes capables d'être effectif dans des conditions de fatigue poussée. Néanmoins, on doit assurer : nous faire bien voir de nos instructeurs nous aidera à survivre ici. »