Chapitre 16 : Arcanes

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Pourquoi tout n'est pas plus simple ? 

Me tournant et me retournant sans arrêt dans mon lit, je ne cesse de penser à ce que j'ai lu quelques heures auparavant, tout en me répétant cette question. 

"Et si je menaçais de révéler vos petits secrets au monde, vous trouveriez une place là ? Non mais c'est vrai quoi, la trahison amène la haine et ..." avait fit Keenwale, avant d'être interrompue par la balle qui s'était logée en plein dans son crâne. Qu'avait-elle pu faire pour être sauvagement abattue de la sorte ? 

Laissant ces mystères de côté pour le moment, je tente de m'endormir tant bien que mal. S'il y a bien une seule chose dont je suis sûre, c'est qu'il faut continuer à enquêter pour déterrer tout ce que le Gouvernement tente d'ensevelir très profondément. 

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L'alarme stridente sonne bien à l'heure. Au vu de la nuit que j'ai passée, je suis épuisée et de très mauvaise humeur. 

Des vêtements plus "habillés" nous avait été apporté sans même que je ne le remarque : un pull à épaulettes et une jupe très courte évasée, entièrement blanc. Le tout est complété par des sandales à talons, blanches également. Le seul élément qui contraste avec cette couleur est le phœnix tatoué qui s'enroule autour de mon poignet.  

Visiblement, nous n'avions pas d'entraînements sportifs aujourd'hui. Tant mieux : j'étais trop fatiguée pour frapper dans un punching ball ( ou sur quelqu'un) pendant plusieurs heures. Comme pour chaque matin, c'est Miss Lazerkoff qui prend la tête de notre groupe, suivie des instructeurs, et nous conduit. Nous sortons pour la première fois depuis la fête au hangar. Dès l'instant où nous mettons un pied dehors, nous sommes assaillis par les flashs des photographes. Voilà pourquoi nous étions habillés aussi élégamment. Il s'agit de notre première apparition officielle dans les médias, alors autant faire bonne impression. 

Je manque de tomber, déséquilibrée par l'agitation qui nous entoure, mais c'est Ashton qui me rattrape par la main et me remet sur pieds en quelques secondes. Son regard braqué sur moi, je le remercie et il me répond par un hochement de tête. La masse du groupe derrière moi me pousse vers l'avant et coupe notre contact visuel. Donc là, ils sont en train de nous faire devenir des vedettes de médias. Ce sont des cinglés. 

Nous marchons environ cinq cent mètres pour arriver à l'intérieur d'un immense amphithéâtre totalement vitré. Nous entrons, nous installant tous rapidement sur les sièges. On nous explique que c'est le début des cours théoriques de survie : secourisme, botanique, sociologie ... C'est un homme d'une trentaine d'année, avec des cheveux bruns aux pointes bleues turquoises et des yeux marrons, surmonté de petites lunettes rondes, qui est notre "instituteur" pour ce matin : Mr Wellwind, mais il insiste pour qu'on l'appelle par son prénom, Wade. Il est spécialiste en informatiques et nous explique la configuration des systèmes de la fusée chargée de nous envoyer dans l'espace. Le cours passe rapidement, étant plutôt intéressant. 

Nous informant que nous avons une pause avant notre prochaine leçon, Wade quitte la salle précipitamment, son téléphone à la main. Il a l'air anxieux. Son attitude change brusquement, passant d'un professeur pédagogue et décontracté à un homme grave et angoissé. Ce changement de comportement m'intrigue et mon instinct m'ordonne de le suivre. Ma curiosité me tuera. A moins que ce ne soit le Gouvernement et ses secrets qui le fassent en premier. Et c'est précisément pour cette raison que je me convaincs qu'espionner mon prof pour mener une enquête n'est pas un acte si répréhensible que cela.  

Il rejoint des toilettes et allume le robinet d'eau, tout en répondant à son correspondant. Je me cache dans un recoin, mais le bruit de l'eau m'empêche de saisir la conversation entièrement. 

"-Oui, très bien passé ... en marc ... disparue ... je ne sais pa ... oui effectivement mais ... morte ... opération EBOS ... enjeu ... Pa ..."

Wade ferme le robinet du lavabo, signe que sa conversation est terminée. Je sors de ma cachette tout en cherchant une excuse à ma présence. 

"Zara, que faites-vous ici ?" me demande Wade, suspicieux. 

"Euh ... Je cherche les toilettes en fait. Et donc je les ai trouvés." je ricane, tentant de me rendre crédible. 

"Oui effectivement, tu viens de trouver les toilettes pour homme." répondit-il en souriant, son air méfiant disparu. 

"-Ah... Et bien je ... Je ... vais y aller. Merci Wade. 

-Attendez, Zara. Je voudrais vous présenter mes condoléances pour votre sœur, Sophia. C'était une élève exceptionnelle."

Peut-être est-ce le fait qu'il parle d'elle au passé, ou peut-être est-ce parce que c'est la première fois que quelqu'un me présente ses condoléances pour ma sœur, mais je sens une vague d'émotions me saisir, que j'essaie tant bien que mal de contenir. J'hoche la tête, en remerciement, ayant peur de craquer si ma voix franchit mes lèvres. 

Lorsque je tourne les talons pour rejoindre les garçons, une pensée m'assaille et se répercute dans mon esprit comme un marteau qui frappe lourdement une enclume : Wade Wellwind cache quelque chose. 

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Après une journée de cours théoriques en tout genre, nous retournons à la base pour un quartier libre. Les garçons et moi nous dirigeons vers la salle de repos. Une fois à l'intérieur, le bruit de la télévision couvre toutes lesdiscussions. Alors que nous échangeons avec Milton sur notre journée, apparaît soudainement dans le bas de l'écran de la TV un bandeau défilant avec la grosse mention : 

! Breaking News ! Attentat terroriste à l'arme chimique à Greycott par les rebelles contre les Gardes, au moins 20 morts. 










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