Chapitre 7

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Mes compagnons me regardèrent avec incrédulité. Ah. Oui. Les potins, et toutes ces choses, ne devaient pas leurs êtres familiers.

— Des... Potins ? me demanda Edwin.

Qu'est-ce que je disais ?

— Bah oui, des commérages, dans cancans, des ragots, toutes ces choses !

Ils s'observèrent à tour de rôle. Et je ne savais pas trop dire sur l'instant s'ils me prenaient pour une folle, s'ils ne comprenaient toujours pas, s'ils n'avaient rien à raconter, ou s'ils avaient justement des choses à me cacher.

Devant leur absence momentanée, je vins claquer des doigts devant leurs yeux.

— Eh oh ! Les gars ! On se réveille !

— Et bien, nous n'avons rien de particulier à te raconter... continua Mahaut.

— Non mais allez, vous pouvez tout me dire ! Je suis en manque là ! Il me faut ma dose !

— Nous sommes sérieux.

— Vous n'allez quand même pas me dire qu'en deux mois il ne s'est rien et que vous n'avez strictement rien à me dire ! Faites un effort !

Ils ne répondirent pas, et je vis simplement Byron hausser un sourcil. Chez lui ça voulait dire que c'était sérieux, enfin la plupart du temps, quand ce n'était pas devant mes bêtises.

— Sérieux ?! Mais vous avez foutu quoi ?! Vous n'êtes quand même pas restés là à vous tourner les pouces ! Vous avez bien rencontré du monde, visité, exploré, rigolé, travaillé !

— Non, fut la simple réponse de Daever.

J'écarquillais les yeux. Ça avait dû être terriblement long, à ne rien faire. Comme moi en fait. Sauf qu'eux n'étaient pas en train de lutter pour leur survie. Au moins j'avais ça pour m'occuper un peu moi.

— Pour tout te dire, nous n'avons eu droit de rien. Nous n'avons rencontré personne si ce n'est Victor et quelques habitants peu importants de cette communauté, et n'avons pas pu explorer plus que les quelques pièces qui nous étaient autorisées, expliqua Edwin.

— Ah quand même ! Et vous n'êtes pas devenus cinglés ?! Chapeau bas !

— Nous t'avons toi pour ça, répondit Mahaut.

Je lui lançais un semblant de regard noir, même si personne n'y cru une seconde, moi incluse.

— Nous avons... Pris notre mal en patience, ajouta Ulric, après un regard incertain vers son Capitaine.

Je me doutais qu'il avait dû être grandement sur les nerfs. Après tout nous avions été enlevés, ils ne savaient toujours pas où ils étaient, ni où j'étais, ne sachant même pas si j'allais survivre. J'étais prête à parier qu'il avait ressenti autant que moi l'absence de notre lien, et le connaissant ça avait dû le mettre très à cran.

En parlant de lien... Maintenant que j'y pensais, je me rendis compte que je ne le sentais toujours pas. J'allais pourtant mieux, et j'étais près de lui. Cela aurait dû tout renforcer, et pourtant... Toujours rien. Je lançais un regard inquiet vers mon Capitaine, qu'il surprit. Me ressaisissant rapidement, je revins à la conversation, un problème à la fois :

— Bon, montrez-moi au moins ce que vous connaissez, ce sera déjà ça ! tentais-je avec un sourire.

C'est ainsi que nous passâmes quelques temps à visiter. Ils me montrèrent les dortoirs. Un nous était assigné, à nous six, et j'aimais l'idée de ne pas être séparée d'eux. La salle de bain commune des hommes, puis des femmes, la salle de repas où je les avais retrouvés, et la salle d'entrainement où ils m'expliquèrent avoir passé le plus clair de leur temps.

Sin'Meyah, Tome 3 : Au coeur de la TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant