— Franchement les gars, il va sérieusement falloir que vous revoyiez votre manière d'accueillir les visiteurs, ça laisse sérieusement à désirer, dis-je pour dissiper mon malaise naissant.
— Ne prenez pas peur, me lança Victor.
— Ah ouais ? C'est vrai que la scène est vachement rassurante de mon point de vue !
— Prenez place sur le siège, n'ayez crainte.
— Ouais, mais non. Pas trop envie là vous voyez. Pas contre si l'envie de me faire charcuter me prend, vous en faites pas je vous appelle illico presto ! lançais-je avec un grand sourire.
L'un des soldats me poussa vers l'avant, me faisant presque trébucher. Je vis rouge. Je me tournais vivement vers lui, en colère :
— Toi, le gorille, essaie encore une fois de me toucher et je te broie ce que t'as de mou et fripé entre les jambes, c'est clair ?!
Ce dernier grogna et se prépara à se venger, par la parole ou les actes, je ne le sus pas. En effet, Victor s'interposa vivement entre nous avant que la situation n'ai le temps de dégénérer.
— Tout doux !
— Je ne suis pas un animal, alors pas la peine de me parler comme tel !
— Ce n'était pas mon intention. Il semble que je sois maladroit avec vous. Calmez-vous, tout va bien.
Il se tourna vers les soldats et leur demanda de sortir. Ils obéirent non sans un dernier regard mauvais dans ma direction. Nul doute qu'ils devaient camper derrière la porte.
— Voilà, ça vous convient mieux ? tenta-t-il avec un sourire.
— C'est un début. Mais il n'empêche que je n'ai toujours pas envie de me faire torturer.
— Il n'est pas question de torture, rit-il. Mais de passer de simples examens pour contrôler votre état de santé.
— Je vais parfaitement bien ! Vous le voyez parfaitement non ?!
— Ce n'est qu'une simple formalité, que nous faisons passer à tous nos visiteurs.
— Les visiteurs viennent généralement de leur plein gré...
Il soupira en baissant la tête. J'avais souvent tendance à désespérer les gens, j'avais l'habitude. Dans son dos, ses deux acolytes s'afféraient à préparer tout un tas de choses, comme si je n'existais pas, et surtout comme si je n'avais pas refusé leurs examens. Victor reprit :
— Vous n'êtes pas facile à convaincre.
— Et vous n'avez encore rien vu.
— Je peux vous assurer qu'il ne vous sera fait aucun mal. Plus vite ce sera fait, plus vite vous pourrez retrouver vos amis.
Il touchait la corde sensible. Il savait pertinemment que mes amis comptaient pour moi et essayait de faire pression sur ce sentiment. Je restais silencieuse, en proie à une réflexion intense.
— Cela ne prendra pas longtemps, vous pouvez me faire confiance.
Il rêvait là. Jamais je ne ferais ainsi confiance. Mais il me fallait visiblement me soumettre à ses tests. Et je devais retrouver mes amis. Coûte que coûte.
— Bien, grognais-je.
Il souria, satisfait d'avoir réussi à me convaincre.
— Installez-vous sur le fauteuil je vous prie, me demanda-t-il en me l'indiquant.
J'obtempérais non sans traîner le pas. Une fois installée, je vis les trois collègues préparer tout un tas de choses autour de moi. Les deux autres ne parlaient pas, et ne semblaient même pas me calculer. Ils effectuaient leur travail, point barre.
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Sin'Meyah, Tome 3 : Au coeur de la Terre
Fantasía[LIRE ABSOLUMENT LES TOMES PRECEDENTS AVANT CELUI-CI] Les yeux rouges. Ils nous ont surveillés, suivis, traqués même, et nous ont eus. Qui sont-ils ? Et que nous veulent-ils ? Serait-ce encore une épreuve qu'il nous faudra surmonter ? Une seule chos...