Chapitre 25

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Deux sentinelles emmenèrent chacun de nous. Nous ne fîmes rien pour nous défendre. Je l'aurais voulu, mais je devais faire confiance à mon capitaine. Mes deux amis se laissaient mener sans faire de frasques alors j'en fis de même. Par contre, j'essayais de retenir le chemin emprunté, et un maximum de détails, comme eux supposai-je.

Après quelques minutes de trajet silencieux, nous entrâmes dans une pièce lumineuse. Un grand fauteuil se trouvait en son centre. Les sentinelles nous lâchèrent mais restèrent derrière nous, armes à la main. Joseph nous fit face, bras croisés, sourire aux lèvres :

- Alors comment allez-vous ?

J'haussais les sourcils devant cette question ridicule. Aucun de nous ne donna réponse.

- Ce que vous êtes frustrants... marmonna-t-il après un soupir avant d'avancer face à moi. Vous étiez plus bavarde et amusante la dernière fois que nous nous sommes vus.

- Les temps changent.

- Ah, le son de votre voix m'avait manqué.

- Ce n'est pas réciproque.

Je ne pouvais décidemment pas m'empêcher de le provoquer. Son regard se porta sur ma main blessée avant qu'il ne la prenne. Je la lui retirais mais il réitéra son geste.

- Oh... Je n'aime pas vous voir blessée très chère.

- Dit l'homme qui nous a fait torturer.

- Ce n'était pas un plaisir.

- Menteur.

Il fronça les sourcils.

- Vous ne lisez pas dans mon esprit que je sache, grogna-t-il en jetant un regard suggestif à mon capitaine.

Il claqua des doigts et, deux secondes plus tard, une femme en blouse blanche s'approcha de moi dans le but de soigner ma main. Je la lui repris mais il insista, le canon d'une arme dans mon dos me dissuada de bouger à nouveau. Les yeux obstinément fixés dans celui de mon ennemi, je laissais alors la malheureuse bander mes phalanges.

Quand ce fut fait, il déposa un baiser sur cette dernière et je retins de nouveau mes réactions.

- Vous avez pu réfléchir ? Comptez-vous me donner les informations que je souhaite ? me demanda-t-il, ignorant royalement mes compagnons.

- Vous n'obtiendrez rien de moi de mon vivant.

- C'est dommage... C'est dommage... Vous ne pourrez-vous en prendre qu'à vous pour tout ce qu'il se passera désormais.

J'espérais vraiment ne pas avoir fait de grave erreur. L'absence de réprimande dans mon esprit me fit savoir que Byron était d'accord. Il sentit probablement ma culpabilité puisqu'une seconde plus tard je le sentis m'insuffler sa confiance pour me rebooster.

Joseph recula d'un pas avant de claquer de nouveau des doigts. Ces gens lui obéissaient vraiment au doigt et à l'œil. C'était dégoutant. Un homme, cette fois, lui apporta un petit appareil métallisé. Il s'approcha alors d'Ulric, qui, s'il pouvait le tuer d'un regard, le massacrerait. Il passa le mystérieux objet le long de son cou, un bip se fit entendre avant qu'il ne l'enlève pour en regarder l'écran. Non... Il n'avait pas fait ça ? Le doute s'immisça de nouveau en moi quand il réitéra l'opération avec Byron puis moi. Il se recula de nouveau, se tapotant les lèvres de l'index tandis qu'il analysait les données qu'il venait d'obtenir. J'en étais sure, cet enfoiré nous avait injecté une sorte de puce pendant que nous étions inconscients. J'avais l'impression d'être un animal. Mon regard se porta sur Ulric dont je pouvais voir l'endroit où était censé être le minuscule matériel, mais aucun détail sur sa peau ne pouvait le laisser penser.

Sin'Meyah, Tome 3 : Au coeur de la TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant