Le trajet pour rejoindre notre chambre commune, me sembla long. Très long. Beaucoup trop long. Est-ce que j'allais dans la bonne direction au moins ? Je ferais peut-être mieux de retourner chercher mon père pour qu'il me raccompagne en fait. Mais... Je ne savais déjà plus d'où je venais. Foutu alcool. Maintenant que l'effervescence de mes retrouvailles s'effaçait, les joies de tout ce que nous avions bu prenaient le relai. La tête me tournait, tout autant que les murs ou les sols, et mes pensées étaient probablement moins claires qu'à l'accoutumée. Si tant était qu'elles l'aient déjà été.
Si avant j'étais habituée à me faire une soirée alcoolisée régulièrement, ce n'était plus le cas depuis des mois, et j'en supportais visiblement moins bien les effets.
Cela faisait de longues minutes que je cherchais mon chemin. Tout le monde semblait avoir déserté les lieux. D'une part, j'en étais heureuse car personne ne me verrait dans cet état. D'autre part, de ce fait je n'avais personne à qui demander mon chemin. Mais, l'aurais-je fait de toute façon ? Après m'être trompée de couloir une nouvelle fois, je retournais sur mes pas pour apercevoir au loin Axel. Enfin, il était flou mais il me semblait que c'était lui. Je le connaissais. Un peu. Peut-être qu'il pourrait m'aider ? Plus j'avançais dans sa direction, plus je pus voir distinctement son rire. Il se foutait de ma gueule en plus ! Pas question qu'il m'aide dans ce cas. Je lui tournais donc le dos. Il me héla :
— Hey ! Attends !
En quelques secondes il fut à mes côtés.
— On dirait que la demoiselle est perdue.
Il ne semblait pas remarquer mon côté un peu... pompette. Alors je fis mon maximum pour le cacher.
— Pas du tout, je visite simplement les lieux.
— A cette heure ? Et en retournant dans des couloirs que tu as déjà vus ?
— Mais... Depuis combien de temps tu m'observes ? lui demandais-je, suspicieuse.
— Assez longtemps pour savoir que t'es complètement paumée.
— Ne me fais pas regretter de ne pas t'avoir fracassé.
— Sans vouloir t'offenser ma belle, entre toi et ton pote, c'est probablement lui qui m'aurait fait réellement mal.
— Je vais faire semblant de ne pas être vexée. Tu sais, faut pas se fier à ma taille, je peux faire mal !
— Je n'en doute pas une seconde, répliqua-t-il avec un rire, me prouvant qu'il n'y croyait pas du tout.
— Bonne nuit, dis-je, vexée, en continuant mon chemin sans lui.
— Non mais attend ! Ne t'énerve pas ! Tu veux que je te raccompagne jusqu'à ta chambre ?
Il fallait me rendre à l'évidence, j'avais besoin d'aide. J'étais sur le point d'accepter quand son sourire malicieux m'en dissuada. Je ne lui donnerais pas l'occasion de se foutre de moi une fois de plus.
— Non merci, je m'en sortirais.
— Parfait, bonne nuit !
Le laissant planté là, je continuais ma route, la vision toujours troublée. Au détour d'un couloir une main se posa brusquement sur mon bras. Je sursautais violemment en me mettant en position de karaté. Position que j'espérais impressionnante.
— Te voilà, dit simplement Byron. Mais... Qu'est-ce que tu fais ?
Il fallut un temps beaucoup plus long que la normale pour que mon cerveau capte le nouveau venu et le classe dans la catégorie des amis. Temps suffisant pour que je perde l'équilibre dans ma position précaire. Byron me rattrapa et me stabilisa. Sans attendre je lui frappais la poitrine :
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Sin'Meyah, Tome 3 : Au coeur de la Terre
Fantasy[LIRE ABSOLUMENT LES TOMES PRECEDENTS AVANT CELUI-CI] Les yeux rouges. Ils nous ont surveillés, suivis, traqués même, et nous ont eus. Qui sont-ils ? Et que nous veulent-ils ? Serait-ce encore une épreuve qu'il nous faudra surmonter ? Une seule chos...