Le père de Conny nous reçut tous les trois et m'écouta attentivement, pendant qu'un autre agent tapait notre conversation sur son ordinateur.
Je lui racontai tout, absolument tout, dans les moindres détails, rouge de honte et horriblement désolé de devoir faire revivre Cette Nuit atroce à Louka.
Je dévoilai même la possibilité que Gary soit le meurtrier de notre père, la chute dans les escaliers de notre mère et la fois où Conny a envoyé la police chez nous, pendant la première tentative de viol de Gary. J'évoquai les violences quotidiennes sur ma mère et ses menaces de nous arracher les dents à la moindre pensée pour notre père. J'avouai aussi l'avoir drogué aux calmants et aux somnifères pendant plusieurs semaines, dans le but de nous protéger.
Conny me caressait le dos pendant mon récit, m'encourageant à tout révéler, sans rien omettre.
L'Agent m'interrogea longuement, en me rappelant la gravité de mes accusations, sous-entendant que je n'avais pas intérêt à mentir, sous peine de lourdes sanctions, et je répétai de nombreuses fois que Louka avait assisté à absolument tout et que Gary avait même posé son sexe sur ses fesses, sur le sol du salon, juste avant que j'accepte de prendre sa place.
Ils ont enfin fini par poser leur regard sur lui, attendant sa confirmation, comme Conny et moi.
« Je...Je ne sais pas de quoi il parle, moi, dit-il d'une voix étonnée.
— Quoi ? tremblai-je.
— Je ne sais pas pourquoi tu mens, mais Gary n'a jamais fait tout ça, insista-t-il en me regardant dans les yeux.
Je bondis de ma chaise, horrifié par ce que je venais d'entendre et hurlai : QUOI ?! Tu te fous de moi ?!
— Conny. Fais-le sortir, ordonna son père.
Je m'égosillai, luttant contre Conny : Pourquoi tu fais ça Louka ?! »A l'extérieur du commissariat, je faisais les cent pas, dans l'incompréhension totale :
« A ton avis, pourquoi est-ce qu'il nie ? demanda Conny, en réfléchissant.
— J'en sais rien. Peut-être que c'est parce que Gary est gentil avec lui en ce moment, alors il passe l'éponge sur ce qu'il m'a fait et le protège ?!
— Il doit y avoir une autre raison. Tu m'as dit que vous étiez super proches, donc pourquoi est-ce qu'il le couvrirait ?
— Je ne sais pas. Ça me rend fou.
Je m'arrêtai subitement et me tournai vers lui : Mais ton père me croit, pas vrai ? On est d'accord que je ne peux pas inventer une histoire pareille ??
Il mit quelques secondes à me répondre, sur un ton embarrassé : Le problème, ce sont les preuves...et les témoins-clé. Là, ton frère te discrédite totalement.
— Mais ils voient bien qu'il ment, non ?! m'énervai-je.
— Malheureusement, sans preuve, ce sera ta parole contre la sienne et celle de Gary.
J'éclatai d'un rire jaune, hallucinant face à la tournure de la situation.
— C'est une putain de blague. Mon frère qui me poignarde comme ça. Dites-moi que je rêve. »Heureusement, Conny défendit ma version en rappelant à son père que Gary lui avait mis un coup de poing au visage avant de me traîner de force dans sa voiture. Il confirma qu'il s'agissait d'un homme dangereux et très violent.
Nous le convainquîmes que Louka mentait, pour on ne sait quelle raison et, à mon grand soulagement, nous fûmes confiés à des agents de la protection des mineurs.
Louka devînt pâle comme un linge lorsqu'il compris que nous ne rentrerions pas à la maison. Livide, il finit même par en vomir.Je ne comprends pas.
Pourquoi est-ce qu'il ment et se met dans un état pareil, alors qu'on sort enfin de cet enfer ?Nous fûmes emmené à l'hôpital pour être auscultés et malgré l'absence d'ADN, il fut avéré que j'avais subit des sévices sexuels violents.
Quel soulagement.
Conny m'accompagna à chaque étape en me répétant plusieurs fois que j'étais courageux et que mon calvaire allait enfin prendre fin.
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Prisonnier De Tes Mots |TERMINÉ|
Fanfic|TERMINÉ| L'homosexualité était taboue, aussi bien au lycée qu'à la maison. L'inconnu qui m'a envoyé ces textos le savait et s'en est servi pour m'obliger à suivre les règles de son jeu. En parallèle, mon petit frère et moi subissions la folie de no...