La fortune de Gary est colossale.
Jamais je n'aurais pensé détenir un jour plusieurs centaines de milliers d'euros.
Cette surprise nous permis d'envisager de nombreux scénarios de vie, mais, à quelques semaines du départ, Louka revint sur sa décision et préféra rester avec Douglas. Nous suivre signifiait qu'il ne verrait plus sa petite copine que pendant les vacances scolaires, et cette idée le rendait très triste. Je m'apprêtais à tout annuler, quand il me promit que je pouvais m'en aller serein et que, de toute façon, quelqu'un devait rester pour veiller sur notre mère.
Il me jura qu'il serait sage et que l'on s'appellerait souvent. Conny et Douglas durent lui prêter main forte pour me convaincre.
Trois jours après avoir obtenu notre diplôme, Conny et moi nous envolions, pour atterrir à l'autre bout du pays, et posions nos bagages dans un quartier pavillonnaire, à deux cent mètres de la plage.
Comment Gary a-t-il pu amasser suffisamment d'argent pour acheter un tel endroit ?
Non, en fait, je m'en fiche.
Je vais me contenter d'en profiter, sans me prendre la tête.
Conny et moi ne gardions que la structure de la villa et la refîmes à notre goût.
Les regards interloqués de nos voisins nous firent rire, jusqu'à ce que leurs commentaires homophobes nous irritent les oreilles.
Notre envie de nous intégrer s'envola aussitôt et nous décidâmes de les ignorer.
Leur attitude ne nous empêcha pas de nous installer avec le sourire et de fêter notre emménagement.
J'intégrai une licence professionnelle en alternance et Conny trouva un poste d'assistant de direction au sein d'une grande entreprise de télésurveillance.
La boîte dans laquelle je me forme est sympa. Mon tuteur m'explique bien les choses et mes collègues m'ont bien intégré dans l'équipe.
Ça fait tellement de bien d'avoir autant d'ondes positives.
Un copain en or, une belle maison et en formation pour exercer un métier qui me plaît...Je prie pour que rien ne vienne noircir ce tableau.
Le claquement de la porte de la classe me sortit de mes pensées.
Le professeur nous demanda de nous rendre à la page quatre-vingt-quatre de notre manuel et de lire l'énoncé de l'exercice.
Comme le reste de la promotion, je m'exécutai, avant d'être interrompu par l'enseignant, qui avait rejoint ma table pour me chuchoter :
« Un certain Conny vous attend à l'accueil du bâtiment B. Je vous conseille de prendre vos affaires »
Hein ?
Son regard désolé me fait frissonner.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Pourquoi Conny a quitté son travail pour se déplacer jusqu'ici ? Il ne pouvait pas simplement m'envoyer un textos ou m'appeler ?
Je fermai mon sac et me levai, essayant d'ignorer les regards inquiets de mes camarades.
Il vient m'annoncer une mauvaise nouvelle ?
Le décès de ma mère ?
C'est le plus probable.
Mais il m'aurait juste appelé. Il sait que mes sentiments pour ma mère sont étranges. Je l'aime, mais je la déteste aussi.
...
Ou peut-être qu'il est arrivé quelque chose à Louka ?
Pitié, pas ça.
J'arrivai à l'accueil et le vis, les coudes sur les cuisses, se tenant la tête à deux mains.
Je ne l'ai jamais vu comme ça.
« Conny ? m'inquiétai-je
Il leva subitement la tête et ses yeux plein de larmes me nouèrent le cœur.
Je pris place à côté de lui et passai ma main sur son dos, me voulant réconfortant.
— Je t'aime plus que tout, tu le sais ? fit-il sérieusement, en me regardant.
Je caressai sa joue humide et lui répondis, la voix tremblante : Oui et moi aussi...Mais qu'est-ce qu'il se passe, mon coeur ?
— On...On ne peut pas rester ensemble
Mes oreilles se mirent à bourdonner et mon coeur se serra : Quoi ?
— J'ai reçu ça, au travail, me dit-il en me tendant une enveloppe en papier kraft contenant des photos de nous, de notre maison, de mon école et de l'entreprise dans laquelle Conny travaille, accompagnées d'un mot, que je lis à haute voix :
On se retrouvera, peu importe où tu iras et avec qui tu seras. Notre amour perdurera même dans l'au-delà.
Affectueusement, ton âme-sœur. »
Ma voix vacilla à la lecture de cette dernière phrase.
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Prisonnier De Tes Mots |TERMINÉ|
Fanfic|TERMINÉ| L'homosexualité était taboue, aussi bien au lycée qu'à la maison. L'inconnu qui m'a envoyé ces textos le savait et s'en est servi pour m'obliger à suivre les règles de son jeu. En parallèle, mon petit frère et moi subissions la folie de no...
