21. Time's up

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Affalée sur une banquette de RER, je regardais le paysage défiler. 

Les premières lueurs de l'aube déchiraient le voile sombre qui avaient recouvert le ciel, jusqu'alors. Ma tête calée contre l'épaule de Jon et les jambes posées sur les cuisses de Thibaud, j'avais l'impression que le temps avait cessé de s'écouler. 

Nous avions pris le premier train et à cette heure, qui plus est un samedi, nous étions les seuls passagers. Je me sentais vidée de toute forme d'énergie. Comme si mes membres refusaient de bouger. J'avais l'impression de flotter dans un épais brouillard. 

Personne ne disait rien. Jon semblait également perdu dans la contemplation de la campagne que nous traversions et Thibaud, qui nous jetait de temps en temps un regard, paraissait absorbé par un jeu sur son téléphone...

Il sortit de la rame, une station avant nous. Jon lui avait bien proposé de venir terminer la nuit chez lui mais Thibaud avait décliné, décrétant ne pas vouloir assister à ce qui risquait de se passer. Jon avait fait semblant d'être outré par sa remarque, quant à moi, j'étais trop lasse pour saisir l'allusion.

Son père n'étant pas encore réveillé, Jon m'avait faite monter jusqu'à sa chambre, après avoir embarqué une bouteille d'eau et quelques collations. Je n'avais pas faim mais je bus quelques gorgées, sous la contrainte, et me glissai au fond des draps, bientôt imitée par mon logeur. 

Jon semblait toutefois avoir d'autres idées en tête... Il se mit à m'embrasser le cou et, sans l'ombre d'une hésitation, glissa une main sous ma brassière. Je pouvais sentir ses lèvres happer ma peau et percevait l'humidité résiduelle que sa langue y laissait. Dans le même temps, il s'était emparé de ma poitrine et la faisait rouler entre ses doigts écartés. 

Son attitude me laissa perplexe. La fête était finie et j'étais rentrée chez lui pour profiter d'un repos que j'estimais mérité, loin des interrogatoires parentaux. Je ne pensais pas qu'il aurait ce type d'envie. Qu'étais-je supposée faire ? Même si nous avions passé une agréable nuit, à danser enlacés, je ne me sentais pas prête à passer à la casserole. Premièrement parce que les réflexions d'Alex me revenaient en mémoire. Ensuite, parce que l'excitation qui m'animait quelques heures plus tôt était retombée. Je préférai donc rester immobile et ne pas répondre à ses avances...

***

Le réveil de Jon indiquait 13h37 lorsque j'ouvris les yeux. Il faisait évidemment jour et je fus chatouillée par le courant d'air rafraichissant qui parcourait la chambre de mon hôte, en s'engouffrant par la fenêtre ouverte. Ce-dernier était affalé devant sa console, un joint entre les lèvres. Il ne se retourna pas lorsque je laissai échapper un gémissement furtif, tandis que je m'étirais.

- Ah, tu es réveillée, Princesse... constata-t-il, les yeux rivés sur l'écran. La gouvernante nous a apporté de quoi déjeuner, si tu veux.

J'aperçu, alors, un sac de viennoiseries et des confitures, posés sur la table basse au milieu de la pièce. Je répondis joyeusement à l'appel du sucre et me glissai, sans un mot, hors des draps. Je fus cependant stoppée dans mon élan glycémique, constatant que je ne portais rien d'autre que mes sous-vêtements.

- Tiens, prends ça... me fit Jon en me lançant un t-shirt. Tu étais quand-même moins pudique hier soir.

- Merci ... répondis-je en attrapant le vêtement. Euh... est-ce qu'on a... ?

- Haha, non ! Ne t'inquiété pas, je n'ai pas touché à ta petite fleur... Et c'est pourtant pas faute d'en avoir eu envie, rajouta-t-il avec une expression nostalgique.

Drice - D'ombres et de lumières [PARTIE I]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant