22. Retour au calme

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"16h..."

Dieu que ce dimanche me semblait long. 

Il n'y avait rien à la télé et Facebook restait désespérément silencieux. Tous devaient être dans le même état que moi, après ce premier weekend des vacances. 

Je fouillai distraitement sur mon disque dur à la recherche de morceaux qui m'auraient redonné la pêche. Sans succès. 

Je me sentais dans un état second que je n'avais jamais connu jusqu'ici. Physiquement, j'étais fatiguée et énervée à la fois. Mentalement, c'était comme si je venais de passer un cap. Mais je ne savais pas lequel. 

Comme après un long rite initiatique, quelque chose avait changé. Était-ce le passage obligé des ados qui commencent à sortir ? Ou avais-je franchi une limite en goutant aux fruits défendus. 

Plusieurs tabous avaient sauté depuis hier. Il y avait ces drôles de comprimés, d'abord. Des petits bonbons bourrés de MDMA. Une substance qui m'avait fait me sentir dans un état brûlant de bien-être, que je n'avais jamais connu jusqu'alors. 

Ensuite, il y avait Jon. Les hésitations éprouvées au retour et le souvenir diffus que j'avais de la soirée ne suffisaient pas à me faire oublier la chaleur de nos échanges physiques ni le plaisir qu'ils avaient éveillé en moi. Il m'avait embrassée. Plusieurs fois. Et j'avais répondus. Plusieurs fois. 

Et il y avait Thibaut qu'avais faillis embrasser également... Que devait-il penser de mon attitude ? Y avait-il quelque chose de condamnable dans tout ceci ? Je ne parvenais pas, moi-même, à le savoir... Mais une chose était sûre ; tout en moi brûlait de recommencer.

***

Le lundi fut aussi morose que la veille ne l'avait été. Mes distractions habituelles n'avaient plus la même saveur et je ne trouvais rien qui puisse égailler ces heures de congé qui me semblaient, du coup, longues et mornes. Je dû attendre le mardi après-midi pour enfin recevoir un texto salvateur.

« Slt Charlie. Mes vieux st pas là. Ca te dit de passer ? JON »

La perspective de sortir de chez moi me parut des plus réjouissantes. J'aurais peut-être dû laisser un peu de temps s'écouler avant de répondre, fierté féminine oblige... mais je fus submergée d'une vague d'excitation en imaginant ce que nous pourrions faire dehors et mes doigts pianotèrent à la hâte :

« Quand ? »

« Qd tu vx... »

Je parvins finalement à laisser son dernier message en suspens. Ne voulant pas donner à Jon l'impression de me jeter sur la seule occasion qui se présentait. J'espérais sincèrement qu'il avait un plan de dingue pour le soir, et je pris un soin particulier à préparer mon sac, en prévision.

Drice - D'ombres et de lumières [PARTIE I]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant