67. Que le spectacle commence !

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Et quelle cour ! 

Nous n'avions pas encore quitté le camping que je croisais les tenues les plus loufoques que j'avais vues, jusqu'à présent. Des lanières de cuir, des voilages, des perruques en plumes et des paillettes s'agitaient devant moi dans un florilège coloré. 

Je poussai régulièrement Sam du coude pour lui montrer l'un ou l'autre spécimen particulièrement remarquable. Amara et elle, pourtant sur place depuis 24 heures, semblaient toujours aussi impressionnées.

L'univers musical était encore plus coloré. De part et d'autre des allées, la plupart des stands passaient leur propre musique... sans pour autant donné une impression de capharnaüm... J'avais envie de m'attarder chez chaque vendeur, pour découvrir leurs assortiments de vêtements, bijoux et autres accessoires et pour tâcher de découvrir l'origine des morceaux qui passaient.

Nous étions finalement arrivées à la scène 4. L'homogénéité du public était remarquable ; quasi tous portaient des couleurs proches du jaune, de l'orange ou du rouge. Certains accoutrements faisaient penser à des armures de gladiateurs romains, d'autres encore à des costumes de shamans indiens ou aux tenues tribales de peuplades elfiques inconnues... 

Je m'émerveillais à chaque fois que mes yeux balayaient le paysage.

Soudainement, un genre de grondement s'éleva de la foule.

- Ça commence ! se réjouit Amara en frappant dans ses mains.

Effectivement, je vis apparaître une silhouette féminine sur le côté de la scène. 

Son accoutrement ne lui permettait d'ailleurs pas de passer inaperçue... Habillée d'une longue robe rouge aux volants colorés et coiffée de nombreuses plumes aux tonalités fauves, Arcane venait de faire son entrée. 

La djette se dirigea vers se platines après avoir fait signe à ses fans, suscitant une nouvelle salve d'acclamations bruyantes.

Puis son set commença. Un style de House, rude, chaud et lancinant... bref, du pur Arcane of Fire. Même si j'appréciais le travail de cet artiste, j'étais sans doute moins acharnée que mon amie qui ne cessait pratiquement plus de crier et de sauter sur place.

A la fin de la prestation, Sam nous proposa d'aller nous chercher un verre. Amara, qui semblait en nage, accueilli la proposition comme la parole du messie.

- Vous voulez quoi ? s'enquit notre amie en dépliant le plan du festival qu'elle gardait en poche. Il y a de la bière juste là et, ici, un bar à cocktail...

- Si on attaque maintenant aux cocktails, ça risque vraiment d'être dur de tenir jusque ce soir, remarqua Amara. Et moi je ne veux pas rater Ron Smith à 23 heures...

- Va pour une bière alors ?

- Ce sera parfait, décrétai-je d'autant que je commençais à mourir de soif.

Nous nous étions rapprochées du bar et les filles (qui avaient encore des jetons achetés la veille) revinrent avec trois verres d'une pils légère et désaltérante. 

Il faisait chaud en ce début de soirée et ce fut avec plaisir que nous accueillîmes la légère brise qui s'était levée alors que le soleil commençait à descendre sur l'horizon.

Drice - D'ombres et de lumières [PARTIE I]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant