23. Triste histoire

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-Pas besoin de me mentir. me coupa le français. Je connais Charles depuis plusieurs années, assez pour savoir que tu es tout, sauf sa sœur.

L'inquiétude combinait avec de la peur me prit aux tripes. J'avais l'impression que toute mes craintes me tombèrent dessus. Je savais quoi dire aux journalistes, mais à lui, rien. Imaginons que ça soit vrai ce qu'il dit, je suis foutue. Pourtant, Charles m'a dit que le seul pilote qu'il connaissait depuis son enfance est Pierre. M'aurait t'il menti ? Impossible.

-Donne moi des preuves alors. je le défia

-Y en a plusieurs. De un : tu ressembles en aucun cas à lui ou à ses frères. commença le français

-Appart les yeux franchement je vois pas. Tes arguments sont nuls Ocon. je soupira

-Roh mais attend. grogna t'il. De deux : aucun air de famille.

Intérieurement, je me soulagea de plus en plus. Il a vraiment des preuves en carton.

-Je m'attendais à mieux. je lui dis en croisant les bras

-Si t'es vraiment sa sœur, pourquoi je ne t'ai pas vu à l'enterrement de Hervé ? Sais-tu au moins de quoi il est décédé ? Quand j'avais 10 ans et que j'allais chez Charles, pourquoi il y avait pas de bébé ? Tu aurais dû être déjà née, vue que t'as 8 ans d'écart avec lui. répondit t'il au tac au tac

-Oui, je suis pas sa sœur. Je le connais depuis 5 ans. Et je n'ai jamais entendu ton prénom sortir une seule fois de sa bouche. Il ne t'a jamais évoqué. Alors toi maintenant, explique moi pourquoi il ne m'a jamais parlé de toi, si tu le connais si bien ? je lui demande, espérant que ça le fasse réagir

Il fronça les sourcils, surpris qu'elle lui fasse cette aveu. L'atmosphère était orageuse, que ça soit la météo ou entre moi et Ocon. Ce dernier s'était grandement assombrit. Je lus un peu de tristesse, camoufler par de la colère, dans ses prunelles déjà noir. Il passa une main lasse dans ses cheveux en détournant le regard. Un rictus apparut sur mon visage.

Bingo !

-Je me demande bien ce qu'il lui a pris de recueillir une gamine aussi arrogante que toi. chuchota t'il

-Tu sembles pas être une personne qui compte pour lui en tout cas. je rajouta

-Ne juge pas une relation sans savoir ce qu'il s'est passé avant. me conseilla t'il en se levant

-Ne juge pas une personne sans savoir qui elle est vraiment. je compléta

Prise d'une soudaine colère, le français allait répliqué. Mais un violent coup de tonnerre coupa le ciel en deux, faisant un bruit assourdissant. Les deux normands, bien qu'un peu secoué par le boucan, n'y prennent pas compte. C'est seulement quelques secondes plus tard qu'ils commencent enfin à s'inquiéter.

Les lampes éclatèrent, déversant pleins de petits bouts de verre autour. Par réflexe, je mis mes deux bras sur ma tête pour faire une protection et ferma les yeux. Quand je l'ai rouvris peu de temps après, je ne voyais rien. Le noir régnait. Une énorme bourrasque de vent me fouetta et je dû me tenir au mur pour pas tombé. Une fois un peu mieux habitué à l'obscurité, je pris mon téléphone et alluma la lampe torche.

-Viens m'aider !

Je me retourna vivement. Esteban essayait tant bien que mal à fermer le garage. Une autre bourrasque de vent, plus puissante que la précédente, me colla au mur.

-T'as pas d'ordre à me donner ! je lui cria

-DÉPÊCHE TOI OU JE TE BALANCE DANS LA TEMPÊTE ! me menaça t'il

Une vie normal // Lyndsay Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant