Réveillée aux premiers rayons de soleil, mon regard parcourt la chambre, appréhende ce calme puis trouve la place vide à mes côtés. PAdam s'est levé avant moi.Pourquoi ?
Je me redresse dans le lit, observe avec un sourire sur mes lèvres la joyeuse pagaille que nous avons mis puis me décide à me lever. Ramassant mes affaires ça et là, j'enfile un teeshirt, un jean puis quitte les lieux à la recherche d'Adam.
Le craquement de mes pas vient à troubler le calme qui règne dans la vaste demeure. Foulant le sol froid en marbre du rez-de-chaussée, je parcours les lieux du regard et entreprends de faire demi-tour lorsque je trouve Mr Peterson derrière moi. Vêtu de manière plus soft que d'ordinaire, il s'avance lentement, m'adressant un mince sourire. Sa manière de me toiser me donne le sentiment d'être une chose insignifiante, comme si toute sa richesse était amassée à ses côtés. Ainsi, je perds toute lucidité et bienséance.
— Bonjour Stéphanie, accepteriez-vous de m'accompagner pour prendre un café ? demande-t-il avec un mouvement de tête.
Comme prise au piège, je me vois presque dans l'obligation d'accepter. S'il semble me poser une question, le ton employé presque insistant semble être affirmatif. Impossible de faire marche arrière.
— Certainement, balbutiai-je.
M'invitant à sa suite, il me conduit dans une vaste salle à manger aussi grande que mon appartement à New York. Mes yeux se posent sur chaque détail comme s'il ne fallait rien oublier. Des moulures Haussmaniennes habillent les murs d'un blanc immaculé jusqu'au plafond. La finition est à la fois épurée et noble. Plus loin se trouve une cheminée d'époque victorienne, trop propre pour avoir servi souvent, sur laquelle repose un vieux miroir noirci par le temps.
De larges baies vitrées, entourées de fins rideaux gris, laissent entrer les doux rayons du soleil de ce milieu de matinée et offrent un spectacle saisissant sur cette nature qui s'éveille. Mon regard s'égare par la fenêtre puis revient plus près de nous.
Le petit déjeuner vient d'être déposé sur l'imposante table en marbre : thés de diverses variétés, chocolat, café, viennoiseries, pains grillés et fruits frais font étalages.
Mr Peterson s'installe en bout de table, me désignant avec autorité un des sièges près de lui. Le cœur martelant dans ma poitrine, je m'avance doucement, contrainte de le satisfaire. Le sentiment de trahir Adam grandit en moi à chacun des pas que je fais et l'ultime question tourne en boucle dans ma tête ; Que me veut-il ?
De toute évidence, ce n'est pas faire connaissance avec la petite amie de son fils autour d'un copieux petit-déjeuner. Ses aspirations vont beaucoup plus loin et ce côté calculateur m'agace un peu.
— Thé, café ou chocolat ? demande Mr Peterson toujours avec cet intérêt calculé.
— Un thé, je vous remercie, dis-je en joignant mes mains contre mes genoux comme si je craignais de ne prendre trop de place.Une femme plus âgée que moi, en tablier de soubrette arrive et se tient à sa gauche, mains placées sur le devant, attendant sûrement ses ordres. D'un mouvement de tête, il lui indique de nous servir et la jeune soubrette s'emploie à combler nos désirs, souriante. C'est à ce moment que je ne me sens pas à ma place, au milieu de tant de protocoles.
Mel, de son prénom, est en quelque sorte la domestique embauchée au sein de la famille depuis une vingtaine d'années, m'explique Mr Peterson. Parfaite dans sa tâche, elle me propose un éventail de thé dont je peine à retenir les noms du fait de leur rareté. Pour lui faciliter la tâche, je choisis un thé blanc. Elle s'exécute tout en me proposant du sucre pour ma boisson chaude. Là, encore le choix est important.Sans hésitation, je prends du sucre candi pour la découverte. La soif me guide ensuite vers un jus de pamplemousse dont la légère amertume se marie avec les douceurs choisies plus tôt.
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No ordinary love
RomanceStéphanie a quitté la France pour vivre aux États Unis et se rapprocher de son père. Cela fera deux ans qu'elle travaille au sein de la Carter Corporation et s'est installée à New York. Grâce à Matt, un bad boy au grand cœur, et de Lisa, une jeun...