Chapitre 40

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Point de vue Adam

Les répétitions se sont enchaînées presque tous les soirs  et on a bossé comme des dingues. Colin a écrit une bonne partie de la nuit et le peu de sommeil qu'il a encaissé le rend d'une humeur infernale.
De mon côté, j'ai enchaîné le boulot au Luna 's, les travaux pour l'agencement de la boutique, les rendez-vous avec Ryan Carter et les nombreuses répétitions, si bien que j'étais complètement fissuré en rentrant chez moi. Steph a enchaîné son boulot à la Carter Corp, les heures supplémentaires demandées par Gabriel, son manager, ainsi que les répétitions ainsi que écrire les paroles de chansons jusqu'à 2 heures du matin.

On ne s'est pas beaucoup vu ces derniers temps et heureusement qu'on vit ensemble sinon j'aurais craqué.
En résumé, nous sommes tellement fatigués de cette petite vie à 100 à l'heure que je suis devenu un abonné incontesté du café noir et que j'ai réussi à entraîner ma puce avec moi. Elle qui ne jurait que par des mixtures avec un taux de sucre élevé, à présent, elle tourne à la caféine.

Ce week-end, j'ai pris sur moi en demandant à Colin de nous laisser deux jours de relaxe, pour que tout le monde décompresse un peu. Une occasion d'honorer l'invitation de mon père à laquelle ma puce tient tellement et de recharger nos batteries usées par tant de travail acharné. Si Doris et mon ange ont accueilli la nouvelle comme une félicité, Colin n'a pas semblé approuver plus que d'ordinaire. Bourreau de travail incontesté, mon meilleur ami a du mal à accepter de se poser juste un moment. Pour lui, le travail doit être intense jusqu'à ce qu'on récolte les fruits de notre labeur. Une méthode qui a fais ses preuves puisqu'elle nous a conduit au sommet mais qui n'exclus pas le besoin de vacance. Et justement, j'avais besoin de voir ma puce un peu plus qu'une heure par jour et de passer du temps avec elle.

C'est ainsi que ce matin, nous roulons en direction du domaine familial de mes parents, aux Hampton. Une occasion d'honorer l'invitation de mon père à laquelle ma puce tient tellement. Même si je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, je cède une nouvelle fois à ses envies.

Nous longeons les kilomètres sous une musique Jazzy, tranquille tous les deux. Une main sur le volant et l'autre serrant la main de ma puce, je conduis sur une autoroute où le trafic est fluide par un temps splendide. Seul ombre au tableau : revoir le paternel et tous les points négatifs que cela impose.

Nous arrivons au bout d'une heure et quart devant le domaine. Le portail s'ouvre seul sur la fameuse allée de peupliers majestueux, donnant sur la vaste cours bordées de jardins que ma mère se plaît à nommer cottage. Comme tous les socialites, mes parents apprécient d'avoir une résidence aux Hampton et une autre sur Miami. Mon enfance a ainsi été partagée entre ces deux lieux chargés de souvenirs quelques peu figés et superficiels.

Garant la camionnette prêt des jardins, je coupe le contact, coulant un regard interrogateur sur Stéphanie qui écarquille les yeux de stupeur face au tableau de richesse qui se tient sous ses yeux. Et sans quitter les yeux de la demeure, elle s'exclame :

— Je ne savais pas que tu habitais dans un domaine si immense, si ...! , remarque-t-elle avec surprise.
— Luxueux ? Et bien oui, c'est le cas, repris-je avec un soupir, c'est en partie dans cette maison que j'ai grandi. Ici et à Miami.

En regardant à mon tour cette demeure aux moulures parfaites et à l'architecture étudiée, j'y vois tous mes souvenirs. Et même s'il y a eu des moments de bonheur, l'inquiétude prend toute la place. Un mélange de satisfaction mêlée à une angoisse persistante dont je connais les raisons, me pousse à me rappeler des mauvais moments. Ceux qui ont emprisonné mon passé à tout jamais.
En l'observant, j'ai une légère crainte. C'est qu'elle m'associe, sans le vouloir à cet étalage de richesse.

No ordinary love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant