No ordinary love

Chapitre 28

Le moment tant attendu est enfin arrivé. Embarqués dans cet engin d'acier, composé de multiples pièces détachées assemblées les unes aux autres, nous nous envolons vers Boston.
La maison de production s'est chargée de toute dépense que ce soit pour le voyage ou pour l'hôtel.
Fini les longs trajets en camionnette, les pauses dans des endroits improbables, les attentes interminables aux postes de péages ou encore la fatigue qui s'en suit pour celui qui conduit.
En un mot, c'est une belle avancée qui sonne notre ascension vers une gloire certaine et espérée.

Néanmoins, nous décidions de transporter notre camionnette dans l'avion, dévidés à nous accorder quelques jours de plus le long de la côte.

Après avoir donnés nos billets à l'hôtesse de l'air nous prenons place dans l'avion. Entrée la première, je sélectionne ma place parmi celles installées près du hublot tandis qu'Adam s'installe à mes côtés.
Devant nous, se tiennent Doris et Colin, silencieux.

Adam et moi, sommes redevenus amis mais les liens « amoureux » qui nous unissaient naguère, ne renaîtront pas encore de leur cendre. Il y a bien des choses qui me gênent et que je souhaite éclaircir avant cela. Et même si sa tristesse fait échos en moi, la seule question qui me tarabuste est de connaître l'intensité de ses liens avec Fiona tout comme l'importance de Lucy à ses yeux. Autant de questionnement qui sont restés dans le flou et qui ont besoin d'éclaircissements.
Notre rapprochement fût une bonne nouvelle pour Lisa et Matt, qui avaient été profondément touchés par la visite d'Adam à Carter Corporation.
Colin ne se prononça pas sur le sujet, comme à l'accoutumée. Je compris seulement qu'il appréciait de revoir son ami rempli d'allégresse et le retour d'une bonne ambiance au sein du groupe.

Observant la vue par le hublot, Adam me tend un écouteur que je saisis, me plongeant dans une réalité musicale qui est la sienne. Cela me fera patienter pendant les quelques heures de vol que nous avons.

Lorsque les premières notes de musique coulent dans mon oreille, des émotions que je croyais ensevelies pour toujours reviennent à mon bon souvenir, créant un flot de sensations inavouables.
Adam et moi avions mêlé nos chansons sur une seule et même playlist, il y a quelques temps, et je m'apercevais qu'il l'avait conservé. Pour ma part, je ne l'écoutais plus et c'était la première fois que je le faisais depuis un long moment.
Alors que mon regard s'échappe vers Adam, je m'aperçois qu'il ne me quitte pas des yeux. Saisissant ma main dans la sienne et la caressant avec son pouce, il se rapproche et murmure à mon oreille :

_ tu comptes beaucoup pour moi, je t'aime comme j'ai jamais aimé  auparavant ... je veux juste que tu me laisses une chance de te le prouver ...

Ce murmure au creux de mon cou, provoque une douce tension longeant ma colonne vertébrale et allant se perdre sur mes reins. A son contact, mon corps se réchauffe et s'anime de multiples courants d'adrénaline, embrasant mon âme.
Mais le poids de mes soupirs me ramenant à la réalité, je réalise que mon imagination a encore fait des siennes et que j'ai besoin de temps.

Arrivés à Boston, chargés de nos caisses de matériels et de nos valises, nous observons les lieux idylliques et presque paradisiaques en cette fin de journée que nous offre la ville de Boston.

Récupérant notre camionnette, Colin nous conduit à l'hôtel, dont deux chambres sont à notre entière disposition.
Adam entoure ma taille avec son bras et demande à ce que nous soyons tous deux dans la même chambre. Colin ne se prononce pas, saisit les clefs de l'une des chambres et se dirige vers le couloir en question suivi de Doris.
Adam et moi les suivons jusqu'à la chambre suivante qui se trouve être immense : un grand lit situé dans une pièce donnant sur une grande salle de bain et un salon équipé de fauteuils, d'une table basse et d'un mini réfrigérateur donnant sur une petite terrasse.
La classe, en somme.
Adam passe derrière moi, entourant ma taille de ses bras musclés, et murmurant à mon oreille :