L'Intrigant Étudiant ( Saga Des Pelizarri 2)

Chapitre 15

Les mains en visière, Lucas arpentait la pièce de façon nerveuse. Il se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Il tourna la tête vers la jeune femme un moment et soupira longuement. Il sentit son téléphone portable Vibrer dans la poche de son pantalon. C'est en crispant les mâchoires qu'il décrocha.

- Quoi ? Lâcha -t-il.

Son frère lâcha plusieurs jurons à l'autre bout du fil.

- Salut à toi aussi petit frère, Ironisa son frère.

Lucas soupira et s'assit . Il savait que son frère avait été mis au parfum de ce qu'il venait de faire et le connaissant, il n'allait pas tarder à lui remonter les bretelles.

- On peut savoir ce qui te passe dans la tête , rugit Celui-ci.

Lucas regarda la jeune femme couchée encore une fois de plus et sortit.

- Enzo, je crois que je suis trop vieux pour que tu me gronde, répliqua Lucas sur le même ton.

Son frère émit un rire guttural avant de se stopper net.

- Tu es vieux mais tu n'es pas sage du tout, je te donnes vingt quatre heures pour réparer ta bêtise ou sinon je te ferai fesser vieux ou pas.

Il raccrocha sans que Lucas ne puisse en placer une. Il rangea son téléphone et s'assit sur le canapé.

Véronica avait du mal à ouvrir les yeux. Sa tête lui faisait atrocement mal et elle ne savait pas quoi faire pour atténuer la douleur. Elle ouvrit péniblement les yeux mais sa vision était floue. Elle ne savait même pas comment elle avait fait pour se retrouver ici, tout ce dont elle se rappelait c'est qu'on lui avait posé un mouchoir sur le nez alors qu'elle sortait la poubelle. Elle essaya de se redresser mais son mal de tête ne faisait qu'empirer les choses. Elle soupira et se recoucha.

Lucas revint avec les courses qu'il venait de faire. Il referma la porte et posa les paquets sur le plan de travail. Il se demandait si elle s'était réveillée ou pas. À vrai dire, il appréhendait sa réaction au réveil mais le mal était déjà fait et il ne pouvait faire machine arrière. Il décida d'aller la voir pour s'enquérir de ses nouvelles.

Il la trouva assise sur le lit à se tenir la tête entre les mains. Il faut dire que le somnifère qu'il lui avait fait respirer était assez fort.

Véronica leva la tête et crut voir la silhouette d'un homme. Sa vision était encore trouble donc impossible de bien distinguer les formes.

- Qui êtes vous ? Osa-t-elle demander.

L'homme s'approcha d'elle. Il vint s'asseoir sur le lit près d'elle.

- Bon retour parmi les vivants, lâcha Celui-ci.

Cette voix, elle la reconnaissait parfaitement pour l'avoir mainte fois entendu. Sa vision s'éclaircit et elle put enfin identifier celui qui se tenait là.

- Lucas, lâcha Véronica.

Lucas sourit malgré lui car il n'aimait pas cette lueur qu'il voyait dans ses yeux. Il n'aimait pas voir cet air terrifié qu'elle arborait , comme s'il voulait lui faire du mal. Il décida néanmoins de ne rien laisser paraître.

- J'ai toujours su que tu étais un délinquant et cela se confirme aujourd'hui.

Lucas se passa une main dans les cheveux. Il s'attendait à cette réaction, il s'attendait à cette haine mais il refusait de lui dire la raison pour laquelle il l'avait emmené ici au risque de la mettre en danger.

- Tu ne comprends pas, lâcha-t-il en se levant.

Elle se essaya de se lever mais elle était encore faible.

- Je comprends parfaitement, j'ai toujours compris . Répliqua-t-elle. Je savais que tu étais louche mais je te croyais pas capable de me kidnapper.

Lucas soupira car c'était un exercice compliqué pour lui. Il s'était promis de ne rien révélé jusqu'à ce que la tempête passe mais cela était plus difficile que prévu. Tout était compliqué et il ne savait plus quoi faire.

- Qu'est ce que tu vas faire ? Me violer ? Me tuer ? Qu'est ce que tu attend de moi bon sang ? Hurla-t-elle.

Lucas eut un pincement au cœur en entendant cette parole sortir de sa bouche.

- Un seul mot Tesoro et je ne réponds de rien du tout, la prévient-il. Je suis peut être bizarre mais le viol est une chose que j'ai en horreur.

Véronica vit qu'elle l'avait profondément blessé. Un voile de tristesse venait de passer sur son visage. Il sortit brusquement la laissant seule. Véronica était consciente qu'elle avait été méchante avec lui mais que pouvait-t-elle faire à part réagir de cette manière ? Elle se donna toute la peine du monde et réussi à se lever.

Lucas balança son verre à l'autre bout de la pièce , comment Véronica pouvait-t-elle penser une telle chose de lui ? Il est vrai qu'il n'était pas un saint mais de là à faire du mal à une femme c'était au dessus de ses forces. Il prit son téléphone et appela Mikhaïl.

- Comment avance les choses ? Demanda-t-il.

- Comme prévu mais ça ne va pas tarder à dégénérer , tiens toi donc prêt pour celà, répondit celui-ci.

Lucas inspira profondément et se passa une main dans les cheveux. Il avait hâte que toute cette histoire puisse se terminer pour aller de l'avant.

- Comment a-t-elle réagi ? Demanda Mikhaïl.

Lucas soupira et se posta devant les baies vitrées. La ville commençait à se vêtir du manteau de la noir et il n'allait pas tarder à faire nuit d'ici peu.

- Comme je m'y attendais, répondit-il.

Il ferma les yeux un moment et raccrocha . Il inspira profondément et remis son téléphone dans la poche de son pantalon.

- Tu parles de viol alors que je suis encore puceau, quelle ironie n'est-ce pas ? Maugréa-t-il.

Il décida d'aller à la cuisine pour faire quelque chose à manger car cela faisait deux jours qu'elle n'avait rien avalé.

- Je suis désolée, entendit-il dans le dos.

Il reposa la casserole sur le plan du travail et courut presque vers elle.

- Mais tu es folle ou quoi Véronica ? Tu es encore faible, la grogna-t-il doucement.

Il la souleva et alla la faire coucher sur le canapé du salon. Une fois sûr qu'elle était bien installée, il décida d'aller terminer ce qu'il faisait mais une main le retint.

- Je suis désolée, répéta- t-elle.

Lucas la considéra un instant.

- Pas grave, lâcha-t-il en s'en allant.

Lucas entra dans la cuisine l'esprit emmêlé. Il se mit à découper les ingrédients devant servir à faire le repas. Il se demandait bien comment toute cette histoire allait se terminer.

Véronica lutta un moment avec le sommeil mais il était plus fort qu'elle , elle cligna les yeux et crut voir Lucas mais ses paupières se refermèrent rapidement.

Lucas continua de la regarder pendant un long moment, jamais il n'aurait cru que sa vie prendrait un tournant aussi dérisoire. Il prit un drap et la couvrit avec. Il savait que tôt ou tard il faudrait qu'il remette les choses à leur place mais pour le moment, il se devait de profiter de l'instant présent, quitte à y laisser sa peau.