L'Intrigant Étudiant ( Saga Des Pelizarri 2)

Chapitre 12

Lucas balança rageusement tous les dossiers du bureau. Andreï entra pour s'enquérir de ce qu'il n'allait pas.

- Qu'est ce qu'il se passe ? Demanda celui-ci en s'asseyant.

Lucas se passa une main sur le visage et se leva.

- J'ai l'impression de tourner en bourrique. Je reviens toujours à la case départ, mon père était très futé. Même si j'ai réussi à percer quelques informations concernant toutes ses magouilles, j'ai l'impression que c'est la partie visible de l'iceberg.

Andreï le regarda un moment.

- Et si tu me disais pourquoi tu veux absolument régler cette affaire.

Lucas le considéra un moment et s'assit enfin.

- Je veux arrêter ces cauchemars que je fais depuis si longtemps et aussi rendre justice à une mère et sa fille.

- Développe.

Lucas ne l'avait jamais dit à quelqu'un ni même à Lorenzo. Andreï était le mieux placé pour l'aider, il était enfin décidé à lever un voile sur ce secret, enfin une partie.

- J'étais là, lâcha -t-il enfin.

Andreï n'avait pas l'air d'avoir compris le sens de ce qu'il venait de dire.

- J'étais là le jour où Juan Antonio Moretti a été assassiné.

- Comment tu peux t'en rappeler ? Tu étais très Jeune. Tu devais avoir trois ans je crois.

- Il y'a des choses qu'on oublie pas Andreï et il faut absolument que je trouve le fin mot de cette histoire. Je veux savoir pourquoi mon père m'a emmené à cet endroit car depuis ce jour, je n'ai plus jamais fermé les yeux. Termina Lucas en sortant.

Il pretexta avoir une urgence à régler car connaissant Andreï, il savait que celui-ci n'allait pas tarder à le harceler des questions auxquelles il ne voulait pas répondre.

Véronica était entré depuis un bon moment. Elle trouva Kelly endormie, chose rare d'ailleurs. Elle se dirigea dans sa chambre décidé à élucider ses doutes. Elle prit son téléphone et appela Clara.

- Allô, répondit celle-ci la voix encore endormie.

Véronica sourit en devinant pourquoi elle était encore endormie à cette heure.

- Dis donc, on dirait que vous n'avez pas perdu du temps. Fit-elle remarquer.

Elle entendit Clara soupirer à l'autre bout du fil.

- Je suis sûre que ce n'est pas pour cela que tu m'appelles n'est ce pas ?

- Toujours aussi rabat joie, lâcha Véronica. Mais bon je t'appelais pour te demander le nom du jeune frère de Lorenzo.

- Lucas José Pellizarri, répondit Clara . Pourquoi tu veux savoir d'abord ?

Véronica n'allait certainement pas lui dire ses raisons.

- Je le garde pour moi Clara , alors à plus tard.

Elle raccrocha sans qu'elle ne puisse lui dire quoi que ce soit. Elle prit son ordinateur et se mit à faire des recherches sur lui. Il avait battit un véritable empire avec son frère aîné. Il était d'ailleurs propriétaire de plusieurs hôtels dans le monde et aussi à la tête d'une vingtaine d'entreprise. Le plus intriguant c'est que la presse parlait plus de son frère que de lui , même si on le mentionnait souvent, Lucas Pellizarri vivait dans l'ombre de son grand frère. Ce que Véronica n'arrivait pas à expliquer était le fait qu'il soit ici à Moscou, dans cette université alors que toute sa vie, il avait eu des professeurs à l'Université. Il possédait des résidences ici à Moscou et plusieurs appartements mais il avait préféré s'installer ici. Lucas Pellizarri était un mystère que Véronica devait à tout prix percer.

Elle souffla et se leva du lit. Elle sortit de la chambre et vit Kelly qui était assise devant la télévision comme d'habitude.

- Salut toi, lança Kelly et lui consacrant son attention.

Véronica l'enlaça et s'assit près d'elle.

- Comment se fait -t-il que tu te soit réveillé aussi tard aujourd'hui ? Demanda Véronica.

- Je me suis pas vite endormie hier soir.

Véronica la regarda avec suspicion.

- Ne penses surtout pas que je suis allée faire des bêtises, tu peux demander à Lucas, je suis allée boire du chocolat chaud chez lui.

Encore ce Lucas. On dirait qu'il est décidé à s'implanter dans nos vie, pensa Véronica.

- D'ailleurs j'y ai croisé un type assez bizarre qui m'a fait froid dans le dos, ajouta Kelly en grimaçant .

- Un type assez bizarre ?

- Oui, comme ces tueurs à gages qu'on voit dans les séries mais sauf qu'ici c'est la réalité et on ne les croise pas aussi facilement.

Véronica se défendit de rappeler à Kelly que tout le monde ne vivait pas dans son monde à elle. Même si Kelly avait l'air d'une fille extravertie, Véronica savait qu'au fond elle avait une âme de petite fille et cette âme de petite fille croyait encore aux contes de fées et aux bonnes personnes. Véronica aurait été cruelle si elle lui disait que tous les films qu'elle se faisait dans sa tête ne reflétaient pas la réalité.

Lucas gara sa moto et rangea son casque. Il mit ses lunettes de soleil et s'avança d'une démarche lente et précise. Inutile de dire que son entrée fit sensation Comme toujours. Lucas n'aimait pas trop se faire remarquer ni même attirer l'attention. Des fois il aurait aimé être une personne normale sans qu'aucun journaliste ni même personne ne vienne lui rappeler son statut de milliardaire. Il trouva Abraham Anderson assis. Il savait qu'il était là depuis quelques minutes à l'attendre. Celui-ci se leva dès qu'il vit Lucas et lui fit son sourire aussi faux que la jeune femme qui l'accompagnait.

Abraham Anderson était un policier à la retraite. Il était un ami à Juan Antonio Moretti, un ami qui n'avait pas hésité à poignarder son compagnon dans le dos pour quelques miettes. Lucas serra la main qu'il lui tendit et lui intima de s'asseoir avant d'en faire de même.

- Je n'ai pas cru quand j'ai su que c'était le fils de Roberto Pellizarri qui m'appelait. Commença celui-ci.

Lucas le regarda droit dans les yeux et ce qu'il suspectait s'avéra être vrai. Abraham Anderson était bel et bien une personne corrompue.

- Je ne vous ai pas fait venir pour cela , je voulais avoir quelques informations sur la nuit du quatorze novembre mille neuf cent quatre vingt dix huit.

Abraham blêmit tout à coup et but nerveusement le contenu de son verre.

- Comment voudriez vous que je le sache enfin ? Je n'étais pas présent ce jour là , bafouilla-t-il.

De plus en plus en rage. Lucas essaya quand même de se contenir. Il détestait les scandales.

- Vous savez, ce que je déteste par dessus la tête, ce sont les menteurs , le violeurs, les hypocrites et surtout ceux qui essaient de se payer ma tête, articula Lucas avec une voix calme mais si menaçante.

Il se redressa de son siège et rapprocha son visage de celui d'Abraham.

- Je vous ai appelé ici pour confirmer un doute, maintenant que c'est fait, je ne peux que vous dire une seule chose.

Il se leva et mit de l'ordre dans ses vêtements.

- Surveillez vos arrières Abraham, parce qu'une balle peut partir de n'importe où et vous serez aussi surpris qu'un kidnapping est vite arrivé.

Lucas sortit du restaurant en souriant. Il venait de jeter les dés et n'attendait que les résultats. S'il avait appris une chose dans sa vie, c'est que tout vient à point à qui sait attendre et il savait qu'Abraham Anderson n'allait pas tarder à lui livrer sans savoir des informations sur son enquête.