Rencontre

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Je vais à une école plutôt étrange pour les humaines ordinaires. Moi je n'apprends pas comment calculer la racine carrée de 125, mais plutôt quoi faire lorsque le bêta rentre dans la pièce, quels signes de respect adopter envers l'alpha de la meute... Je suis l'âme soeur de l'alpha Antoine, de la meute du sud. Je ne suis pas née chez les loups-garous, mais plutôt dans une famille humaine, dans la plus grande acceptation du mot humain.

6 ans plus tôt

-Espèce de bonne à rien ! Même pas fichue de ramener du lait sans le renverser !
Les coups fusaient, mais j'étais habituée et endurcie. Je grimaçais lorsque son poing entra en contact avec mon arcade sourcilière. Je vais avoir un beau tocard difficile à cacher. Les questions vont surgir, comme la fois où il m'avait frappée sur la joue. Tout le monde me demandait d'où ça venait sans que je ne puisse dire la vérité. Il m'aurait frappée encore plus si quelqu'un le savait. Mon père quitta la pièce, sa démarche encore saoule. Je soupirais de soulagement lorsque je fus enfin seule. Je pris mes économies dans un petit pot et allai m'acheter des pansements.

Je sortais de la pharmacie, quittant avec empressement l'homme en charge de la section des blessures légères qui posait un peu trop de question. Trop occupée à fixer le sol pour éviter que quelqu'un ne voit mes blessures, anciennes comme récentes, je ne vis pas l'homme dans lequel je fonça à une vitesse plutôt grande, étant en train de courir. Je ne pus m'en empêcher de lever la tête et le regretta lorsque je vis l'expression de l'homme se dégrader au fur et à mesure qu'il voyait mes blessures.
-Désolée, murmurais-je en le contournant.
Il m'attrapa le bras avant que je ne puisse partir.
-C'est ma faute, affirma-t-il en ne me quittant pas du regard.
Ce même regard me gênait, il comportait beaucoup trop d'affection pour quelqu'un que tu viens juste de rencontrer.
-Je, euh je crois que je vais rentrer...
Son regard changea, comme s'il venait de penser à quelque chose d'important.
-Qui t'a fait ça?
-De quoi parlez vous ? dis-je en jouant à l'innocente.
-Tu sais très bien de quoi je parle.
L'homme à qui je parlais était davantage un adolescent de 16 ans. Son visage comportait cependant une maturité qui le vieillissait. Ses cheveux noirs était si lustrés et semblaient si doux qu'on devait lutter d'y poser la main. Ses yeux étaient d'un vert émeraude aussi profond que l'océan.

Je ne sus quoi répondre. Je trouvai à la va-vite une excuse bidon.
-Je suis tombée.
Il semblait dubitatif, mais laissa couler. Je tentai en vain de retirer mon bras de son emprise, mais il était beaucoup plus fort que moi et beaucoup trop fort pour un adolescent moyen.
-Je vais rentrer chez moi.
-Je ne crois pas, non.
Je reçus un coup sur la tête qui me fit perdre connaissance.

Je repris connaissance dans une petite voiture sur le siège passager. Ma tête m'élançait, mais je n'y prêtais pas attention. L'homme qui m'avait interceptée dans la rue conduisait et m'avait kidnappée. Il se tourna vers moi lorsqu'il vit que je me suis réveillée.
-Je suis un loup-garou.
Même pas de bonjour, d'excuses pour m'avoir assommée, juste un simple délire idiot !
-Faudrait arrêter la drogue mec.
J'ai vraiment dit ça à un homme de 6 ans mon aîné sans même sourciller ! Faut croire que je change.
Il se gara sur le bas côté et sortis de la voiture, m'invitant à en faire autant. J'ouvris la portière, incertaine de ce qu'il allait faire. J'avais peut-être 10 ans seulement, mais j'avais tout de même du bon sens et je savais ce qu'on faisait aux filles qu'on kidnappe. Lorsque je me trouvais à un mètre de sa personne, il débuta sa transformation. Devant moi se trouvait un loup énorme, au pelage doux, lustré et d'un noir profond, aussi profond que ses yeux dorés. Je reculais jusqu'à l'automobile, me persuadant que c'était une blague. Mais au fond de moi je savais que c'était vrai. Je le regardais reprendre forme humaine, avec heureusement un pantalon.
-Je suis Alpha Antoine, de la meute du sud. Et tu es mon âme soeur.

Sur le coup j'avais paniqué, ayant 6 ans de moi que lui. Mais ce ne fut pas la seule fois que je perdis ainsi le contrôle. Trois jours après mon arrivée dans l'école, j'ai fait beaucoup parler de moi.

Cher Alpha Antoine,
Ici la directrice de l'établissement à lequel va votre âme sœur Joamy. Cette lettre est pour vous informer qu'elle a fait une énorme crise de panique hier. Elle a réagi car une des femmes qui s'occupent des filles a touché son épaule sans avertissement. Ses yeux se sont obscurcis et Joamy ne semblait plus nous voir. Elle hurlait de la laisser tranquille, de ne pas lui faire de mal et s'est blessée tout de même sérieusement au bras et à une dizaine de côtes, mais rien n'engageant le pronostic vital. Elle est présentement alitée et elle se remet tranquillement.
Avec tout mon respect,
Mme Sissi,
Directrice.

J'avais vu mon père. Lorsque cette femme m'a touché l'épaule, j'ai vu mon père qui s'apprêtait à me frapper. J'ai perdu le contrôle trop facilement. Je ne rappelle plus de grand chose, sauf la lettre que Antoine m'a envoyé suite à mon accident.

Ma belle Joamy,
Ta directrice m'a mis au courant de ce qui s'est passé il y a quelques jours. Se pourrait-il que ça ait un rapport avec ton visage lorsque nous nous sommes rencontrés ?

La suite comportait tant d'amour que même Romeo et Juliette ont dû être jaloux. Sauf que je ne l'aime pas moi. Pas autant.

Il a deviné trop facilement. Lorsqu'à mes dix-huit ans j'irai vivre avec lui, il me sera difficile de lui cacher mon passé. Et tout le reste.

 Cet univers n'est pas de moi mais de HayleyMoon02 . Tous les personnages (sauf Sissi) sont les miens, tout comme l'histoire.

Fighting for happinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant