Fighting for happiness

Poignet

Hey ! Ce chapitre est un peu plus court, mais il a été difficile à écrire. Le prochain sera meilleur, je vous jure.

-Je n'ai pas à m'expliquer, chuchotais-je. Ça ne te concerne pas.
Il saisit mon poignet, emporté par la fureur.
-Tu pense vraiment que je n'ai pas à savoir pourquoi tu crois que je vais te blesser ? Je te rappelle que je suis ton futur compagnon, ce qui te concerne me concerne aussi. Je ne suis pas un monstre, Joamy. Je ne prends pas plaisir à la souffrance des autres, qu'elle soit intérieure ou extérieure.
Je ne répondis pas, ne sachant pas quoi dire.
-C'est vraiment ce que tu penses ?continua-t-il.
Un éclair de douleur me parcourra le poignet à l'endroit où il le tenait, mais je fis de mon mieux pour rester stoïque.
-Alors, Joamy, je vais t'apprendre quelque chose sur moi ; je ne suis pas du genre à jouer dans le dos des gens, mais plutôt à jouer cartes sur table. Si j'avais voulu te blesser, tu l'aurais su la première fois que nous nous sommes rencontrés.
Sa fureur me semblait inappropriée et exagérée, mais on nous avait averties à l'école que les loups ont des émotions exacerbées. La poigne sur mon poignet augmenta tellement que je levais les yeux et croisais son regard. J'en eu le souffle coupé. Son loup commençais à prendre le contrôle du corps d'Antoine sous la colère, et c'était ce même loup qui me broyait l'os.
-Antoine ! Lâche-moi !
Une seconde vague de douleur me submergea, mais beaucoup plus importante que la précédente. Sous le coup de la douleur, je tombais à genoux. On entendit un craquement.
-Antoine ! articulais-je entre mes dents tandis que je tombais sur le flanc.
Ses yeux perdirent leur couleur doré, et il se pencha sur moi, lâchant sa prise de fer, tandis que je luttais pour ne pas hurler de souffrance.
-Bon sang, Joamy, je suis désolé ! Je m'excuse ! Je t'emmène à l'hôpital.
Mon sang me fit qu'un tour.
-Non, non, non ! Pas l'hôpital ! S'il te plait, pas l'hôpital !
Des cicatrices résultant de mon père traînaient encore sur mon épiderme et un médecin saurait de quoi il en retournait. Un simple loup ne pourrait dire en les voyant que j'ai été frappée à répétition.
Il sembla perplexe.
-Je ne te laisse pas le choix, tu iras à l'hôpital que tu le veuille ou non, dit-il en me prenant dans ses bras. Mon bras effleura le plus légèrement possible son torse et déjà je dus serrer les dents pour ne pas crier.

PDV Antoine
Bon sang ! Qu'ai-je donc fait ? Je courrais à toute vitesse, mon précieux fardeau entre les bras. J'envoyais un message à travers le lien de meute au médecin de la tribu, Rodrigo, mais Daisy, comme tous les autres, l'intercepta et me posa des centaines de questions auxquelles je n'avais pas du tout envie de répondre.

Rodrigo est d'origine espagnole et a trouvé sa compagne ici, Rose. Il est donc resté ici puisque celle-ci, impitoyable, refusait de quitter sa famille. Il ressemble à un homme dans la vingtaine, mais il a 43 ans. Les loups sont bons pour ce genre de choses.

Rodrigo me demanda où il devait me rejoindre. Alarmé par la situation et sur les nerfs, je lui hurlais presque par le lien de meute de se diriger vers le bâtiment qui nous servait d'hôpital. Nous disposions de tout l'équipement nécessaire, que ce soit pour les loups ou pour les humains. Rodrigo pourra certainement soigner Joamy, ou au moins apaiser la douleur que je percevais dans son masque stoïque. À chaque fois que mon torse effleurait le plus nominalement possible son bras, elle souffrait visiblement le martyr. C'était compréhensible puisqu'un loup sous forme humaine est beaucoup beaucoup plus puissant qu'un humain ordinaire. Lorsque le loup prenait le contrôle du corps humain, la force du loup sous forme lupine et du loup sous forme humaine se combinaient, créant un surhomme. Le loup garou qui a perdu le contrôle peut tuer quelqu'un d'une seule main. Cependant, ce loup est déclaré comme étant faible car la perte de contrôle est inadmissible. Cette même perte peut entraîner des conséquences comme celle-ci que je dois assumer.

Pourquoi ai-je donc perdu le contrôle aussi facilement ? Même si ses propos m'ont fâché, j'aurai du être en plein contrôle, pas laisser la place à mon loup pour qu'il épanche ses émotions. Mes faiblesses ont eu une conséquence terrible sur la relation naissante avec Joamy. Je suis prêt à parier qu'elle me déteste et qu'elle me craint maintenant. Et avec raison. Son poignet en miette me procurait honte, douleur et culpabilité à un niveau inimaginable chaque fois que je posais les yeux dessus.