Mathew et sa meute

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Multimédia : ne bavez pas trop !
PDV Phillipe
Je déteste me lever tôt, surtout pour mon boulot de bêta, mais je devais bien ça à mon frère pour les premières semaines que Daisy a emménagé chez nous. Il comblait son poste et le mien à la fois, ce qui était éreintant, même pour un loup-garou. À quelques kilomètres de la frontière, je commençais à percevoir les effluves témoignant de la présence de Ludovic. Arrivé à la démarcation des deux territoires, je sentis un poids sur mon dos.
-Salut mon pote ! S'écria Ludo, perché avec confort.
-Donc, c'était assez urgent pour que je me lève, mais pas assez pour que tu t'empêches de m'énerver ?
-T'as tout compris vieux !
Un raclement de gorge me fit sursauter tandis que Ludo débarquait rapidement de mon dos.
-J'aurais cru que mon vieil ami aurait su mieux se tenir devant un Alpha... dit une voix familière.
-Ludo, c'est ça que tu appelles un problème ? Un Alpha voisin qui vient nous voir ?
Mathew est l'alpha de la meute voisine et Antoine et moi le considérons carrément comme notre cousin. Il était aujourd'hui accompagné par plusieurs guerriers sous forme de loups de sa meute.
-Je savais que tu ne te lèverais pas si j'employais d'autres termes, se défendit Ludo.
-En tout cas... Soupirais-je. Qu'est-ce que tu viens faire ici, mon cher ?
-Premièrement, nous avons entendu parler de l'arrivée de la compagne humaine de ton frère. Deuxièmement, nous aimerions renouveler le traité entre nos meutes.
-D'accord... Laissez-moi quelques minutes, je vais en parler avec Antoine.
M'éloignant de nos visiteurs, je contactais mon frère. Revenant quelques instants plus tard, j'annonçais à Mathew la décision de mon Alpha.
-Voudriez-vous venir ce soir pour une soirée ?
-Très bien, à ce soir alors. Je suis heureux de t'avoir revu Phil.
-Moi aussi Mat.

Un des loups semblait toutefois être en désaccord avec les décisions de son Alpha. Je me mis hors de son chemin, car sa gueule était ouverte et révélait de grands crocs, acérés même pour des loups-garous. Son pelage gris contrastait avec celui de son voisin noirâtre qui avait lui aussi l'air frustré. Il faudra que je les surveille tous les deux ce soir.

PDV Joamy
Je me suis réveillée doucement, sans les cris de mme Sissi ni de bruits de portes qui claquent. La lumière entrait par la fenêtre selon un angle bizarre, il était soit tôt dans l'après-midi ou tard dans la matinée. Je n'avais pas l'habitude de me lever à cette heure, mais pour ma défense, l'heure à laquelle nous sommes arrivés à la maison d'Antoine est assez tardive pour que je dorme encore toute la journée. Je n'avais cependant plus sommeil. En me tournant dans mon lit plus moelleux que ce que j'avais l'habitude, j'heurtais de l'abdomen un torse incommensurablement musclé. Me relevant en sursaut, je me détendis légèrement lorsque j'ai remarqué qu'Antoine me regardait avec un rire dans le regard. Je soupirais et m'appuya contre le mur, toujours assise. Au bout de quelques instants lassant pendant lesquelles je ne bougeais pas, Antoine me regardait toujours avec une émotion inconnue dans le regard. Ce regard me faisait sentir bizarre. J'ai besoin de réfléchir, seule. Je ne dois pas flancher. Je ne dois pas le laisser percer mes barrières. Je me levais ensuite sans même savoir où j'allais.
-Que fais-tu? me demanda Antoine en se relevant précipitamment.
-Je vais aux toilettes.
-Ah, désolé, dit-il embarrassé. La porte juste là.
M'engouffrant dans la pièce qu'il m'indiquait, je pris quelques instants pour reprendre mon souffle retenu. Je ne veux pas succomber.

PDV Daisy
J'ai descendu il y a environ une demi-heure, pour préparer le déjeuner d'Antoine, de sa dulcinée et de Phillipe si il rentre à temps. J'entendis des pas dans l'escalier et fut étonnée de voir qu'Antoine descendait les marches seul. Il semblait toutefois plus heureux qu'avant-hier, et toutes les journées avant. Quand il recevait une lettre avec le sigle de l'école estampillé sur le haut d'une enveloppe, il devenait carrément dépressif. Je n'ai jamais su ce que contenait ces lettres, mais après la réception d'une missive, il s'est fâché tellement fort sur son delta qu'il lui a cassé des os. J'étais dans la salle à manger avec Phil lorsqu'il a éclaté, et mon amour m'a dit ne l'avoir jamais vu dans un tel état.
-Que prépares-tu ? Me demanda Antoine, mettant fin à mes pensées.
-Des brioches, des muffins, des pancakes, des crêpes, des gaufres...
-Accueille-t-on toute la meute ou quoi ? Demanda une voix non familière, magnifique, à la fois rieuse et nerveuse.
Je lui souris, heureuse d'enfin la rencontrer, la trouver dans les bras d'Antoine, endormie, ne compte pas. Anxieuse, elle restait cependant à l'orée de la pièce.
-Non, disons plutôt que ton compagnon et le mien mangent comme vingt-cinq adolescents lors d'un concours de hot-dogs.
Un sourire moqueur se dessina sur les visages de ma belle-sœur et le mien.
-C'est à ce point ? S'étonna Joamy.
-Je confirme ! ris mon beau-frère. Daisy était effarée la première fois qu'elle nous a vus manger. Mais entre, amour, ne restes pas dans la porte comme ça.
-Je ne me suis pas présentée, dis-je tandis que Joamy avançait jusqu'à se trouver à un peu moins d'un mètre d'Antoine. Je suis Daisy, la compagne de Phillipe, le frère d'Antoine et le bêta de la meute.
-Je suis Joamy, mais je pense que tu le sais déjà, ris-t-elle.
Je crois que je l'adore déjà.
-Oui, en effet je le savais déjà, ris-je à mon tour. Mais allez vous asseoir, c'est bientôt prêt.
Ouvrant le chemin à Joamy, Antoine se figea tout d'un coup et elle lui rentra presque dedans.
-Antoine ? Demandais-je.
Il me regarda, puis fixa Joamy.
-Mathew veut nous visiter pour renouveler l'alliance et pour rencontrer Joamy. Est-ce que tu te sentirais prête de rencontrer les membres de la meute, amour ?
Elle hocha la tête, mais je sentais qu'elle stressais à cette idée.
-Ce soir ? proposais-je.
Antoine regarda une fois de plus sa compagne, et ce qu'il vit sembla lui plaire car il hocha la tête et répondit à Phil à travers le lien de meute.
-Désolée, mais qui est Mathew ? demanda Joamy d'une petite voix.
-C'est l'alpha de la meute voisine, dis-je en coupant mon beau-frère dans son élan. C'est aussi un des meilleurs amis de nos compagnons.
Elle acquiesça.
-Et puisque c'est une soirée habillée, continuais-je, on pourra aller magasiner après le repas !
Elle ne sembla pas aussi enthousiaste que moi, mais approuva.

Fighting for happinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant